Un choix emblématique de bronzes et de céramiques
Masque musée Guimet
Pour la première fois depuis des décennies, un choix emblématique de bronzes et de céramiques - collectés par le célèbre archéologue suédois Olov Janse (1892-1985) et répartis entre le musée national des arts asiatiques-Guimet à Paris et le musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la ville de Paris – a pu être réuni avec d’autres chefs-d’œuvre de ces musées. A cet important patrimoine des musées français, s’ajoutent les prestigieux bronzes de Dông Son du musée Barbier-Mueller de Genève et les fleurons des illustres collections de M. George Ortiz et de Mme Pham Lan Huong. Nous sommes infiniment reconnaissants envers tous ceux qui, en France comme en Suisse, ont permis cette manifestation.
L’exposition, divisée en quatre parties, nous invite à la découverte d’une civilisation originale. L’ensemble des bronzes de Dông Son dresse un panorama représentatif de cette production dans le nord du Viêt Nam et en périphérie aux alentours des Ve - IIIe siècles avant notre ère, tandis que les belles pièces de l’époque Giao Chi témoignent de l’intense activité artistique sous l’occupation chinoise du Ier siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère. Un choix de céramiques diversifiées permet de suivre l’essor de cet art sur plus de 1500 ans et illustre à merveille l’épanouissement culturel et le raffinement atteints sous les dynasties nationales Ly (1009-1225), Trân (1226-1400) et Lê (1428-1527).
La première salle présente les armes utilitaires ou rituelles – poignards et haches pédiformes – ainsi que diverses parures – plaques ornementales et bracelets – de la classe dirigeante de la culture de Dông Son.
Un ensemble remarquable de vaisselle en bronze – situles, tambours et urne – dévoilent dans la deuxième partie les formes et les schémas stylistiques propres à la culture de Dông Son, tandis que les vases, récipients cylindriques, verseuses, coupes, lampes ou brûle-parfums en bronze ou en céramique de la période Giao Chi empruntent leur forme au répertoire de la Chine des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.).
Le troisième volet, avec des céramiques aux lignes simples et élégantes et à la couverte monochrome blanche, céladon ou brune, évoque l’apogée de cette production sous les dynasties Ly et Trân.
Toutes les variétés de céramiques décorées sont représentées dans la dernière partie, grès enrichis de rehauts de brun de fer, d’un décor en bleu de cobalt ou polychrome au charme particulier.
Légende photo :
Heurtoir en forme de masque zoomorphe. Bronze. Début de la période de domination chinoise. Ier-IIIe siècle de notre ère. Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
L’exposition, divisée en quatre parties, nous invite à la découverte d’une civilisation originale. L’ensemble des bronzes de Dông Son dresse un panorama représentatif de cette production dans le nord du Viêt Nam et en périphérie aux alentours des Ve - IIIe siècles avant notre ère, tandis que les belles pièces de l’époque Giao Chi témoignent de l’intense activité artistique sous l’occupation chinoise du Ier siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère. Un choix de céramiques diversifiées permet de suivre l’essor de cet art sur plus de 1500 ans et illustre à merveille l’épanouissement culturel et le raffinement atteints sous les dynasties nationales Ly (1009-1225), Trân (1226-1400) et Lê (1428-1527).
La première salle présente les armes utilitaires ou rituelles – poignards et haches pédiformes – ainsi que diverses parures – plaques ornementales et bracelets – de la classe dirigeante de la culture de Dông Son.
Un ensemble remarquable de vaisselle en bronze – situles, tambours et urne – dévoilent dans la deuxième partie les formes et les schémas stylistiques propres à la culture de Dông Son, tandis que les vases, récipients cylindriques, verseuses, coupes, lampes ou brûle-parfums en bronze ou en céramique de la période Giao Chi empruntent leur forme au répertoire de la Chine des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.).
Le troisième volet, avec des céramiques aux lignes simples et élégantes et à la couverte monochrome blanche, céladon ou brune, évoque l’apogée de cette production sous les dynasties Ly et Trân.
Toutes les variétés de céramiques décorées sont représentées dans la dernière partie, grès enrichis de rehauts de brun de fer, d’un décor en bleu de cobalt ou polychrome au charme particulier.
