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23 septembre au 7 novembre, Exposition "Machination" à la galerie Vidéochroniques de Marseille

Œuvres de Dominique Angel, Richard Baquié, Emmanuelle Bentz, Cyrille C. de Laleu, Björn Dahlem, Christoph Draeger, Lydie Jean-Dit-Pannel, Pierre Malphettes, Pascal Navarro, Laurent Terras, Sophie Urbani, Frédéric Vaësen, Raphaël Zarka. Ouverture le mardi 22 septembre de 14h à 21h30


23 septembre au 7 novembre, Exposition "Machination" à la galerie Vidéochroniques de Marseille
Initiant la programmation envisagée pour les nouveaux espaces de Vidéochroniques, le projet Machination réunit une douzaine d'artistes sous la forme d'une exposition collective élaborée autour d'une figure-symbole de la modernité, celle de la machine.

Idéalisée par les futuristes italiens qui n'ont cessé de la représenter ou d'en représenter les effets (prolongeant en un sens les intuitions d'un William Turner), érigée au rang de modèle par le constructivisme russe, abordée pour le moins concrètement par un Calder ou un Tinguely, malmenée par des artistes proches du mouvement contre-culturel comme Ant Farm, cette figure de la machine fut en un sens réactivée à la fin des années soixante avec l'apparition de la vidéo dans le champ de l'art, puis avec la déferlante des dites "nouvelles technologies" quelques décennies plus tard. Associée à la notion de reproductibilité, centrale notamment dans le pop art, la machine aura également modifié en profondeur les conditions de production et le statut de l'œuvre, écorchant au passage le mythe de l'œuvre unique, réalisée à la main de surcroît.

En regard d'une sérieuse transformation de leur pratique et à mesure de développements techniques sans précédents, ces artistes-là n'ont cessé de relayer sur leur propre terrain les questions relatives au "phénomène de mécanisation", soulevées ailleurs au plan sociologique, philosophique, politique, économique, éthique, ou déjà écologique.

Le domaine des transports, de la voiture plus précisément, est à plusieurs titres emblématique de ces développements et de la profonde mutation de la société qu'ils ont accompagné.

Qu'on pense par exemple à la mythique Ford modèle T et à son prix modeste, qui destinait "la machina" au plus grand nombre mais supposait une contrepartie moins philanthropique, une organisation du travail nouvelle destinée à réduire les coûts de sa production, et à achever la révolution industrielle par la même occasion. L'ouvrier pouvait désormais goûter aux joies des ballades sur quatre roues le dimanche tandis que le reste du temps ses gestes se spécialisaient, s'appauvrissaient et se systématisaient derrière d'autres machines assemblées en chaînes de montage. Enthousiasmantes par certains aspects (distances diminuées, confort augmenté, temps gagné, perception enrichie, etc.), les conséquences de ces développements en la matière se sont avérées moins réjouissantes à l'usage (temps perdu, risques accrus, environnement détérioré, etc.).

Dépassant largement le cadre de cette référence à l'automobile, à l'heure ou les produits de la modernité s'entassent dans les casses, les vide-greniers et les marché aux puces, il apparaissait opportun que cette exposition revienne à travers une sélection d'œuvres actuelles sur les ambiguïtés ou les contradictions que suppose cette figure – tour à tour amie et ennemie – de la machine : entre libération et aliénation, utopie et faillite, adhésion naïve et distance critique, haute technicité et bricolage, panne et perfection, progrès et régression, pragmatisme et merveilleux... EM

Bientôt + d'infos sur le blog

Dominique Angel : La Beauté Moderne, 1994

Cette sculpture-néon condense en elle-même un certain ensemble d’œuvres composites issues d’un geste littéraire (un roman), et plastique (une exposition). En 1994, la Beauté Moderne fût à la fois l’intitulé d’une exposition consacrée à Dominique Angel au MAMAC de Nice et le titre éponyme d’un roman co-édité par Vidéochroniques et le MAMAC à l’occasion de cette exposition. Ni représentation d’un slogan, ni tentative d’un éclairage historique et esthétique sur l’idée de beauté moderne, le titre intégré à l’œuvre (à l’image d’un cartel), apparaît comme la matérialisation lumineuse d’un paradigme.

