Note d'intention
Ils sont ballottés, sans cesse, entre leurs devoirs et leurs intérêts de cœur. Ce monde décrit par Racine est déjà, à son époque, une dénonciation des dérives du pouvoir.
La deuxième est celle de transformer le rôle du chœur dans la tragédie antique en le remplaçant par des confidents. Ce qui accentue la responsabilité de l’individu dans cette désagrégation du monde. C’est une histoire provoquée par les hommes et subie par les hommes ; et non plus par les Dieux !
Aujourd’hui, quelles sont les résonances d’une telle histoire ? Nous allons nous aussi déplacer le cursus de la tragédie classique en immergeant la pièce de Racine dans une contemporanéité. Nous sommes en Orient au 21ème siècle, le royaume d’Epire s’est allié à un empire occidental pour mener une guerre sans merci au royaume que dirige Hector. Cette coalition va lutter pendant dix ans contre un ennemi qui refusera de se soumettre et finira par céder, après la prise sanglante de Troie.
De cette lutte émanent deux visions du monde qui s’opposent l’une à l’autre. Celle d’une culture orientale qui, par la force des choses, va partager son destin avec un état occidental. Et celle d’un Orient qui refuse coûte que coûte de renier ses valeurs et ses origines. Et dans ce chaos, des êtres vont se débattre pour essayer de réaliser leurs désirs et leurs rêves. Mais dans ce monde est-il encore possible de laisser place à l’humain et à ses aspirations ? Le chaos n’engendre-t-il pas lui même le chaos ?
Oui, il fut un temps où l’on pouvait encore croire que les dieux régissaient nos destins. Mais voilà que les dieux sont morts et avec eux la certitude d’un dessein. Ne reste que l’humain, fébrile et indocile, contraint à organiser un monde qui à son tour le contraint. Le sacré s’est trouvé enseveli sous l’argent. Nous ne regardons plus vers le ciel, réduit à sa dimension esthétique, mais vers des écrans qui ne cessent de ressasser la violence du monde (et les cours du CAC 40).
Il faut imaginer Pyrrhus au cour d’un système nerveux irrigué par les nouvelles technologies de contrôle et de communication. Ce n’est plus Dieu, ni avec lui la morale, qui lui impose ses actes. C’est l’Histoire qui, au fil des écrans, se fait. Et l’Histoire n’a plus désormais qu’un moteur : la raison financière, qui draine à sa suite les prêtres du libéralisme et assure la puissance de quelqu’un.
Nous adapterons donc l’œuvre de Racine avec la préoccupation de plonger cette tragédie humaine au sein de notre monde avec ses langages et ses codes Et c’est là que le travail devient passionnant. Tout en respectant la structure de la pièce et l’alexandrin employé, comment faire résonner aujourd’hui cette tragédie classique ? Comment montrer et décoder les rouages d’une société qui s’acharne à briser les rêves ? N’est-ce pas cela que Racine a soulevé en son temps et à sa façon, quand il a adapté le mythe ?
La deuxième est celle de transformer le rôle du chœur dans la tragédie antique en le remplaçant par des confidents. Ce qui accentue la responsabilité de l’individu dans cette désagrégation du monde. C’est une histoire provoquée par les hommes et subie par les hommes ; et non plus par les Dieux !
Aujourd’hui, quelles sont les résonances d’une telle histoire ? Nous allons nous aussi déplacer le cursus de la tragédie classique en immergeant la pièce de Racine dans une contemporanéité. Nous sommes en Orient au 21ème siècle, le royaume d’Epire s’est allié à un empire occidental pour mener une guerre sans merci au royaume que dirige Hector. Cette coalition va lutter pendant dix ans contre un ennemi qui refusera de se soumettre et finira par céder, après la prise sanglante de Troie.
