Slogans d'Hervé Robbe (24 Octobre) ; Sens Fiction d'Alexandre de La Caffinière (26 Octobre)
Le sujet de ce spectacle n'est pas le slogan en tant que tel, mais le rapport conflictuel qu'entretiennent les danseurs avec ces formules brèves et frappantes lancées pour propager une opinion, soutenir une action, ou inscrire dans l'esprit du public le nom d'un produit.
Certes, le terme anglais qui évoque au sens propre un cri de guerre écossais, et au sens figuré, un cri de ralliement, sert ici de prétexte à des figures de boxe, des mêlées de rugby, des cabrioles, des roulades, mais le contrepoint musical du Concerto pour piano de Beethoven fait émerger une émotion esthétique qui convoque joie et désarroi. A tel point que l'alternance de l'orchestre et du piano permet au chorégraphe de représenter métaphoriquement l'efficacité, le marketting du slogan face à l'indépendance romantique du danseur dans son choix de se mouvoir comme il l'entend.
Devant des vidéos d'immigrés misérables faisant leurs courses dans les boutiques du Cours Belsunce, ou descendant du tramway, des escalators du métro, les danseurs déguisés en cadres dynamiques d'entreprises ou en golden boys de la droite décomplexée, s'évertuent à exprimer leur conception de la réussite sociale dans une étonnante débauche de postures où l'érotisme le plus pervers le dispute à la compétitivité.
Malgré quelques longueurs dues à l'insistance avec laquelle le propos chorégraphique s'attarde sur la multiplication énergique de contorsions, de projections désordonnées de jambes ou de bras, et de gestes absurdes, on reste ébloui par le charme des cinq danseurs (Julien Andujar, Alexis Jestin, Bastien Lefèvre, Emilie Cornillot et Emmanuelle Grach) qu'on applaudit sans réserve.
La première de Slogans est prévue pour le 12 Février 2013 au Théâtre 71 de Malakoff.
La pièce suivante, Sens Fiction d'Alexandre de La Caffinière (Compagnie Adlc-Paris) installe un couple dans un dispositif technologique d'images de synthèse projetées sur les corps pour permettre au spectateur d'appréhender les liens fictifs qui peuvent se créer progressivement entre un homme et une femme qui s'ignorent.
Après quelques reptations au cours desquelles les deux partenaires cernés par les projecteurs, reçoivent sur leur corps les losanges d'un habit d'Arlequin, la danse trouve son rythme en regard d'une faille inscrite sur l'écran, avec des élévations, des portés, des étreintes qui s'achèvent dans la réalisation de gestes expressionnistes identiques.
Julien Gaillac et Anaïs Lheureux mettent leur technique impeccable et leur souplesse féline au service de cette singulière chorégraphie qui cherche à développer le sens d'une fiction possible au sein de l'univers vide et déprimant d'une vidéo minimaliste.
Philippe Oualid
Certes, le terme anglais qui évoque au sens propre un cri de guerre écossais, et au sens figuré, un cri de ralliement, sert ici de prétexte à des figures de boxe, des mêlées de rugby, des cabrioles, des roulades, mais le contrepoint musical du Concerto pour piano de Beethoven fait émerger une émotion esthétique qui convoque joie et désarroi. A tel point que l'alternance de l'orchestre et du piano permet au chorégraphe de représenter métaphoriquement l'efficacité, le marketting du slogan face à l'indépendance romantique du danseur dans son choix de se mouvoir comme il l'entend.
Devant des vidéos d'immigrés misérables faisant leurs courses dans les boutiques du Cours Belsunce, ou descendant du tramway, des escalators du métro, les danseurs déguisés en cadres dynamiques d'entreprises ou en golden boys de la droite décomplexée, s'évertuent à exprimer leur conception de la réussite sociale dans une étonnante débauche de postures où l'érotisme le plus pervers le dispute à la compétitivité.
Malgré quelques longueurs dues à l'insistance avec laquelle le propos chorégraphique s'attarde sur la multiplication énergique de contorsions, de projections désordonnées de jambes ou de bras, et de gestes absurdes, on reste ébloui par le charme des cinq danseurs (Julien Andujar, Alexis Jestin, Bastien Lefèvre, Emilie Cornillot et Emmanuelle Grach) qu'on applaudit sans réserve.
La première de Slogans est prévue pour le 12 Février 2013 au Théâtre 71 de Malakoff.
La pièce suivante, Sens Fiction d'Alexandre de La Caffinière (Compagnie Adlc-Paris) installe un couple dans un dispositif technologique d'images de synthèse projetées sur les corps pour permettre au spectateur d'appréhender les liens fictifs qui peuvent se créer progressivement entre un homme et une femme qui s'ignorent.
Après quelques reptations au cours desquelles les deux partenaires cernés par les projecteurs, reçoivent sur leur corps les losanges d'un habit d'Arlequin, la danse trouve son rythme en regard d'une faille inscrite sur l'écran, avec des élévations, des portés, des étreintes qui s'achèvent dans la réalisation de gestes expressionnistes identiques.
Julien Gaillac et Anaïs Lheureux mettent leur technique impeccable et leur souplesse féline au service de cette singulière chorégraphie qui cherche à développer le sens d'une fiction possible au sein de l'univers vide et déprimant d'une vidéo minimaliste.
Philippe Oualid
Sens Fiction d'Alexandre de La Caffinière © DR