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Paris, galerie Anne Barrault : Pierre Moignard, Tableaux nouveaux, acte II, exposition du 27 février au 3 avril 2021

La galerie Anne Barrault est heureuse de présenter une nouvelle exposition de Pierre Moignard, à l’occasion de la publication de sa monographie aux éditions Dilecta.


Pierre Moignard serait-il de ces utopistes, sublimes et dérisoires, encore capables d’entraver la marche descolonnes de chars ?
Contre le flux à haut débit des images actuelles, il dresse les digues précaires de son imagerie grinçante. Aux apologues de la « glisse », aux chantres de la vague et du courant, il préfère l’humble héroïsme ducastor, celui des bâtisseurs de châteaux de sable (…) au surgissement hirsute, en tout point opposées à « l’oeuvre d’art-ruban à tout le mètre inépuisable ».

La phrase par laquelle s’ouvre son film Holyland Experience : « L’ancien n’est plus, le nouveau n’est pasencore », déverrouille le sens de chacune de ses oeuvres. La lame qui sépare l’hier du demain sculpte ses tableaux. (1)

Animé d’une exigence farouche, année après année, Moignard a élargi, affiné son panthéon artistique. Guston, Titien, de Kooning, Goya, récemment Picasso, lui ont inspiré une série de tableaux composites.Constatant que ces « phares » avaient nourri leur plus beau feu de leurs observations sociales, de leurs engagements politiques, Moignard, de la tour d’ivoire de l’art a bientôt occupé les créneaux…

La notion d’« images dialectiques » (dans sa complexité) rend assez bien compte de la nature des oeuvres de Pierre Moignard. Fruits de l’application méthodique d’un principe de contradiction, elles lui doivent leur puissance de révélation. (2)
Il a développé de nombreuses séries de compositions en plan large ou en plan rapproché, de plus en plus ouvertement liées au référent cinéma. Plusieurs séjours à Los Angeles et la découverte de Las Vegas ont introduit une porosité entre sa peinture et le décor de cinéma, allant jusqu’à l’amener à faire réaliser certaines toiles par des décorateurs. Avec ces oeuvres-limite, la peinture s’est comme oubliée dans le cinéma ; le peintre s’est fait cinéaste-peintre, pour enregistrer l’oubli de la peinture (…) Pierre Moignard s’approprie le référent cinéma pour requalifier la peinture. Par le détour du cinéma, le peintre nous propose des images de l’oubli, pour nous permettre de toucher au réel. (3)

Une certaine géométrie dans l’action lui suffit. Il l’a scrupuleusement construite dans ses tableaux, période après période avec cette nécessité d’aller le plus loin possible et bien au-delà de ce que l’on peut en dire.Depuis toutes ces années, lui n’a cessé d’avancer en tant que peintre… mais rien de ce qui, à ces tout débuts, était déjà là – c’est-à-dire tout – n’a disparu. La peinture n’existait et n’existe que dans le présent de la peinture. (4)

On l’aura compris, si les tableaux de Moignard sont de factures et d’écritures très différentes, il n’est jamais question de style. Le peintre est convaincu qu’il a quelque chose de plus intense que la seule volonté d’un auteur, que ce quelque chose se situe à l’extérieur. Prendre la chose déjà faite ou la chose déjà là, ce n’est donc pas citer, c’est leur inventer d’autres vies qui n’ont d’intérêt que si elles ouvrent une espèce de perspective sur la réalité extérieure à la peinture. Ainsi Moignard aime-t-il nous convaincre avec Manet que «l’art c’est l’écriture de la vie ». Et l’on croit avec lui, qu’en art, l’imagination réinvente les conditions toujours renouvelées de cette ouverture. Le défi pour la peinture est de ne pas l’enfermer dans sa qualité de médium à pratiquer pour la porter au style. Ou pire, de la restreindre aux usages qui l’envisagent comme si elle n’étaitrien d’autre qu’un véhicule de la « tempête des images » parmi d’autres. (5)

(1) Didier Ottinger, « Dans le flux des images », Pierre Moignard, éditions Dilecta 2021.
(2) Didier Ottinger, « Moignard Au rond-point de l’histoire », Ibid.
(3)Catherine Grenier, « Pierre Moignard, l’oubli de la peinture », Ibid.
(4) Fabrice Hergott, « Une géométrie dans l’action », Ibid.
(5) Véronique Giroud, « Extasy as such », Ibid.


L’ensemble de ces textes est extrait de la monographie de Pierre Moignard, qui sera publiée aux éditions Dilecta.
L'artiste sera présent à la galerie le 27 février 2021 pour la signature de son livre.
Sortie prévue en librairie le 5 mars 2021.

Informations pratiques

galerie Anne Barrault
51 rue des Archives
75003 - Paris
www.galerieannebarrault.com
info@galerieannebarrault.com
Tél 33(0)9 51 70 02 43

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 16 Janvier 2021 à 17:32 | Lu 39 fois

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