Légende photo :
Heurtoir en forme de masque zoomorphe. Bronze. Début de la période de domination chinoise. Ier-IIIe siècle de notre ère. Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
Quelques notes sur le Viet Nam
Vase Hu Viet Nam
Occupant un territoire à l’est de la péninsule indochinoise, le Viêt Nam est principalement tourné vers la mer de Chine, et possède des frontières communes avec la Chine au nord, ainsi que le Laos et le Cambodge à l’ouest. Il s’agit d’un Etat multinational regroupant des populations diverses dont les Viêt ou Kinh constituent l’ethnie majoritaire. Pays montagneux et fortement boisé, le Viêt Nam est entrecoupé par de nombreuses rivières et sa population est donc concentrée sur les hauts plateaux ou dans les plaines fluviales, notamment dans le delta du Fleuve Rouge au nord, région de l’actuelle Hanoi, et dans le delta du Mékong au sud, autour de Saigon.
Situé au carrefour des zones d’influence culturelle de la Chine et de l’Inde, le Viêt Nam a naturellement été marqué par ces deux voisins, dans des degrés différents selon l’époque et la région. Le début de l’influence chinoise survient vers la fin de la culture de Dông Son, au IIe siècle av. J.-C., avec l’incorporation du nord du Viêt Nam à l’Empire des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.). Le millénaire de domination chinoise qui suit ne prendra fin qu’avec l’avènement de la dynastie des Ly (1009-1225), la première grande dynastie nationale. Par la suite, notamment sous les Trân (1226-1400), le pays, renommé Dai Viêt, devra lutter pour conserver son indépendance politique, repoussant avec succès trois tentatives d’invasion mongoles menées par Khubilai Khan (1260-1294), puis affrontant le royaume hindouiste de Champa qui occupait alors le centre et le sud du pays. L’annexion du sud se poursuivra sous les Lê postérieurs (1428-1788), avec la chute de la capitale Champa en 1471. Malgré une brève période d’occupation du nord du Viêt Nam par les Ming (1368-1644) entre 1407 et 1428, cette dynastie chinoise servira de source d’inspiration pour les souverains Lê pour leurs réformes des institutions et du système légal. L’influence chinoise se fera sentir dans de nombreux domaines, et c’est à partir de cette époque que le confucianisme remplacera définitivement le bouddhisme comme religion d’Etat.
Légende photo :
Vase Hu. Bronze. Fin de la Culture de Dông Son ou début de la période de domination chinoise. Ier siècle avant notre ère - IIe siècle de notre ère. Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
Situé au carrefour des zones d’influence culturelle de la Chine et de l’Inde, le Viêt Nam a naturellement été marqué par ces deux voisins, dans des degrés différents selon l’époque et la région. Le début de l’influence chinoise survient vers la fin de la culture de Dông Son, au IIe siècle av. J.-C., avec l’incorporation du nord du Viêt Nam à l’Empire des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.). Le millénaire de domination chinoise qui suit ne prendra fin qu’avec l’avènement de la dynastie des Ly (1009-1225), la première grande dynastie nationale. Par la suite, notamment sous les Trân (1226-1400), le pays, renommé Dai Viêt, devra lutter pour conserver son indépendance politique, repoussant avec succès trois tentatives d’invasion mongoles menées par Khubilai Khan (1260-1294), puis affrontant le royaume hindouiste de Champa qui occupait alors le centre et le sud du pays. L’annexion du sud se poursuivra sous les Lê postérieurs (1428-1788), avec la chute de la capitale Champa en 1471. Malgré une brève période d’occupation du nord du Viêt Nam par les Ming (1368-1644) entre 1407 et 1428, cette dynastie chinoise servira de source d’inspiration pour les souverains Lê pour leurs réformes des institutions et du système légal. L’influence chinoise se fera sentir dans de nombreux domaines, et c’est à partir de cette époque que le confucianisme remplacera définitivement le bouddhisme comme religion d’Etat.
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Vase Hu. Bronze. Fin de la Culture de Dông Son ou début de la période de domination chinoise. Ier siècle avant notre ère - IIe siècle de notre ère. Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
La culture de Dông Son
Verseuse lotiforme
La culture de Dông Son a été baptisée du nom d’un village sis le long de la rivière Ma, dans la province de Thanh Hoa, où ont été effectuées en 1924 les premières campagnes de fouilles archéologiques du Viêt Nam. Menées par l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) dans les régions limitrophes de l’actuelle Hanoi, ces fouilles révéleront l’existence d’une culture autochtone de l’âge du bronze.
L’apparition vers 1800 av. J.-C. des premiers objets en métal marque la fin de l’époque néolithique au Viêt Nam. Pendant le millénaire suivant, le travail du métal s’accroît et se diversifie, et de profonds changements culturels se produisent à travers toute l’Asie du Sud-est, avec une hiérarchisation grandissante de la société. C’est dans ce contexte qu’apparaît, aux alentours de 700 av. J.-C., la culture de Dông Son, caractérisée par une intensification de l’agriculture, d’importantes concentrations d’habitations, dont certaines fortifiées, et un accroissement des activités rituelles et militaires.
