L'émotion est souvent au rendez-vous
Thierry Malandain souhaitait depuis vingt ans chorégraphier Les Nuits d'été d'Hector Berlioz, cycle de six mélodies pour mezzo-soprano ou ténor, et piano, composées entre 1838 et 1841 sur des poèmes de Théophile Gautier. C'est chose faite grâce à la proposition de Frédéric Flamand de créer ce ballet au BNM avec quatre couples de danseurs classiques chargés d'exprimer, sur le thème de la perte et du deuil, un voyage onirique « au pays des amours ».
La voix poignante de la cantatrice Brigitte Baleys a donc inspiré à Thierry Malandain une chorégraphie d'une délicatesse et d'une distinction rares, sans difficultés techniques pour les danseurs, mais exigeant d'eux, particulièrement dans les portés, une précision et une habilité constantes. Chaque pièce est dansée par un couple, exceptées la première (La Villanelle) et la dernière (L'Ile inconnue) qui rassemblent les huit danseurs.
L'émotion est souvent au rendez-vous dans des pas de deux éblouissants : celui de Gilles Porte à l'écoute des battements de coeur de Mylène Martel dans Le Spectre de la Rose, celui de Laurence Ponnet, colombe bléssée, dans les bras de Thibault Amanieu(Absence), de Valérie Blaecke dans ceux de Thierry Vasselin(Sur les Lagunes) ; émotion à son comble encore dans les gestes éperdus d'amour de Julien Lestel et d'Agnès Lascombes (Au Cimetière), quand « l'âme éveillée pleure à l'unisson de la chanson »...
Et lorsque les quatre couples pirouettent après une charmante ronde balanchinienne, dans le mouvement lyrique de la barcarolle de L'Ile inconnue, avant de se livrer à un dernier baiser, un véritable ravissement transporte le spectateur. On ne saurait assez féliciter Thierry Malandain d'avoir su exploiter le talent singulier de chaque danseur en mettant en valeur des sensibilités qui s'expriment ici merveilleusement.
Après l'entracte, la soirée se prolongeait avec Les Métamorphoses, ballet spectaculaire de Frédéric Flamand et des frères Campana, auteurs du design et des costumes, créé il y a deux ans à l'Opéra de Marseille.
Dans une version condensée, la compagnie contemporaine du BNM, spécialisée dans les exercices acrobatiques, les sports de combat et les figures d'arts martiaux, s'est employée à ré-évoquer avec énergie les mythes de Phaeton, Persée, Pégase, Méduse ou Actéon, avant de s'exprimer ironiquement par la danse baroque dans un final consacré à Médée la magicienne, final qui soulève l'enthousiasme des enfants des écoles invités désormais à toutes les représentations.
Philippe Oualid
La voix poignante de la cantatrice Brigitte Baleys a donc inspiré à Thierry Malandain une chorégraphie d'une délicatesse et d'une distinction rares, sans difficultés techniques pour les danseurs, mais exigeant d'eux, particulièrement dans les portés, une précision et une habilité constantes. Chaque pièce est dansée par un couple, exceptées la première (La Villanelle) et la dernière (L'Ile inconnue) qui rassemblent les huit danseurs.
L'émotion est souvent au rendez-vous dans des pas de deux éblouissants : celui de Gilles Porte à l'écoute des battements de coeur de Mylène Martel dans Le Spectre de la Rose, celui de Laurence Ponnet, colombe bléssée, dans les bras de Thibault Amanieu(Absence), de Valérie Blaecke dans ceux de Thierry Vasselin(Sur les Lagunes) ; émotion à son comble encore dans les gestes éperdus d'amour de Julien Lestel et d'Agnès Lascombes (Au Cimetière), quand « l'âme éveillée pleure à l'unisson de la chanson »...
Et lorsque les quatre couples pirouettent après une charmante ronde balanchinienne, dans le mouvement lyrique de la barcarolle de L'Ile inconnue, avant de se livrer à un dernier baiser, un véritable ravissement transporte le spectateur. On ne saurait assez féliciter Thierry Malandain d'avoir su exploiter le talent singulier de chaque danseur en mettant en valeur des sensibilités qui s'expriment ici merveilleusement.
Après l'entracte, la soirée se prolongeait avec Les Métamorphoses, ballet spectaculaire de Frédéric Flamand et des frères Campana, auteurs du design et des costumes, créé il y a deux ans à l'Opéra de Marseille.
Dans une version condensée, la compagnie contemporaine du BNM, spécialisée dans les exercices acrobatiques, les sports de combat et les figures d'arts martiaux, s'est employée à ré-évoquer avec énergie les mythes de Phaeton, Persée, Pégase, Méduse ou Actéon, avant de s'exprimer ironiquement par la danse baroque dans un final consacré à Médée la magicienne, final qui soulève l'enthousiasme des enfants des écoles invités désormais à toutes les représentations.
Philippe Oualid