Dominique Angel est né en 1942 à Briançon (Hautes-Alpes), il vit et travaille à Marseille.
www.documentsdartistes.org/artistes/angel/
www.galerie-gounod.com/

Richard Baquié. Sans titre, 1990

« L’univers de Richard Baquié, composé d’objets courants et recyclés, dégage une force poétique et mélancolique née de la patine du quotidien.Il allie, dans ses sculptures, la dureté du matériau qu’il travaille comme un bricoleur de génie à une tendresse facétieuse devant la malléabilité du mot et de la matière.
Composée de pavés de ciment dans lesquels sont taillés les lettres du mot Morphogène, cette sculpture se transforme en une sorte de fontaine grâce à un système de circulation d’eau. Elle est une forme vivante autant qu’un potentiel énergétique. Le sens du mot qui signifie « ce qui intervient dans la pensée d’une forme organique », tend donc à rejoindre celui de la sculpture, et le mécanisme qui l’anime tente de capter la vie de ce phénomène. En travaillant sur le mot, Baquié lui fait subir le même sort que celui réservé aux objets recyclés: il y met en mouvement un flux. »
Céline Flécheux, extrait de la notice du catalogue de la collection du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2000.

Richard Baquié est né en 1952 à Marseille. Il est décédé le 17 janvier 1996 à Marseille.

Emmanuelle Bentz. Distributeur aléatoire - 3 - d'intention cinématographique, 2009

« Ça ressemble à un caisson, un pigeonnier, une boîte, une cabane… générant des synopsis… imprimés de façon aléatoire… s'envolant du caisson… et s'entassant au sol… selon une cadence établi…survolant les genres cinématographiques, de l'intrigue à la comédie, du remake à l'horreur, du policier, de l'érotique, du fantastique, du documentaire, de l'aventure, de l'action… en abusant des stéréotypes… s'auto critiquant à la source. » Emmanuelle Bentz

Emmanuelle Bentz est née en 1972 à Manosque, elle vit et travaille à Marseille.
www.documentsdartistes.org/artistes/bentz/

Cyrille C. de Laleu. Coïtmotiv #01, 2007. Dispositif vidéo, boucle 2'10

Plasticienne vidéaste, Cyrille C. de Laleu fonde sa recherche sur notre perception du temps et notre relation avec l'image dans l'univers technologique. Son travail s’articule sur les formes émergentes de l'image en mouvement, qu’elle expérimente au travers la réalisation de ses installations et vidéos. À partir d’une invitation à produire une œuvre dans le cadre d’une exposition sur le thème du « sextoy », une série de pièces s’est imposée à l’artiste sous l’intitulé Coïtmotiv.
Coïtmotiv #01 reprend L’Origine du monde de Courbet pour créer un calembour visuel sous la forme d’un dispositif vidéo pour mini écran DVD.

Cyrille C. de Laleu est née 1968 à Paris, elle vit et travaille à Marseille.
nujus.net/~cyrille/index.htm

Björn Dahlem. Challenger, 2004

« C’est un peu tout cela que nous offre le travail de Björn Dalhem, qu’on dirait être une entreprise complexe d’ exploration de ces univers fantasmatiques et de leurs mystères, oniriques et fascinants. Fascinants car au-delà de l’aspect science fiction qui toujours passionne et que ne cessent d’évoquer ses drôles de sculptures dont beaucoup s’apparente à des sortes de vaisseaux spatiaux d’un autre âge, dont on ne sait s’il est révolu ou à venir – l’oeuvre de Dalhem évoque la connaissance scientifique, fantasmatique pour beaucoup parce que totalement inaccessible. Face à cette opacité de fait la démarche de l’artiste tend, avec une veine toute personnelle, à observer le vide et la matière, les lois de la physique quantique et la consistance de l’univers, les théories de l’évolution ou du chaos et bien d’autres choses encore, pour tenter d’en percer les mystères et d’en formaliser une interprétation... dénuée de tout esprit scientifique! »
Frédéric Bonnet
Björn Dahlem est né en 1974 à Munich, il vit et travaille à Berlin.
www.engholmengelhorn.com/artists/bjoern_dahlem/BD.html

