Festival Uzès danse du 14 au 19 juin 2013

Centre de développement chorégraphique et festival, Uzès danse accompagne, soutient de jeunes chorégraphes et s’entoure aussi d’artistes plus confirmés, notamment d’un artiste associé, Fabrice Ramalingom, avec lequel se pense l’éducation artistique et culturelle réalisée tout au long de l’année.


Pour le 18e festival, moment fort de mise en lumière de la saison du CDC, Uzès danse suit une ligne artistique expérimentale, loin des têtes d’affiche, en invitant des chorégraphes français et européens qui travaillent au plus près de leur être la matière du corps.

Métamorphose, transformation, souffle, râle dominent cette édition joyeuse, grinçante et grimaçante, dans laquelle les artistes vont au bout de leurs corps. Du solo Guintche de Marlene Monteiro Freitas, qui avec des allures de Joséphine Baker, se transforme sous nos yeux et use de l’art de la grimace pour faire apparaître créatures et personnages, à David Wampach qui nous invite à rentrer dans son souffle au plus profond de lui-même. Métamorphose également dans le solo de Fabrice Ramalingom qui nous renvoie à l’origine de l’homme. Chez Olivier Normand, la transformation est liée à la question du genre. Sur le fil de la voix et du corps, il nous livre un récital troublant et émouvant.

La poésie sonore, le rapport à la musique et au texte sont les fils tendus entre les pièces de groupes. Charles Pennequin et Anne-James Chaton, poètes sonores, donnent le la du mouvement, l’incitant à se déployer dans les pièces de Vincent Dupont et Sylvain Prunenec. Nosfell, en live, imprime de son énergie rock la vision d’Amérique de Sylvain Prunenec et Anne–James Chaton. Vision rock, baroque et débridée du paradis et de l’enfer dans la pièce de Marlene Monteiro Freitas qui clôture le festival. Le texte, celui d’Antoine Pickels, Un Goût exquis, essai de Pédesthétique fonde la nouvelle pièce de Fabrice Ramalingom qui présentera une étape de ce travail pendant le festival. Quant à Gaëtan Bulourde, il nous raconte avec humour une histoire imaginaire qui fait se rencontrer une série de ‘Robert’ plus ou moins connus, et leurs rapports aux plantes.

La matière des corps se travaille, se triture, s’aspire, se broie et se rejette dans le duo d’Angela Schubot et de Jared Gradinger et devient une danse sociale qui ose la nudité des corps confrontée à la plasticité des matériaux, dans la recréation de Parades & changes d’Anna Halprin par Anne Collod. C’est en hommage à Anna Halprin toujours, cette grande dame de la post-modern dance américaine, que des amateurs seront conviés à participer à une Planetary Dance, danse mondiale pour la paix, en début de festival, sous la direction d’Anne Lopez.

Traversant le festival de part en part, Laurent Pichaud, notre chorégraphe complice, et Rémy Héritier ont imaginés des Jeux chorégraphiques débusquant les préjugés et les a priori sur la danse contemporaine. Ils proposent aux spectateurs de changer de point de vue. Dans le paysage, Patrice Barthès sculpte l’espace tel un architecte avec des matières végétales et les corps des danseurs rappelant à notre mémoire des Jardins enfouis. En ouverture de festival, Ambra Senatore, l’italienne, fait jouer ses interprètes avec des objets et des mots. Jeux qui se structurent en une danse déployée, joyeuse et heureuse.

informations pratiques
location 04 66 03 15 39
location@uzesdanse.fr
www.uzesdanse.fr
tarifs : de 6 à 25 €

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 6 Mars 2013 à 13:42 | Lu 550 fois
Pierre Aimar
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