Vue de l'exposition "Same but different" - Alex Hanimann - FRAC Grand Large - Hauts-de-France © Marc Domage
L’exposition « Same but different » se construit à travers des polarités ou des oppositions – le noir et le blanc, le positif et le négatif, le visible et le non visible, le champ et le hors champ. Une grammaire qui rappelle la photographie argentique de manière presque anachronique pour des œuvres récentes réalisées pour la plupart grâce à l’intervention d’outils numériques. Dans cette exposition, Alex Hanimann retient des images qui sont des moments : des condensés de gestes, d’histoires et de souvenirs. Il accentue la trame des images, répète, zoome et modifie parfois certains détails. Les œuvres imposent ainsi un nouveau rythme au regard. Elles invitent à distinguer entre les images que l’on habite, que l’on fabrique ou que l’on projette.
Comment les images sont-elles incorporées ? L’exposition commence par un vestibule jonché d’habits et de divers accessoires. Le visiteur est comme un acteur traversant des coulisses. Au mur, quatre photographies d’identité sont agrandies et montées sur caisson lumineux. L’indice de leur manipulation souligne le jeu entre l’original et la copie. Elles renforcent paradoxalement le sentiment d’une absence, ici l’artiste puisqu’il s’agit d’autoportraits. Le corps du visiteur est, lui, pris à parti. Il rencontre différents flux d’images. Au cœur de l’exposition se tient un groupe de sculptures réalisées en aluminium à partir de scans 3D de jeunes gens figés dans une action : consulter son téléphone mobile, attendre ou se détendre. Le titre Conversation Piece souligne le manque de communication entre les modèles. Les expressions du visage ne laissent percer aucun sentiment et nous ramènent à la surface des corps, subtilement agrandis, à la fois imposants et étrangement absents à la situation.
Depuis longtemps, Alex Hanimann constitue une ressource iconographique en partant de la collecte de coupures de presse de différents pays, qu’il archive et indexe par sujets (figures, choses, paysages, couleurs, structures…). Certains événements historiques, qui ont marqué sa jeunesse, reviennent de manière récurrente : les attentats de l’armée rouge contre des figures politiques en Allemagne et la remise en question de la société bourgeoise par des modes de vie alternatifs. Dans l’exposition, ils se manifestent par une série de peintures à l’encre de chine, agrandissements de photographies de presse des années 1970, dont ressort le détail des trames d’impression. Chaque image est sortie de son contexte mais rappelle ses différents modes de reproduction et de circulation. Elles reformulent ainsi la manière dont le passé nous arrive.
Avec la généralisation des appareils photo numériques, Alex Hanimann a développé une pratique photographique, capturant des détails de situations, de paysages ou d’œuvres. Ces photographies font partie d’un processus créatif dans lequel la perception se voit ralentie, mais elles ne sont pas exposées en tant que telles. Un livre publié récemment vient néanmoins rappeler la place fondamentale qu’elles occupent dans sa recherche de formes archétypales ou iconiques. Deux vidéos distinctes, l’une tournée dans un parc, hommage au film Blow-up d’Antonioni, et l’autre sur le terrain de jeu d’une école musulmane, sont des plans-séquences qui réveillent une impression de déjà-vu. Ces images banales, où se projette la mémoire visuelle d’images médiatiques, sont rythmées au montage créant un effet hypnotique. Au terme d’un parcours d’exposition qui nous confronte à des histoires partagées, issues d’une mémoire collective ou du quotidien, Alex Hanimann, nous invite à l’instar du personnage de Blow-up à percevoir par-delà leurs sujets, la manière dont les images négocient entre une forme de reconnaissance et une part d’inconnu. Né en 1955 à Mörschwil, Alex Hanimann vit et travaille à St Gall (Suisse). Il enseigne à l’Université des Arts de Zurich (Suisse).
Exposition itinérante réalisée en collaboration avec le Kunstmuseum St Gall (Suisse) et la Villa Merkel à Esslingen (Allemagne). Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.
Comment les images sont-elles incorporées ? L’exposition commence par un vestibule jonché d’habits et de divers accessoires. Le visiteur est comme un acteur traversant des coulisses. Au mur, quatre photographies d’identité sont agrandies et montées sur caisson lumineux. L’indice de leur manipulation souligne le jeu entre l’original et la copie. Elles renforcent paradoxalement le sentiment d’une absence, ici l’artiste puisqu’il s’agit d’autoportraits. Le corps du visiteur est, lui, pris à parti. Il rencontre différents flux d’images. Au cœur de l’exposition se tient un groupe de sculptures réalisées en aluminium à partir de scans 3D de jeunes gens figés dans une action : consulter son téléphone mobile, attendre ou se détendre. Le titre Conversation Piece souligne le manque de communication entre les modèles. Les expressions du visage ne laissent percer aucun sentiment et nous ramènent à la surface des corps, subtilement agrandis, à la fois imposants et étrangement absents à la situation.
Depuis longtemps, Alex Hanimann constitue une ressource iconographique en partant de la collecte de coupures de presse de différents pays, qu’il archive et indexe par sujets (figures, choses, paysages, couleurs, structures…). Certains événements historiques, qui ont marqué sa jeunesse, reviennent de manière récurrente : les attentats de l’armée rouge contre des figures politiques en Allemagne et la remise en question de la société bourgeoise par des modes de vie alternatifs. Dans l’exposition, ils se manifestent par une série de peintures à l’encre de chine, agrandissements de photographies de presse des années 1970, dont ressort le détail des trames d’impression. Chaque image est sortie de son contexte mais rappelle ses différents modes de reproduction et de circulation. Elles reformulent ainsi la manière dont le passé nous arrive.
Avec la généralisation des appareils photo numériques, Alex Hanimann a développé une pratique photographique, capturant des détails de situations, de paysages ou d’œuvres. Ces photographies font partie d’un processus créatif dans lequel la perception se voit ralentie, mais elles ne sont pas exposées en tant que telles. Un livre publié récemment vient néanmoins rappeler la place fondamentale qu’elles occupent dans sa recherche de formes archétypales ou iconiques. Deux vidéos distinctes, l’une tournée dans un parc, hommage au film Blow-up d’Antonioni, et l’autre sur le terrain de jeu d’une école musulmane, sont des plans-séquences qui réveillent une impression de déjà-vu. Ces images banales, où se projette la mémoire visuelle d’images médiatiques, sont rythmées au montage créant un effet hypnotique. Au terme d’un parcours d’exposition qui nous confronte à des histoires partagées, issues d’une mémoire collective ou du quotidien, Alex Hanimann, nous invite à l’instar du personnage de Blow-up à percevoir par-delà leurs sujets, la manière dont les images négocient entre une forme de reconnaissance et une part d’inconnu. Né en 1955 à Mörschwil, Alex Hanimann vit et travaille à St Gall (Suisse). Il enseigne à l’Université des Arts de Zurich (Suisse).
Exposition itinérante réalisée en collaboration avec le Kunstmuseum St Gall (Suisse) et la Villa Merkel à Esslingen (Allemagne). Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.