Christoph Draeger. TWA 800, III, 2000

«TWA 800, III réalisé en 2000, est un puzzle sur lequel est représenté l’image fascinante des morceaux de carlingue du Boeing 747 reconstitué sur un châssis après qu’il se soit mystérieusement crashé sur les côtes du New Jersey le 17 juillet 1996. Ce puzzle fait partie d’une série d’œuvres de même grands formats intitulées : The Most Beautiful Disasters in the World, sur lesquelles seront imprimés au jet d’encre différentes catastrophes ferroviaires, tornades, ouragans et autres tremblements de terre. Qu’il s’agisse de la série des puzzles ou de ses installations, Christoph Draëger s’engage dans une stratégie de manipulation du régime d’existence des images.» Sébastien Pluot

Christoph Draeger est né en 1965 à Zurich, il vit et travaille à New-York.
www.christophdraeger.com/

Lydie Jean-Dit-Pannel. J'ai rêvé que j’étais toi, 1991. Vidéo,3'06

« En rêve et grâce à une pirouette, enfin je deviens toi. »
J’ai rêvé que j’étais toi est une vidéo monobande réalisée par l’artiste alors qu’elle était encore étudiante aux Beaux-Arts de Dijon. Dans un premier temps l’image montre le visage de l’artiste en plan frontal, le regard capté par un point fixe. Après quelques élans elle se met à osciller, créée des demi-cercles puis s’emballe peu à peu sous l’impulsion vertigineuse d’une succession de pirouettes. Entre la caméra et l’artiste une énigme opère : on ne sait qui de l’objet ou du sujet produit le mouvement. La vitesse optique génère des torsions telles que le visage de l’artiste ne devient plus qu'une forme de trace. Le mouvement s’arrête ensuite pour reprendre dans l’autre sens, s’emballe à nouveau puis laisse place à un autre visage, celui d’un garçon...
Lydie Jean-Dit-Pannel est née en 1968 à Montbéliard, elle vit et travaille à Dijon.
myspace.com/panlogon
www.portrait-artiste.com/lydie-jean-dit-pannel

Pierre Malphettes. HEA-point limite #2, 2008
« Sculpteur avant tout, même si la photographie ou la vidéo servent à certains moments des projets spécifiques, Pierre Malphettes formalise des phénomènes et éléments naturels, en empruntant au monde industriel - matériaux de chantier, de construction, produits manufacturés... - dans une économie de moyens recherchée. De cette alliance souvent paradoxale naît une poétique ambivalente, physique, chargée de séduction et de tension. Pour autant, l’enjeu est moins de représenter que de chercher à comprendre un mécanisme en le reproduisant, d’infiltrer de l’impermanence et de l’intangible dans les certitudes ou, inversement, de rendre palpable, par la création d’une réalité perceptive et sensorielle « l’épaisseur » et « la diversité » de cet espace entre nature et artifice. » Fabienne Clérin
Pierre Malphettes est né en 1970 à Paris, il vit et travaille à Marseille.
www.galeriemennour.com/
www.documentsdartistes.org/artistes/malphettes/

Pascal Navarro. Garages (with Becher), 2005

« La série Garages (With Becher), 2005 constitue un ensemble de photographies de jouets datant des années 60 à aujourd'hui. Elle renvoie aux photographies prises par les Becher à partir des années 50. Je reprend avec précision la majorité de leurs critères formels : séries typologiques en noir et blanc, ensembles de 9, 12 ou 15 images, mêmes types d'encadrements, etc. En remplaçant les architectures industrielles par des jouets d'enfants, l'histoire de la modernité – aussi bien architecturale que photographique – se mêle à l'histoire personnelle, et la prétendue objectivité des prises de vue frontales des Becher est ici infléchie et mise en tension avec la dimension affective et nostalgique des jouets. »
Pascal Navarro

Pascal Navarro est né en 1973 à Albi, il vit et travaille à Marseille.
www.pascalnavarro.com/

Laurent Terras. Elementary Rover Mission : les linéaires, 2006. Vidéo, 30'

