« Un jour j'ai fermé les yeux, juste pour voir, comme le ferait un enfant dans un jeu malicieux. J'avais, gravés au fond du cristallin, des montagnes calcaires, des mas de pierres dures ou encore des oliviers torses sur lesquels tombait la lumière limpide d'un automne comme je croyais qu'il n'en existait que chez nous, au pays de cocagne.
Quand je les ai rouverts, on avait posé devant moi un paysage de brume et de neige. Il descendait du nord comme poussé par le souffle qui semblait l'habiter.
C'est étrange, jamais je n'avais ressenti un tel choc pupillaire devant le blanc... ce ton que je croyais alors juste au service de tous les arrangements chromatiques pouvait porter l'émotion au cœur de la toile.
J'ai compris alors qu'il existait une diagonale passionnelle entre le nord et le sud qui mettait la lumière, en marge de toutes les écoles, au centre de l'acte créatif. C'est à ce point de convergence que j'ai rencontré Charles Malle. »
Michel Estades
Tel un magicien plein d'humour, qui d'un geste malicieux brouille les pistes de celui qui tente de le suivre en répandant une nébuleuse d'illusions, Charles Malle nous propose ses visions d'un monde révolu mais toujours vivant dans sa mémoire.
Lentement conçue dans l'esprit d'un rêveur éveillé, son oeuvre ne transpose pas la réalité qui nous entoure, même si la plupart des éléments décrits restent aisément identifiables. Elle délaisse la figuration de l'apparence pour livrer une émotion profonde de l'artiste liée à une période privilégiée, celle de l'enfance, dont il veut témoigner. Expression d'une sensation éphémère, chaque tableau est un lieu d'évocation comme si le présent n'avait pas d'existence.
A la suite de Bonnard, dans la lignée d'un art à mi-distance de la tradition et de l'avant-garde qui offre des images colorées et aérées du bonheur, hors du temps et indifférentes à l'actualité, Charles Malle, en utilisant la technique courante de la peinture de chevalet, donne à voir le calque de ses rêves.
Charles Gleize dit Charles Malle en quelques mots
Né à Douai, dans le nord de la France, peu avant la guerre, Charles Gleize dit Charles Malle est élevé dans un milieu familial composé d'artisans et de mineurs. (…).
De la guerre, de l'occupation et des années qui ont suivi la libération du pays, il a le souvenir, dans cette ambiance particulière du nord, d'une vie quotidienne chaleureuse scandée par les saisons. (...)
La mort de son père en 1950 marque brusquement la fin de l'enfance. C'est à ce moment qu'il commence à dessiner avec persévérance et à penser à l'avenir. (…) Il est d'abord envoyé à Saint-Luc-de-Tournai, une école des beaux-arts belges. Il y reste deux ans ce qui lui permet de découvrir les trésors de l'art flamand dans les musées et d'être très influencé par les tableaux de paysages enneigés animés de petits personnages vaquant à leurs occupations familières (…).
Songeant au professorat, il entre ensuite à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles de Roubaix. (…) Charles sort brillamment diplômé quatre ans plus tard, après avoir obtenu les premiers prix dans toutes les matières. Il fait son service militaire en Algérie (…) puis commence une carrière de professeur des lycées et des collège à Roubaix, Douai et Valenciennes. Mais son intérêt pour l'histoire de l'art, en particulier la période romane, sa passion pour les antiquités et son goût pour la Haute époque, lui font abandonner une carrière rangée dans l'enseignement pour se consacrer au commerce des meubles anciens.
Il ouvre à Roubaix un atelier de restauration et sillonne la France, l'Espagne et le Portugal en suivant les chemins de pèlerinage pour admirer les vestiges romans et trouver des meubles et objets qu'il revend aux marchands de sa région.
A la fin des années quatre-vingt, il anime à Douai des équipes de chômeurs de longue durée, en les faisant participer à la restauration de corps de ferme et de petites chapelles, patrimoine architectural qui tombe en ruine dans les campagnes.
Depuis toujours, Charles Malle dessine et peint. C'est pour lui une nécessité et sa manière de s’exprimer. (…) Plusieurs expositions personnelles à Paris, Lyon, Toulon et Deauville l'ont ainsi fait connaître et une cote soutenue en vente publique montre l'intérêt de plus en plus grand du public pour cette peinture hors du temps.
Extraits de « Charles Malle, Une saveur d'éternité », par Jean Perreau, historien d'art, GME Editions, 2000
De la guerre, de l'occupation et des années qui ont suivi la libération du pays, il a le souvenir, dans cette ambiance particulière du nord, d'une vie quotidienne chaleureuse scandée par les saisons. (...)
La mort de son père en 1950 marque brusquement la fin de l'enfance. C'est à ce moment qu'il commence à dessiner avec persévérance et à penser à l'avenir. (…) Il est d'abord envoyé à Saint-Luc-de-Tournai, une école des beaux-arts belges. Il y reste deux ans ce qui lui permet de découvrir les trésors de l'art flamand dans les musées et d'être très influencé par les tableaux de paysages enneigés animés de petits personnages vaquant à leurs occupations familières (…).
Songeant au professorat, il entre ensuite à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles de Roubaix. (…) Charles sort brillamment diplômé quatre ans plus tard, après avoir obtenu les premiers prix dans toutes les matières. Il fait son service militaire en Algérie (…) puis commence une carrière de professeur des lycées et des collège à Roubaix, Douai et Valenciennes. Mais son intérêt pour l'histoire de l'art, en particulier la période romane, sa passion pour les antiquités et son goût pour la Haute époque, lui font abandonner une carrière rangée dans l'enseignement pour se consacrer au commerce des meubles anciens.
Il ouvre à Roubaix un atelier de restauration et sillonne la France, l'Espagne et le Portugal en suivant les chemins de pèlerinage pour admirer les vestiges romans et trouver des meubles et objets qu'il revend aux marchands de sa région.
A la fin des années quatre-vingt, il anime à Douai des équipes de chômeurs de longue durée, en les faisant participer à la restauration de corps de ferme et de petites chapelles, patrimoine architectural qui tombe en ruine dans les campagnes.
Depuis toujours, Charles Malle dessine et peint. C'est pour lui une nécessité et sa manière de s’exprimer. (…) Plusieurs expositions personnelles à Paris, Lyon, Toulon et Deauville l'ont ainsi fait connaître et une cote soutenue en vente publique montre l'intérêt de plus en plus grand du public pour cette peinture hors du temps.
Extraits de « Charles Malle, Une saveur d'éternité », par Jean Perreau, historien d'art, GME Editions, 2000
Pratique
Galerie Michel Estades
61 quai Saint-Vincent
69001 Lyon
61 quai Saint-Vincent
69001 Lyon