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Sois un homme mon fils de et avec Bouchta en est un bon exemple et une création théâtrale qui fera date.
Fruit d’une résidence de plus de six mois au Théâtre Toursky à Marseille grâce à la volonté de son directeur Richard Martin et son administratrice et directrice de communication Françoise Delvalée, cette pièce relate la vie d’un fils d’immigré algérien vivant dans l’une des premières cités HLM phocéennes. Onzième enfant de sa famille, Bouchta est différent des autres et le revendique. Le texte riche en expressions colorées regorgeant d’humour se révèle majeur. Il aborde de multiples thèmes tels que l’immigration et l’intégration, le poids des traditions et coutumes, l’homophobie, le machisme, les faiblesses récurrentes de l’éducation nationale face à la différence, la discrimination sociale qui conduit à l’enfer du chômage et à l’exclusion, les mariages forcés…
Sur la scène du Théâtre du Chien qui fume dirigée par Gérard Vantaggioli, on voit éclore un nouveau talent de la scène théâtrale. Bouchta nous livre avec pudeur et une grande justesse son enfance, son adolescence et son mariage forcé en Algérie. Tantôt mère, tantôt lui –même, il excelle sur scène.
On sourit, on boit ses mots comme un délicieux nectar aux fruits de la passion, on rit beaucoup et finalement on est touché en plein cœur devant cette peinture de la misère du monde. On assiste à la naissance d’un phénomène unique totalement inclassable . Il a toutes les qualités qui composent les grands humoristes. Ici, il est bien plus. Il est un funambule qui se révèle parfait équilibriste. Le rire offert par l’acteur devient le miroir alors inversé de la tragédie de l’existence. Il est touchant et tellement attachant à la fois nous délivrant sans artifice quelques séquences de son existence. Les situations sont souvent hilarantes et Bouchta nous les conte avec un naturel confondant. Le public adhère.
Dans une scénographie minimaliste, une simple malle au centre de la scène où Bouchta y rangera une part de sa vie à l’issue de la pièce, la mise en scène de Richard Martin repose sur une direction d’acteur millimétrée, précise, intelligente toujours au service du comédien et au sens inhérent du texte défendu. Si les choix musicaux dont la voix de Callas dans mio babbino caro extrait de Gianni Schicchi de Puccini en ouverture puis emportée par la foule d’Édith Piaf, sont autant de miroirs de l’existence de Bouchta qui viennent capter nos âmes. Que dire de l’image poétique et tendre de la poupée Bouchta avec son voile de mariée tout droit sortie d’une boite musicale viennoise à la fin du spectacle lorsque Bouchta nous quitte dans sa malle…
Et on se met alors à espérer une suite… Chroniques d’un succès garanti…
Voilà un spectacle qui mériterait d’être vu un peu de partout en France tant son écriture fait sens et nous questionne sur de délicats sujets de société et d’actualité. On sort de la salle ému et grandi.
C’est mon coup de cœur du Off. Immanquable !
Éric Gilles
Sois un homme mon fils de et avec Bouchta en est un bon exemple et une création théâtrale qui fera date.
Fruit d’une résidence de plus de six mois au Théâtre Toursky à Marseille grâce à la volonté de son directeur Richard Martin et son administratrice et directrice de communication Françoise Delvalée, cette pièce relate la vie d’un fils d’immigré algérien vivant dans l’une des premières cités HLM phocéennes. Onzième enfant de sa famille, Bouchta est différent des autres et le revendique. Le texte riche en expressions colorées regorgeant d’humour se révèle majeur. Il aborde de multiples thèmes tels que l’immigration et l’intégration, le poids des traditions et coutumes, l’homophobie, le machisme, les faiblesses récurrentes de l’éducation nationale face à la différence, la discrimination sociale qui conduit à l’enfer du chômage et à l’exclusion, les mariages forcés…
Sur la scène du Théâtre du Chien qui fume dirigée par Gérard Vantaggioli, on voit éclore un nouveau talent de la scène théâtrale. Bouchta nous livre avec pudeur et une grande justesse son enfance, son adolescence et son mariage forcé en Algérie. Tantôt mère, tantôt lui –même, il excelle sur scène.
On sourit, on boit ses mots comme un délicieux nectar aux fruits de la passion, on rit beaucoup et finalement on est touché en plein cœur devant cette peinture de la misère du monde. On assiste à la naissance d’un phénomène unique totalement inclassable . Il a toutes les qualités qui composent les grands humoristes. Ici, il est bien plus. Il est un funambule qui se révèle parfait équilibriste. Le rire offert par l’acteur devient le miroir alors inversé de la tragédie de l’existence. Il est touchant et tellement attachant à la fois nous délivrant sans artifice quelques séquences de son existence. Les situations sont souvent hilarantes et Bouchta nous les conte avec un naturel confondant. Le public adhère.
Dans une scénographie minimaliste, une simple malle au centre de la scène où Bouchta y rangera une part de sa vie à l’issue de la pièce, la mise en scène de Richard Martin repose sur une direction d’acteur millimétrée, précise, intelligente toujours au service du comédien et au sens inhérent du texte défendu. Si les choix musicaux dont la voix de Callas dans mio babbino caro extrait de Gianni Schicchi de Puccini en ouverture puis emportée par la foule d’Édith Piaf, sont autant de miroirs de l’existence de Bouchta qui viennent capter nos âmes. Que dire de l’image poétique et tendre de la poupée Bouchta avec son voile de mariée tout droit sortie d’une boite musicale viennoise à la fin du spectacle lorsque Bouchta nous quitte dans sa malle…
Et on se met alors à espérer une suite… Chroniques d’un succès garanti…
Voilà un spectacle qui mériterait d’être vu un peu de partout en France tant son écriture fait sens et nous questionne sur de délicats sujets de société et d’actualité. On sort de la salle ému et grandi.
C’est mon coup de cœur du Off. Immanquable !
Éric Gilles
Pratique
Spectacle vu le 8 juillet de et avec Bouchta.
Direction artistique : Richard Martin
À voir du 5 au 28 juillet à 20H50 au Théâtre du Chien qui fume, 75 rue des teinturiers. 84000 Avignon.
Relâche les 10, 17 et 24 juillet.
Réservations : 04-84-51-07-48 ou www.chienquifume.com
Ce spectacle sera repris à L’espace Léo Ferré au Théâtre Toursky du 12 novembre au 31 décembre : www.toursky.fr
Vous pouvez poursuivre le plaisir de cette pièce en lisant : Je voulais devenir un homme de Bouchta, éditions Harmattan.
Direction artistique : Richard Martin
À voir du 5 au 28 juillet à 20H50 au Théâtre du Chien qui fume, 75 rue des teinturiers. 84000 Avignon.
Relâche les 10, 17 et 24 juillet.
Réservations : 04-84-51-07-48 ou www.chienquifume.com
Ce spectacle sera repris à L’espace Léo Ferré au Théâtre Toursky du 12 novembre au 31 décembre : www.toursky.fr
Vous pouvez poursuivre le plaisir de cette pièce en lisant : Je voulais devenir un homme de Bouchta, éditions Harmattan.