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25 ans d’art brut avec la revue Raw Vision, à la Halle Saint-Pierre, Paris, de septembre 2013 à août 2014, par Jacqueline Aimar

Le 25e anniversaire de la revue anglo-saxonne Raw Vision, fondée en 1989 par John Maizels est célébré au travers d’une exposition présentée à la Halle Saint-Pierre à Paris, jusqu’en août 2014. Avec plus de 80 artistes et plus de 400 œuvres, Raw Vision offre l’occasion de retrouver les grands classiques qui ont marqué l’histoire de l’art populaire contemporain et permet également d’y découvrir des figures majeures exposées pour la première fois en Europe : Tom Duncan, Dalton Ghetti, Alex Grey…tout autant que des artistes venus d’Europe et d’Amérique mais aussi d’Inde d’Afrique et du Japon.


August Walla, Christus wird vom Satan versucht
August Walla, Christus wird vom Satan versucht
Tous ces artistes ont été découverts ou soutenus par Raw Vision, qu’ils soient les têtes de file de la pop culture (Joe Coleman…), des représentants incontournables de l’art brut (Henry Darger, Aloïse Corbaz, Adolf Wölfli, Johann Hauser, August Walla…), de l’art visionnaire sous ses formes mystiques ou cosmiques (Norbert Kox, William Thomas Thompson, Donald Pass…), du Black Folk Art américain (Bill Traylor, Mose Tolliver…) ou bâtisseurs de l’imaginaire comme l’artiste indien Nek Chand, créateur du Rock Garden, l’un des environnements les plus célèbres au monde

Le rôle joué par Raw Vision

25 ans d’art brut avec la revue Raw Vision, à la Halle Saint-Pierre, Paris, de septembre 2013 à août 2014, par Jacqueline Aimar
Dès son premier numéro, le magazine Raw Vision affirme sa volonté d’éclectisme et d’ouverture sur le monde. John Maizels, son créateur, peintre formé à la Chelsea School of Art of London a été converti à l’art brut par la découverte d’un livre de Roger Cardinal en 1974. Fasciné par l’architecture et la calligraphie arabe, puis par Le Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives (Drôme), il a visité la collection d’art brut de Lausanne.

Dans sa revue internationale d’art brut et d’art populaire, il annonce la croisade qu’il va mener : il souhaite « se pencher sur une forme d’expression fortement ancrée dans l’imagination humaine et qui se manifeste au travers de créations héroïques ; une expression aux formes variées, intime et secrète parfois ou publique et épique, un type d’œuvres qu’on peut aujourd’hui trouver partout dans le monde. »

La place essentielle de la Halle Saint Pierre

Depuis 1986 la Halle Saint Pierre est le centre culturel parisien de l’art brut et de l’art singulier, et occupe en France comme à l’étranger une place unique proposant au public d’avant-garde un regard profond et réflexif sur l’art populaire contemporain. Dès le début, la halle Saint Pierre a donc accompagné cette aventure éditoriale dont elle partage l’esprit d’indépendance et de découverte avec plus de 50 expositions recoupant art brut, modern et pop culture, qui ont remporté un franc succès.

Un art riche de sens

Chéri Samba, L'attachement aux racines
Chéri Samba, L'attachement aux racines
Cependant en 1995, l’art brut ou art outsider, sous ces deux dénominations d’abord synonymes puis mêlées au Folk Art, désigne un art qui commence mal dans la vie : il n’a pas la cote, pas une bonne réputation et passe pour fantaisiste ou dégénéré.
Presque vingt ans après, alors qu’il est établi dans le monde entier, tout cela semble déjà de l’histoire ancienne. Les temps ont changé, la situation s’inverse, et une sorte d’unanimisme semble s’établir autour de cet art, si longtemps infréquentable, que l’on appelle ici plutôt art brut, ailleurs outsider, visionnaire ou autodidacte. Avec plus ou moins de calcul ou de sincérité, l’institution, les médias, le marché et l’université sont désormais au diapason pour célébrer ce qui, il n’y a pas si longtemps encore, était objet de sarcasme.
Une visite s’impose donc à la halle Saint pierre, 2 rue Ronsard à Paris, au pied de la Butte : l’exposition s’articule en deux parties, d’abord le rez-de-chaussée, dans l’ombre et le noir, autour d’œuvres suggestives ou inquiétantes, au rythme de quelque sombre labyrinthe de la pensée ; après la transition de l’escalier, la galerie du premier étage suit une progression plus claire au fil d’une chenille où rayonne la lumière.

Cette exposition favorise rencontre et réflexion avec un art qui secoue quelque peu les notions établies, fait sourire ou attriste, inquiète ou remue le cœur, mais en tous les cas ne peut laisser indifférent.
Et puis le petit bar dans le hall vitré derrière la bulle de lumière avec vue sur la Butte Montmartre, se présente comme un point d’accueil plaisant où il fait bon échanger… et causer folk art, art outsider ou art brut, bien loin des prémices orchestrés jadis par Dubuffet.
Jacqueline Aimar

Pratique

Halle Saint-Pierre © DR
Halle Saint-Pierre © DR
Halle Saint-Pierre
2 Rue Ronsard
75018 Paris, France ‎
+33 1 42 58 72 89 ‎
hallesaintpierre.org
Ouvert de 10 à 18 h, samedi de 10 à 19 h, dimanche de 11 à 18 h,
Jusqu’en août 2014


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 20 Octobre 2013 à 14:17 | Lu 561 fois

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