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Il s'agit d'un ballet narratif composé de huit tableaux qui cherchent à nous faire revivre à partir d'un système de signes chorégraphiques très physiques, des images de la fabrication, de la mise à flot, de la traversée et du naufrage du Titanic, pour dénoncer volontairement l'orgueil démesuré des hommes se fracassant aux forces de la nature dans une société qui se berce d'illusions devant les progrès technologiques, et exprimer en quelque sorte la métaphore de la fin d'une époque dans le tourbillon d'un dernier tango.
Dans un décor qui figure tantôt la coque du paquebot avec ses trente six hublots et ses ponts, tantôt la salle des machines quand il se retourne, en révélant son envers, qui s'agrémente aussi de projections vidéos de la mer sur grand écran, se déroulent des séquences où alternent les acrobaties des manœuvres et les danses de salon des passagers mondains qui vont, au moment du naufrage, tanguer, flûte de champagne en main, aussi dangereusement que le navire.
En dépit de certains passages incongrus, comme le combat entre un boxeur aux gants rouges et une danseuse sur pointes en collant argenté, ou surréalistes comme cette valse des sept frigos "smeg" manipulés par les danseurs, l'ensemble séduit par les performances énergiques, les évolutions rapides du corps de ballet sur les musiques symphoniques de Charles Yves, Alfred Schnittke, Antonin Dvorak ou Jérôme Kern, et les solos esthétiques, proscrivant toute mimique, de Nonoka Kato, David Le Thaï ou Nahimana Vandenbussche, impliqués intelligemment dans l'esprit de cette chorégraphie qu'on pourrait souvent qualifier d'américaine.
Philippe Oualid
Dans un décor qui figure tantôt la coque du paquebot avec ses trente six hublots et ses ponts, tantôt la salle des machines quand il se retourne, en révélant son envers, qui s'agrémente aussi de projections vidéos de la mer sur grand écran, se déroulent des séquences où alternent les acrobaties des manœuvres et les danses de salon des passagers mondains qui vont, au moment du naufrage, tanguer, flûte de champagne en main, aussi dangereusement que le navire.
En dépit de certains passages incongrus, comme le combat entre un boxeur aux gants rouges et une danseuse sur pointes en collant argenté, ou surréalistes comme cette valse des sept frigos "smeg" manipulés par les danseurs, l'ensemble séduit par les performances énergiques, les évolutions rapides du corps de ballet sur les musiques symphoniques de Charles Yves, Alfred Schnittke, Antonin Dvorak ou Jérôme Kern, et les solos esthétiques, proscrivant toute mimique, de Nonoka Kato, David Le Thaï ou Nahimana Vandenbussche, impliqués intelligemment dans l'esprit de cette chorégraphie qu'on pourrait souvent qualifier d'américaine.
Philippe Oualid