Sa peinture, quand on l’a vue, on ne l’oublie guère car elle est forte, à grands traits, souvent épaisse, posée comme avec rage – ou désespoir. Giorda n’est pas un peintre de surface, il est profond et dans ce fond se perdent les noirs épais, mais qu’il éclaire de grands coups de rouge, d’orange vibrant, de verts qui semblent faire mal. Et des bleus épais, qui donnent du bleu à l’âme.
Chez Giorda presque toutes les couleurs sont aussi douleur. Et pourtant sa peinture fait du bien. Il apaise. Le tableau là, devant vos yeux est très présent, fort, on peut s’y perdre. Est-il angoisse ou vous entraîne-t-il dans quelque fiction lointaine?
Chez Michèle Emiliani, l’artiste inscrit en thème l’Atelier. L’atelier du peintre, ce lieu personnel et si profond, éclairé de cette lumière qui doit être crue, du nord.
Le peintre vient en effet de changer d’atelier : « Certainement le lieu n'y est pas étranger. Son aspect vaste et imposant fait de hautes fenêtres et de verrières, d'une succession de pièces d'ombre et de lumière, organisée sur des niveaux différents, tout cela dut travailler mon imagination ; et le mobilier qui m'accompagne depuis toujours s'est mis à résonner différemment, à libérer son esprit. L'espace pouvait accueillir le souvenir »
Si l’atelier signifie le moi de l’artiste, il en est aussi le passé. Mais il est surtout le repaire des objets familiers, parfois un brin sacrés, « le portrait de ma mère, le fauteuil de mon grand père », en quelque sorte les objets fondateurs. Et aussi d’autres objets utilitaires : tubes de couleurs, table de travail, tableaux déposés au sol.
« La table de travail met en scène cette dramaturgie où la couleur cherche en elle-même ces territoires inconnus de la peinture.»
On peut alors espérer que l’exposition des « choses » vues par Giorda, à la galerie Emiliani, saura répondre aux attentes des visiteurs tenus dans l’expectative, et aux espoirs de l’artiste pour mieux en faire des objets de peinture, afin de mieux les peindre dans leur vérité.
Jacqueline Aimar
Chez Giorda presque toutes les couleurs sont aussi douleur. Et pourtant sa peinture fait du bien. Il apaise. Le tableau là, devant vos yeux est très présent, fort, on peut s’y perdre. Est-il angoisse ou vous entraîne-t-il dans quelque fiction lointaine?
Chez Michèle Emiliani, l’artiste inscrit en thème l’Atelier. L’atelier du peintre, ce lieu personnel et si profond, éclairé de cette lumière qui doit être crue, du nord.
Le peintre vient en effet de changer d’atelier : « Certainement le lieu n'y est pas étranger. Son aspect vaste et imposant fait de hautes fenêtres et de verrières, d'une succession de pièces d'ombre et de lumière, organisée sur des niveaux différents, tout cela dut travailler mon imagination ; et le mobilier qui m'accompagne depuis toujours s'est mis à résonner différemment, à libérer son esprit. L'espace pouvait accueillir le souvenir »
Si l’atelier signifie le moi de l’artiste, il en est aussi le passé. Mais il est surtout le repaire des objets familiers, parfois un brin sacrés, « le portrait de ma mère, le fauteuil de mon grand père », en quelque sorte les objets fondateurs. Et aussi d’autres objets utilitaires : tubes de couleurs, table de travail, tableaux déposés au sol.
« La table de travail met en scène cette dramaturgie où la couleur cherche en elle-même ces territoires inconnus de la peinture.»
On peut alors espérer que l’exposition des « choses » vues par Giorda, à la galerie Emiliani, saura répondre aux attentes des visiteurs tenus dans l’expectative, et aux espoirs de l’artiste pour mieux en faire des objets de peinture, afin de mieux les peindre dans leur vérité.
Jacqueline Aimar