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Corps II, exposition autour du thème du corps nu à la Grande Galerie, Savasse, Drôme

Ancien site industriel à l’ombre d’un aqueduc, le lieu d’exposition est remarquable


© Pierre Aimar
© Pierre Aimar

L’expo de l’été 2017 accueillait des artistes divers, en réflexion autour du thème le corps. Sujet fort vaste et déjà largement traité au cours des temps !
Nous avons remarqué d’abord les très grands nus de Gérard Gasquet, presque grandeur nature, et qui accrochent fortement le regard dès le seuil passé.
Leur répondent les nus roses et joyeux de Françoise Donis qui évoquent pour nous une sorte de paradis luxuriant au travers d’allusions à des tableau célèbres. Ces nus, des femmes, partout, dans l’eau, dans l’air, dans les forêts, en allégories diverses, des mélanges en corps à corps qui nous sont familiers.
Delphine Mogarra travaille, elle, en toute discrétion en blanc sur blanc, grattant, frottant, effleurant le papier jusqu’à lui donner la parole comme un murmure…
Avec Jacques Drouin et ses Tannages, les nus sont réduits à l’état de peaux, parfois tendues et étirées, parfois en décharnement dans des couleurs âpres, comme les rouilles de ferrailles à l’abandon, un monde en souffrance. Est-ce douloureux ?
Avec Victor Caniato, des sculptures de béton, un animal : « Je crée des sculptures avec toutes sortes de matériaux, ciment ,plâtre, terre glaise.. des matériaux très pauvres ».

Vient la rencontre avec les ânes de Bachir Hadji. L’artiste est né à Constantine mais vit et travaille à Lyon. Il garde de son pays les images de la peine des ânes, de leur travail et de leur souffrance. Ses bronzes sont tout petits, ou grandeur nature, comme la tête écorchée qui pend et pleure.
C’est l’animal qui souffre, ici un âne.
L’âne, bête humble et méprisée, travaille le sol. Couché ou écorché, humilié, il tire le lourd rouleau qui écrase et nivelle la terre. Effort et peine. Mais derrière le rouleau, imprimés dans le sol apparaissent des mots. Les mots venus de la Saison en enfer de Rimbaud paraît-il, des mots et du sens.
L’âne traîne le rouleau et, sous le lourd rouleau naît… l’écriture…

Cette exposition de l’été 2017 Corps II se révèle diverse et intéressante.
Les différentes réflexions des artistes, pensées, peintes ou sculptées mettent en valeur la peau et la chair, le plaisir de vivre mais aussi la douleur et la souffrance des corps et proposent ainsi une image riche bien au-delà de la simple sensualité que laissait attendre le mot corps.
Jacqueline Aimar


Mis en ligne le Samedi 9 Septembre 2017 à 20:29 | Lu 417 fois

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