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Démulti(plier) - Les séances de prise de vues de Gaëtan Gatien de Clérambault (Maroc, 1918-1919), galerie La Box, Bourges, du 5 au 28 mai 2014

Cet événement est une des très rares expositions monographiques jamais organisées et consacrées exclusivement au travail photographique de Gaëtan Gatian de Clérambault. Il est réalisé avec la collaboration exceptionnelle du musée du quai Branly à Paris.


© Gaëtan Gatian de Clérambault
© Gaëtan Gatian de Clérambault
L’ambition de ce projet est de donner à réétudier une sélection des clichés originaux de Clérambault, « ses extraordinaires photos de femmes voilées » selon Gilles Deleuze, et de faire la part des choses entre la réputation posthume tantôt sulfureuse, tantôt hagiographique de Clérambault, réputation interlope à laquelle ces mêmes clichés auraient tant contribué.
L’exposition est issue des recherches et des travaux du séminaire En suivant les fils et les instauré à l’ENSA de Bourges en 2013.

Gaëtan Gatian de Clérambault (1872-1934)

Gaëtan Gatian de Clérambault (également prénommé Henri, Alfred, Édouard, Léon, Marie) est né à Bourges le 2 juillet 1872. Son père est inspecteur de l’enregistrement, c’est-à-dire un fonctionnaire, issu d’une famille tourangelle qui se réclame directement de René Descartes et, par alliance, de la famille d’Alfred de Musset. Pour sa part, sa mère est issue de la haute noblesse de l’époque, fille du Comte de Saint-Chamans, ancien gentilhomme de la chambre de Charles X. Ici encore c’est une question d’une illustre famille de province ; l’ascendance maternelle se revendiquant d’un rapport germain avec Alfred de Vigny.
Clérambault fut de son vivant considéré comme un ponte et une sommité de la psychiatrie française moderne, avant de devenir une figure de légende.

Plus que dans les dédales de la psychiatrie, c’est dans la photographie que l’on perçoit Clérambault l’esthète visuel, l’ancien étudiant des Arts Décoratifs (1889-1890), le professeur d’Esthétique et du Drapé à l’École des Beaux-arts de Paris (1924-1926). C’est là que son lecteur devient son spectateur. Or cette dimension formellement iconographique de Clérambault, son travail d’ethnophotographie, mérite encore d’être étudié et davantage exploité.

L'exposition

Cette exposition réunit une centaine de tirages originaux des années 1918-1919, motivée par la conjugaison de plusieurs facteurs : une lecture du fonds, le sujet poursuivi par Clérambault et son protocole de travail. C’est-à-dire que :
• la lecture du fonds est qu’il s’agit là d’un certain nombre de séances de prises de vues et d’une banque d’images destinée à l’étude et à l’examen ultérieurs du sujet ;
• il s’agit principalement de la documentation et de la poursuite, aux visées ethnographiques, d’un seul et unique sujet photographique : l’étude du port de l’étoffe et d’habits historiques et traditionnels (dont le haïk, le izar ou le mlahfa) ;
• à une époque où le recours à la cinématographie aurait pu être une possibilité technique viable (nous sommes en 1917), un protocole de travail qui consistait en :
- le choix délibéré de la photographie et de la prise de vue fixes pour la décomposition du mouvement ;
- étant donné le sujet, la pratique de plusieurs prises de vues en séquences, avec un effet pour ainsi dire cinématique, où il y a peu de vues seules ou isolées dans le cadre d’une séance donnée ;
- le tirage et le retirage de certaines vues à des formats (petits comme grands) et à des valeurs différents, toujours pour les raisons de l’étude du sujet ;
- le montage ensemble et de façon séquentielle par ses soins, sous le même passepartout, de certaines de ces vues, comme attesté par le fonds, encore pour les raisons de la démonstration et de l’examen du sujet.
L’une de très rares expositions monographiques consacrées exclusivement au travail photographique de Clérambault jamais organisées, cette exposition est réalisée avec la collaboration exceptionnelle du musée du quai Branly, Paris, où se conserve le seul ensemble connu des photographies de Gaëtan Gatian de Clérambault. La sélection de cette exposition reste fidèle à la réalité objective de cette archive, et très fidèle aux tirages, aux formats et des montages originaux de Clérambault, afin de mieux faire valoir ce fonds comme autant de séances de pose et de prises de vues.

Pratique

École nationale supérieure d'art de Bourges
7, rue Édouard-Branly
18000 Bourges
tél. +33(0)2 48 69 78 78
fax. +33(0)2 48 69 79 90

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 29 Avril 2014 à 23:19 | Lu 584 fois

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