Elisabeth Oualid: Votre dernière création chorégraphique qui s'intitule Barouf, présente un climat de conflit puis de réconciliation entre deux garçons. Et l'on ne peut s'empêcher de penser à la pièce de Goldoni, Barouf à Chioggia (1762) qui évoque la bagarre, la discorde, la dispute et le désordre au sein d'une communauté de pêcheurs. . . Quel sens du mot "barouf" retenez-vous pour cette chorégraphie?
Jean-Charles Gil: La tension entre deux personnages, la jalousie, l'envie, se bagarrer pour un rien, prouver qu'on est mieux que l'autre, un duel entre deux personnes. . . Le propos décrit des situations, mais pas la relation entre les hommes.
E. O: Barouf, c'est le moment où on perçoit une sorte de dialectique entre deux êtres où l'un veut avoir le pouvoir sur l'autre. . .
J. C. G: . . . où chacun teste l'autre et fait de la surenchère de sa propre force par rapport à l'autre.
E. O: Mais il y a prise de conscience que cette domination ne peut pas durer. . .
J. C. G: On n'est pas dans l'imagerie primaire. Toute la rivalité va être vécue au second degré pour permettre à chacun de se reconstruire. . . Je ne voulais pas du narratif au premier degré. Tout cela est évoqué dans la recherche du mouvement en adéquation avec la musique de Spiky. Il y a un travail fusionnel. Danse et musique sont inséparables. nous sommes sur la même longueur d'onde. . .
E. O: Barouf, est-ce le symbole de la crise existentielle que traverse tout un chacun au cours de sa vie ? N'y a-t-il pas de vie sans barouf, sans désordre ?
J. C. G: Il faut créer le désordre pour pouvoir trouver l'ordre. Il faut vivre sa colère pour la laisser s'exprimer. Le barouf permet d'avancer, de se ressourcer.
E. O: Quel est le motif de la première partie de cette pièce?
J. C. G: La bagarre, la confrontation, les épreuves, divers degrés par lesquels ils passent jusqu'à ce passage où ils se rendent compte qu'après avoir tout épuisé, ils ont besoin l'un de l'autre pour se reconstruire. Et à la fin, c'est que chacun se sente porté par quelque chose.
E. O : Comment le mouvement assume-t-il tout cela au niveau chorégraphique?
J. C. G: La chorégraphie est évolutive par rapport à l'univers musical. Elle est en perpétuelle transformation: il y a des moments où les danseurs font le coup de poing et d'autres où ils arrivent à une espèce d'épuisement du corps et de l'esprit.
E. O: Vous adoptez donc une gestuelle qui vise un but déterminé?
J. C. G: Il y a toute une atmosphère scandée par le tam-tam pour exprimer le retour aux origines, le retour aux sources. . . Une exaltation du corps pour l'épanouissement de l'être. Nous, ce qu'on voulait, c'était susciter des imaginaires. . . ça va donc renvoyer à des images très fortes.
Jean-Charles Gil: La tension entre deux personnages, la jalousie, l'envie, se bagarrer pour un rien, prouver qu'on est mieux que l'autre, un duel entre deux personnes. . . Le propos décrit des situations, mais pas la relation entre les hommes.
E. O: Barouf, c'est le moment où on perçoit une sorte de dialectique entre deux êtres où l'un veut avoir le pouvoir sur l'autre. . .
J. C. G: . . . où chacun teste l'autre et fait de la surenchère de sa propre force par rapport à l'autre.
E. O: Mais il y a prise de conscience que cette domination ne peut pas durer. . .
J. C. G: On n'est pas dans l'imagerie primaire. Toute la rivalité va être vécue au second degré pour permettre à chacun de se reconstruire. . . Je ne voulais pas du narratif au premier degré. Tout cela est évoqué dans la recherche du mouvement en adéquation avec la musique de Spiky. Il y a un travail fusionnel. Danse et musique sont inséparables. nous sommes sur la même longueur d'onde. . .
E. O: Barouf, est-ce le symbole de la crise existentielle que traverse tout un chacun au cours de sa vie ? N'y a-t-il pas de vie sans barouf, sans désordre ?
J. C. G: Il faut créer le désordre pour pouvoir trouver l'ordre. Il faut vivre sa colère pour la laisser s'exprimer. Le barouf permet d'avancer, de se ressourcer.
E. O: Quel est le motif de la première partie de cette pièce?
J. C. G: La bagarre, la confrontation, les épreuves, divers degrés par lesquels ils passent jusqu'à ce passage où ils se rendent compte qu'après avoir tout épuisé, ils ont besoin l'un de l'autre pour se reconstruire. Et à la fin, c'est que chacun se sente porté par quelque chose.
E. O : Comment le mouvement assume-t-il tout cela au niveau chorégraphique?
J. C. G: La chorégraphie est évolutive par rapport à l'univers musical. Elle est en perpétuelle transformation: il y a des moments où les danseurs font le coup de poing et d'autres où ils arrivent à une espèce d'épuisement du corps et de l'esprit.
E. O: Vous adoptez donc une gestuelle qui vise un but déterminé?
J. C. G: Il y a toute une atmosphère scandée par le tam-tam pour exprimer le retour aux origines, le retour aux sources. . . Une exaltation du corps pour l'épanouissement de l'être. Nous, ce qu'on voulait, c'était susciter des imaginaires. . . ça va donc renvoyer à des images très fortes.