Après son exposition « Ghiribizzi » dans les musées de Nice, au printemps 2016, l’entourage de Jacques Martinez a suggéré qu’il présente la suite de son travail à l’occasion de la Biennale de Venise 2017.
i[Ce projet a commencé le lendemain du vernissage de mon exposition au musée de Nice. Dans les jours qui ont suivi le vernissage, les quelques amis qui m’entourent, me protègent depuis le départ de Marie, ont continué à me témoigner leur toujours vigilante amitié, en même temps que l’intérêt qu’ils portent, et je les en remercie toujours, à mon travail. […]
C’est ainsi, qu’au téléphone, j’entendis « Venise ». Il allait y avoir, me disait-on, à Venise cette exposition qu’on appelait « la Biennale »]i. Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
Toutefois, l’idée de se retrouver au milieu des très nombreuses expositions ne lui convenait pas.
Plus de 20 ans après son exposition « Venise, les îles et les jeux » présentée dans le cadre de la 45e Biennale de Venise sur l’invitation de la Délégation d’action culturelle de l’Ambassade de France à Rome, Jacques Martinez part à la recherche d’un espace dans la Cité des Doges qui pourra accueillir son « Atelier Éphémère ».
Un jour pourtant, en fin d’après-midi, sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi, nous avons visité un appartement, pas très grand, pas petit, à peu près 120 m2 je crois, sur le Campo San Stefano, et sans trop savoir pourquoi, et sans trop savoir comment, les murs, la lumière de la place, tout me devint plus doux, tout me devint plus familier, et ce sentiment ne fit que grandir dans la soirée qui commençait.
Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
À la fois laboratoire de création et atelier ouvert, l’exposition conçue sous l’égide d’Anna-Patricia Kahn va réunir dessins, épreuves, sculptures, peintures, petits formats… un parcours multiple au gré de créations anciennes et plus récentes.
Une première salle présente sept bronzes parmi lesquels « El biar », « Vita », « Le Faune » et des nouveautés comme « Skinny Love » (d’après la chanson de Birdy) ou « Palmyre ».
Plus loin, une seconde pièce sera parsemée d’une soixantaine de paysages de tous formats (entre 20 x 20 cm et 100 x 100 cm). Cette « atmosphère d’atelier » se poursuit dans les espaces suivants avec plusieurs dessins punaisés à même le mur ou accrochés aux fresques des plafonds.
Enfin, dans la dernière pièce, seront accrochées des « Fleurs » même si comme l’avait justement écrit Harry Bellet « Il faut l’avouer, peindre des fleurs aujourd’hui c’est plutôt gonflé. » (Le Monde, 23 mai 2015)
Ainsi, du 8 mai au milieu de l'automne, dans un coin du Campo Santo Stefano, Jacques Martinez va dessiner, peut être peindre et recevoir ceux qui s’intéressent à son travail.
J’allais vivre à Venise, de la fin du printemps au début de l’automne, j’allais y continuer à faire des dessins et peut-être à peindre, j’allais aussi, et bien naturellement y montrer des peintures, des sculptures, des papiers, accompagnés par les musiques que j’aime, l’odeur des bougies, que j’aime voir se consumer, la lumière de la place jouer sur les couleurs des œuvres et éclairer aussi les verres de vin que je ne manquerais pas de partager avec ceux qui voudraient bien m’accompagner. Mais aussi, mais encore, je voulais qu’ils m’aident à rester protégé, ainsi il n’y aurait pas de porte ouverte ou de vitrine. Ainsi je recevrais avec joie mais uniquement « by appointement only » et pour autant encore, que par téléphone, on m’ait prévenu. Voilà. Voilà comment je serais à Venise en ces temps de Biennale, un peu caché, un peu dans un coin, un peu en hauteur, au premier étage, comme j’aime l’être.
Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
Plus d’informations sur le travail de Jacques Martinez : www.jacquesmartinez.com
i[Ce projet a commencé le lendemain du vernissage de mon exposition au musée de Nice. Dans les jours qui ont suivi le vernissage, les quelques amis qui m’entourent, me protègent depuis le départ de Marie, ont continué à me témoigner leur toujours vigilante amitié, en même temps que l’intérêt qu’ils portent, et je les en remercie toujours, à mon travail. […]
C’est ainsi, qu’au téléphone, j’entendis « Venise ». Il allait y avoir, me disait-on, à Venise cette exposition qu’on appelait « la Biennale »]i. Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
Toutefois, l’idée de se retrouver au milieu des très nombreuses expositions ne lui convenait pas.
Plus de 20 ans après son exposition « Venise, les îles et les jeux » présentée dans le cadre de la 45e Biennale de Venise sur l’invitation de la Délégation d’action culturelle de l’Ambassade de France à Rome, Jacques Martinez part à la recherche d’un espace dans la Cité des Doges qui pourra accueillir son « Atelier Éphémère ».
Un jour pourtant, en fin d’après-midi, sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi, nous avons visité un appartement, pas très grand, pas petit, à peu près 120 m2 je crois, sur le Campo San Stefano, et sans trop savoir pourquoi, et sans trop savoir comment, les murs, la lumière de la place, tout me devint plus doux, tout me devint plus familier, et ce sentiment ne fit que grandir dans la soirée qui commençait.
Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
À la fois laboratoire de création et atelier ouvert, l’exposition conçue sous l’égide d’Anna-Patricia Kahn va réunir dessins, épreuves, sculptures, peintures, petits formats… un parcours multiple au gré de créations anciennes et plus récentes.
Une première salle présente sept bronzes parmi lesquels « El biar », « Vita », « Le Faune » et des nouveautés comme « Skinny Love » (d’après la chanson de Birdy) ou « Palmyre ».
Plus loin, une seconde pièce sera parsemée d’une soixantaine de paysages de tous formats (entre 20 x 20 cm et 100 x 100 cm). Cette « atmosphère d’atelier » se poursuit dans les espaces suivants avec plusieurs dessins punaisés à même le mur ou accrochés aux fresques des plafonds.
Enfin, dans la dernière pièce, seront accrochées des « Fleurs » même si comme l’avait justement écrit Harry Bellet « Il faut l’avouer, peindre des fleurs aujourd’hui c’est plutôt gonflé. » (Le Monde, 23 mai 2015)
Ainsi, du 8 mai au milieu de l'automne, dans un coin du Campo Santo Stefano, Jacques Martinez va dessiner, peut être peindre et recevoir ceux qui s’intéressent à son travail.
J’allais vivre à Venise, de la fin du printemps au début de l’automne, j’allais y continuer à faire des dessins et peut-être à peindre, j’allais aussi, et bien naturellement y montrer des peintures, des sculptures, des papiers, accompagnés par les musiques que j’aime, l’odeur des bougies, que j’aime voir se consumer, la lumière de la place jouer sur les couleurs des œuvres et éclairer aussi les verres de vin que je ne manquerais pas de partager avec ceux qui voudraient bien m’accompagner. Mais aussi, mais encore, je voulais qu’ils m’aident à rester protégé, ainsi il n’y aurait pas de porte ouverte ou de vitrine. Ainsi je recevrais avec joie mais uniquement « by appointement only » et pour autant encore, que par téléphone, on m’ait prévenu. Voilà. Voilà comment je serais à Venise en ces temps de Biennale, un peu caché, un peu dans un coin, un peu en hauteur, au premier étage, comme j’aime l’être.
Extrait de la Lettre à Christian de Portzamparc, 2017
Plus d’informations sur le travail de Jacques Martinez : www.jacquesmartinez.com
A propos de Jacques Martinez
Né à El-Biar, petit village sur les collines au-dessus d’Alger, il passe son enfance dans la ville de Bône, aujourd’hui Annaba.