De cette lutte émanent deux visions du monde qui s’opposent l’une à l’autre. Celle d’une culture orientale qui, par la force des choses, va partager son destin avec un état occidental. Et celle d’un Orient qui refuse coûte que coûte de renier ses valeurs et ses origines. Et dans ce chaos, des êtres vont se débattre pour essayer de réaliser leurs désirs et leurs rêves. Mais dans ce monde est-il encore possible de laisser place à l’humain et à ses aspirations ? Le chaos n’engendre-t-il pas lui même le chaos ?
Oui, il fut un temps où l’on pouvait encore croire que les dieux régissaient nos destins. Mais voilà que les dieux sont morts et avec eux la certitude d’un dessein. Ne reste que l’humain, fébrile et indocile, contraint à organiser un monde qui à son tour le contraint. Le sacré s’est trouvé enseveli sous l’argent. Nous ne regardons plus vers le ciel, réduit à sa dimension esthétique, mais vers des écrans qui ne cessent de ressasser la violence du monde (et les cours du CAC 40).
Il faut imaginer Pyrrhus au cour d’un système nerveux irrigué par les nouvelles technologies de contrôle et de communication. Ce n’est plus Dieu, ni avec lui la morale, qui lui impose ses actes. C’est l’Histoire qui, au fil des écrans, se fait. Et l’Histoire n’a plus désormais qu’un moteur : la raison financière, qui draine à sa suite les prêtres du libéralisme et assure la puissance de quelqu’un.
Nous adapterons donc l’œuvre de Racine avec la préoccupation de plonger cette tragédie humaine au sein de notre monde avec ses langages et ses codes Et c’est là que le travail devient passionnant. Tout en respectant la structure de la pièce et l’alexandrin employé, comment faire résonner aujourd’hui cette tragédie classique ? Comment montrer et décoder les rouages d’une société qui s’acharne à briser les rêves ? N’est-ce pas cela que Racine a soulevé en son temps et à sa façon, quand il a adapté le mythe ?
Qui fait quoi
Adaptation Lionel Chiuch, François Douan, Kristian Frédric
Mise en scène et scénographie Kristian Frédric
Assistanats à la mise en scène Aline Pignier, Lison Foulou
Dramaturgie Lionel Chiuch
Lumière Nicolas Descoteaux
Vidéo Olivier Proulx Son Antoine Bataille
Costumes Anne Bothuon
Direction technique Eric Lapointe
Assistanat scénographie Francis Foulou
Avec Monica Budde, Jeanne De Mont, Frédéric Landenberg, Denis Lavant (comédiens plateau), Arnaud Binard, Ivan Morane (comédiens filmés)
Production Cie Lézards Qui Bougent Les Hauts de Bayonne (FR)/ Théâtre du Grütli (CH)
Mise en scène et scénographie Kristian Frédric
Assistanats à la mise en scène Aline Pignier, Lison Foulou
Dramaturgie Lionel Chiuch
Lumière Nicolas Descoteaux
Vidéo Olivier Proulx Son Antoine Bataille
Costumes Anne Bothuon
Direction technique Eric Lapointe
Assistanat scénographie Francis Foulou
Avec Monica Budde, Jeanne De Mont, Frédéric Landenberg, Denis Lavant (comédiens plateau), Arnaud Binard, Ivan Morane (comédiens filmés)
Production Cie Lézards Qui Bougent Les Hauts de Bayonne (FR)/ Théâtre du Grütli (CH)
Informations pratiques
Théâtre du Grütli
16, rue du Général-Dufour
1204 Genève
+41 22 888 44 84
Réservations
+41 (0)22 888 44 88 ou reservation@grutli.ch
Horaires
Mardi, jeudi et samedi à 19h, mercredi et vendredi à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.
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16, rue du Général-Dufour
1204 Genève
+41 22 888 44 84
Réservations
+41 (0)22 888 44 88 ou reservation@grutli.ch
Horaires
Mardi, jeudi et samedi à 19h, mercredi et vendredi à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.
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