« Laurent Terras propose au sein de sa production artistique une succession de micro-univers interrogeant le système sociétal. Construction autour du leurre, ses installations, faussement naïves exploitent une imagerie simple et ludique. Miroir aux alouettes, l’aspect clinquant et enjôleur de cette première lecture dévoile à terme ses discordances.
À l’instar « des jeux de sociétés », le travail de Laurent Terras utilise l’arme blanche de la manipulation. Reprenant le langage commun des médias, il trompe son interlocuteur et lui révèle dans un même temps l’inanité de ses perceptions.Laurent Terras questionne le monde, chacune de ses pièces, de ses histoires, naît d’un foisonnement hétéroclite de matériaux. Éléments en mouvement perpétuel, représentations et sonorités véhiculant une violence latente, le propos de cette quotidienneté est sourd, embué, complexe. » Lydia Scappani

Laurent Terras est né en 1971 à Nîmes, il vit et travaille à Serilhac (Limousin).
www.documentsdartistes.org/artistes/terras/page1.html

Sophie Urbani. Vidéographie, 2006

« Mais chaque fois une limite se cherche, qui engage ce que, faute de mieux, j'appellerais « un acte de perception », une façon de s'installer sur la frontière du visible et de l'invisible, de la présence et de l'absence. La tentation d'arrêter le temps, ou au contraire de remettre en mouvement une image arrêtée participe assez évidemment de l'exploration de cette frontière, comme y participe l'intérêt pour ce que le jeu des échelles introduit de perturbation dans notre vision.Il en résulte une certaine tension du regard, la recherche d'une oscillation de la vision qui donne à beaucoup de ses pièces un caractère un peu hallucinatoire. Un peu comme quand on croit avoir aperçu quelque chose du coin de l'oeil, qui a aussitôt disparu. »
Extraits d'un texte de Jean Cristofol, 2009.

Sophie Urbani est née en 1972 à Gassin (Var), elle vit et travaille à Marseille.
sophieurbani.net/

Frédéric Vaësen. NMH Nouvelle Machine Habitable, depuis 2000

Vie autonome et nomade, économie et « désencombrement », présence à l’autre dans le cadre insolite, partage d’expériences visuelles et sensorielles, absence et disparition sont autant de concepts volontiers contradictoires qui fondent la démarche de l’artiste Frédéric Vaësen.

Fréderic Vaësen prolonge un projet global initié en 1996 qui consiste « à vivre et travailler » dans des structures mobiles dont il a assuré en grande partie la conception. Ces structures servent à la fois de lieux de vie, d’expérimentation et de rencontre, mais aussi de supports d’oeuvres .La Porsche présentée à Vidéochroniques tracte d’ordinaire une caravane qui forme un ensemble nommé des Nouvelles Machines Habitables. Elle est repeinte conformément à une étude chromatique d’Itten qui prévoit que, lancée à grande vitesse, elle devienne entièrement blanche et donc pratiquement invisible à l’œil nu. Ce projet s’appuie sur une approche scientifique pour rendre crédible une proposition complètement utopique et empirique.

Frédéric Vaësen est né en 1966 à Harnes (Pas-de-Calais), il vit et travaille à Paris.
www.klang.fr/

Raphaël Zarka. Pentacycle, 2002. Vidéo, 6'40

Le Pentacycle est une forme d’utopie concrète réalisée en collaboration avec Vincent Lamouroux. Au départ de sa réalisation existe un monorail construit dans les années soixante afin de servir aux essais de l’aérotrain conçu par l’ingénieur Bertin. Faute de débouchés commerciaux, l’aérotrain n’a pu être mit en place sur le tronçon de la voix qui parcoure la Beauce sur 18 km. Laissée à l’abandon, ensevelie peu à peu par la nature, ce monorail sans départ, ni fin, est laissé pour ruine. La vidéo présente le moment performatif du trajet, ou l’artiste dans un effort physique intense, pédale sur sa machine hybride à la conquête d’une reprise imaginaire de la monumentalité.

Raphaël Zarka est né en 1977 à Montpellier, il vit et travaille à Paris.
www.michelrein.com/

Exposition du 23 septembre au 7 novembre 2009
Du mardi au samedi de 14h à 18h
Visites de groupes sur rendez-vous
Entrée libre
1 place de Lorette 13002 Marseille

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 8 Septembre 2009 à 13:11 | Lu 14310 fois

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