À 12 ans, il quitte l’Algérie avec sa famille, qui vient s’installer à Nice où il fait ses études et obtient une maîtrise de philosophie. Il vient travailler à Paris à partir de 1973, en gardant toujours un atelier dans le Midi. Il expose à la galerie Daniel Templon de 1974 à 1985, puis à la galerie Jean-Gabriel Mitterrand de 1990 à 1997. De 1997 à 1999, il réalise la fresque du Palais de Justice de Grasse. Depuis 1990, il vagabonde dans le Sud de l’Europe, entre l’Espagne, l’Italie, la Suisse… et Saint Paul.
Au début de son parcours, son travail était lié à l’École de Nice. Ainsi par exemple, pour l’ouverture du Centre Pompidou en 1977, ses œuvres figuraient au sein de l’exposition « À propos de Nice ». S’il n’a jamais caché l’admiration qu’il éprouvait pour l’œuvre de certains de ses amis niçois (il a d’ailleurs été l’assistant de César et d’Arman), il a déclaré dans un livre consacré à l’École de Nice se sentir plutôt « étranger ou pour le moins marginal vis-à-vis de toute cette histoire » (in Modern for Ever, 1985). Cette distance s’est confirmée à partir des années 1990 et son installation en Catalogne.
Ceux qui s’intéressent à son travail considèrent qu’il s’agit d’une œuvre rare, et singulière. Ils y lisent une œuvre, que Jacques Martinez a su faire avancer, dans une certaine solitude, sans avoir jamais appartenu à un groupe ou à un courant, mais toujours dans le bonheur de créer.
Jacques Martinez décline une œuvre, que l’on retrouve, depuis plus de 40 ans dans des galeries et dans des musées.
À 12 ans, il quitte l’Algérie avec sa famille, qui vient s’installer à Nice où il fait ses études et obtient une maîtrise de philosophie. Il vient travailler à Paris à partir de 1973, en gardant toujours un atelier dans le Midi. Il expose à la galerie Daniel Templon de 1974 à 1985, puis à la galerie Jean-Gabriel Mitterrand de 1990 à 1997. De 1997 à 1999, il réalise la fresque du Palais de Justice de Grasse. Depuis 1990, il vagabonde dans le Sud de l’Europe, entre l’Espagne, l’Italie, la Suisse… et Saint Paul.
Au début de son parcours, son travail était lié à l’École de Nice. Ainsi par exemple, pour l’ouverture du Centre Pompidou en 1977, ses œuvres figuraient au sein de l’exposition « À propos de Nice ». S’il n’a jamais caché l’admiration qu’il éprouvait pour l’œuvre de certains de ses amis niçois (il a d’ailleurs été l’assistant de César et d’Arman), il a déclaré dans un livre consacré à l’École de Nice se sentir plutôt « étranger ou pour le moins marginal vis-à-vis de toute cette histoire » (in Modern for Ever, 1985). Cette distance s’est confirmée à partir des années 1990 et son installation en Catalogne.
Ceux qui s’intéressent à son travail considèrent qu’il s’agit d’une œuvre rare, et singulière. Ils y lisent une œuvre, que Jacques Martinez a su faire avancer, dans une certaine solitude, sans avoir jamais appartenu à un groupe ou à un courant, mais toujours dans le bonheur de créer.
Jacques Martinez décline une œuvre, que l’on retrouve, depuis plus de 40 ans dans des galeries et dans des musées.
A propos d’Anna-Patricia Khan
Anna-Patricia Kahn a ouvert sa galerie CLAIR by Kahn, à Munich en 2008. Aujourd’hui elle poursuit ses activités d’agent et de commissaire d’exposition depuis Zurich. La photographie d’art (Philippe Halsman, Lee Miller, Eikoh Hosoe, entre autres) est la ligne éditoriale de CLAIR qui s’enrichit d’œuvres d’artistes plasticiens.