Pablo Picasso se forme très tôt aux règles strictes de la pratique académique auprès de son père, José Ruiz-Blasco, professeur à l’Ecole des Beaux Arts et directeur du musée de Málaga, comme durant son cursus (1893-1899) à l’Ecole des Beaux-Arts de la Corùna, à la Lonja (Barcelone), puis à l’Académie San Fernando (Madrid). Dessins d’après l’Antique, statuaire et architectonique, copies de toiles des grands maîtres espagnols, étude de l’histoire de l’art européen sont au cœur de cette formation, enracinée dans la tradition picturale humaniste qui nous rappelle que Picasso est un peintre né au XIXe siècle (1881). Académies, peinture d’histoire, scène de genres, compositions épiques ou religieuses, rendu bitumeux,
grandes machines, concours, peinture officielle, galerie de peinture, forment le quotidien, la référence et la perspective de son apprentissage.
L’oppression ressentie par Picasso, jeune artiste virtuose, qui ne dessina jamais comme un enfant mais eut immédiatement à se confronter à Michel-Ange et Raphaël, nourrira pour longtemps un désir de subversion qui le conduisit à la plus radicale des innovations formelles, le Cubisme, comme à la fondation de l’art moderne.
A la fois jeune maître académique (médaillé dès l’âge de 19 ans) et acharné destructeur des formes établies, Picasso mena sans discontinuer un dialogue tendu avec la grande tradition de la peinture. Sa posture n’est pas - comme chez d’autres artistes de sa génération - le simple reflet d’une époque en pleine mutation, mais un élément moteur, constitutif de son projet pictural. Il opère depuis sa première grande composition à sujet allégorique,
Derniers Moments (1896), jusqu’aux dernières toiles d’après Vélasquez, Titien et Rembrandt, où règnent sous les masques de mousquetaires, musiciens et matadors, le motif d’un autoportrait obsessionnel. La période des « variations » d’après Delacroix, Vélasquez ou Manet (1950-1962), forme l’épisode le plus connu et explicite de cette démarche de relecture critique qui traverse l’ensemble de son œuvre.
L’exposition Picasso et les maîtres présentée aux Galeries nationales du Grand Palais se veut un premier bilan. Quelque 210 œuvres se trouvent rassemblées pour l’occasion, issues des collections les plus prestigieuses, publiques et privées, nationales et internationales.
Confrontant passé et présent, au-delà des ruptures stylistiques et des innovations formelles, l’exposition présente dans un parcours croisant approches thématique et chronologique, au gré de la peinture de Picasso et en la prenant pour seul guide : Greco, Vélasquez, Goya, Zurbarán, Ribera, Melendez, Poussin, Le Nain, Dubois, Chardin, David, Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Lautrec, Degas, Puvis de Chavannes, Cézanne, Renoir, Gauguin, Douanier Rousseau, Titien, Cranach, Rembrandt, Van Gogh. Espagnols, Français, Italiens, Allemands, ces peintres forment la trame plurielle d’un motif serré où la peinture apprend de la peinture.
Un cannibalisme pictural sans précédent est à l’œuvre dans la démarche de Picasso qui érige en système, la peinture de la peinture. En rupture avec les procédés académiques de transmission et de reproduction de la tradition - copie, paraphrase, citation - cette méthodologie nouvelle place la peinture au cœur de la connaissance du monde. Transposition, mimétisme, détournement, dénaturation forment quelques unes des figures de la stratégie déployée par Picasso à l’égard de ses peintres de prédilection. Il aura ainsi fécondé le modus operandi de la création moderne et contemporaine, la tirant aussi parfois du côté de la duplication perverse, de l’ironie et du pastiche.
grandes machines, concours, peinture officielle, galerie de peinture, forment le quotidien, la référence et la perspective de son apprentissage.
L’oppression ressentie par Picasso, jeune artiste virtuose, qui ne dessina jamais comme un enfant mais eut immédiatement à se confronter à Michel-Ange et Raphaël, nourrira pour longtemps un désir de subversion qui le conduisit à la plus radicale des innovations formelles, le Cubisme, comme à la fondation de l’art moderne.
A la fois jeune maître académique (médaillé dès l’âge de 19 ans) et acharné destructeur des formes établies, Picasso mena sans discontinuer un dialogue tendu avec la grande tradition de la peinture. Sa posture n’est pas - comme chez d’autres artistes de sa génération - le simple reflet d’une époque en pleine mutation, mais un élément moteur, constitutif de son projet pictural. Il opère depuis sa première grande composition à sujet allégorique,
Derniers Moments (1896), jusqu’aux dernières toiles d’après Vélasquez, Titien et Rembrandt, où règnent sous les masques de mousquetaires, musiciens et matadors, le motif d’un autoportrait obsessionnel. La période des « variations » d’après Delacroix, Vélasquez ou Manet (1950-1962), forme l’épisode le plus connu et explicite de cette démarche de relecture critique qui traverse l’ensemble de son œuvre.
L’exposition Picasso et les maîtres présentée aux Galeries nationales du Grand Palais se veut un premier bilan. Quelque 210 œuvres se trouvent rassemblées pour l’occasion, issues des collections les plus prestigieuses, publiques et privées, nationales et internationales.
Confrontant passé et présent, au-delà des ruptures stylistiques et des innovations formelles, l’exposition présente dans un parcours croisant approches thématique et chronologique, au gré de la peinture de Picasso et en la prenant pour seul guide : Greco, Vélasquez, Goya, Zurbarán, Ribera, Melendez, Poussin, Le Nain, Dubois, Chardin, David, Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Lautrec, Degas, Puvis de Chavannes, Cézanne, Renoir, Gauguin, Douanier Rousseau, Titien, Cranach, Rembrandt, Van Gogh. Espagnols, Français, Italiens, Allemands, ces peintres forment la trame plurielle d’un motif serré où la peinture apprend de la peinture.
Un cannibalisme pictural sans précédent est à l’œuvre dans la démarche de Picasso qui érige en système, la peinture de la peinture. En rupture avec les procédés académiques de transmission et de reproduction de la tradition - copie, paraphrase, citation - cette méthodologie nouvelle place la peinture au cœur de la connaissance du monde. Transposition, mimétisme, détournement, dénaturation forment quelques unes des figures de la stratégie déployée par Picasso à l’égard de ses peintres de prédilection. Il aura ainsi fécondé le modus operandi de la création moderne et contemporaine, la tirant aussi parfois du côté de la duplication perverse, de l’ironie et du pastiche.
Picasso et les maîtres
8 octobre 2008 – 2 février 2009
Galeries nationales du Grand Palais
Ouverture : 10-22h, jeudi 20h, fermé le mardi.
Vacances scolaires tous les jours même le mardi 9h-23h (fermeture des caisses 45 mn avant)
Prix d’entrée : 12€ ; Tarif réduit, 8€.
Renseignements : 01 44 13 17 17 (serveur vocal)
Réservation, préachat des billets, visites guidées : www.rmn.fr
8 octobre 2008 – 2 février 2009
Galeries nationales du Grand Palais
Ouverture : 10-22h, jeudi 20h, fermé le mardi.
Vacances scolaires tous les jours même le mardi 9h-23h (fermeture des caisses 45 mn avant)
Prix d’entrée : 12€ ; Tarif réduit, 8€.
Renseignements : 01 44 13 17 17 (serveur vocal)
Réservation, préachat des billets, visites guidées : www.rmn.fr