Parmi les vestiges culturels les plus représentatifs du Dông Son, relevons les grands tambours en bronze, les plus impressionnants par leur taille et leur poids, les situles et les haches pédiformes. L’ornementation de ces objets, dont la possession était signe de statut social élevé, fournit de précieuses indications sur l’environnement et la vie de ce peuple : nous y découvrons des maisons surmontées de grands toits aux extrémités recourbées et sculptées, et surtout des bateaux en forme de pirogue, occupés par des personnages, guerriers ou prêtres, portant de hautes coiffes en plumes d’oiseaux. D’autres motifs, comme l’échassier, le pélican, le buffle, le cerf ou la grenouille, sont empruntés à la faune locale.
L’incorporation au IIe siècle av. J.-C. du nord du Vietnam à l’Empire chinois des Han, sous le nom de commanderie de Giao Chi, impose une administration hiérarchisée et centralisée à la région. Désormais, tombeaux et mobilier funéraire suivent le modèle chinois ; toutefois, les racines vietnamiennes ne seront pas entièrement oubliées, et la fusion d’éléments autochtones et chinois donnera lieu à une production d’une grande originalité.
Légende photo:
Verseuse lotiforme à couvercle. Grès à décor incisé et rehauts de couverte brune. Dynastie Ly, XIe -XIIIe siècle . Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
L’apparition vers 1800 av. J.-C. des premiers objets en métal marque la fin de l’époque néolithique au Viêt Nam. Pendant le millénaire suivant, le travail du métal s’accroît et se diversifie, et de profonds changements culturels se produisent à travers toute l’Asie du Sud-est, avec une hiérarchisation grandissante de la société. C’est dans ce contexte qu’apparaît, aux alentours de 700 av. J.-C., la culture de Dông Son, caractérisée par une intensification de l’agriculture, d’importantes concentrations d’habitations, dont certaines fortifiées, et un accroissement des activités rituelles et militaires.
Parmi les vestiges culturels les plus représentatifs du Dông Son, relevons les grands tambours en bronze, les plus impressionnants par leur taille et leur poids, les situles et les haches pédiformes. L’ornementation de ces objets, dont la possession était signe de statut social élevé, fournit de précieuses indications sur l’environnement et la vie de ce peuple : nous y découvrons des maisons surmontées de grands toits aux extrémités recourbées et sculptées, et surtout des bateaux en forme de pirogue, occupés par des personnages, guerriers ou prêtres, portant de hautes coiffes en plumes d’oiseaux. D’autres motifs, comme l’échassier, le pélican, le buffle, le cerf ou la grenouille, sont empruntés à la faune locale.
L’incorporation au IIe siècle av. J.-C. du nord du Vietnam à l’Empire chinois des Han, sous le nom de commanderie de Giao Chi, impose une administration hiérarchisée et centralisée à la région. Désormais, tombeaux et mobilier funéraire suivent le modèle chinois ; toutefois, les racines vietnamiennes ne seront pas entièrement oubliées, et la fusion d’éléments autochtones et chinois donnera lieu à une production d’une grande originalité.
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Verseuse lotiforme à couvercle. Grès à décor incisé et rehauts de couverte brune. Dynastie Ly, XIe -XIIIe siècle . Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
Les céramiques bleu et blanc et polychrome aux XVe et XVIe siècles
Bracelet à grelots
Influencés par les porcelaines à décor bleu et blanc de Jingdezhen (Chine), les potiers vietnamiens commencent à utiliser l’oxyde de cobalt dès le XIVe siècle. Mais c’est surtout au XVe siècle, sous les Lê postérieurs (1428-1527), que va se développer cette industrie céramique. Les premiers grès peints en bleu de cobalt sous couverte et en émaux polychromes sur couverte datent également de cette période. Ces œuvres n’étaient pas seulement produites pour le marché domestique, mais également pour l’exportation au Japon, en Asie du Sud-Est et même au Moyen-Orient. Des pièces de haute qualité étaient fabriquées pour le palais impérial de la capitale Thang Long.
Les formes sont variées, grands plats, vasques, verseuses, jarres, bouteilles, kendi, boîtes et bols. Parmi ces pièces, les plats présentent une palette de décors diversifiés et originaux. C’est dans le médaillon central que l’artiste va exprimer tout son talent avec des paysages, des scènes fluviales ou encore des animaux mythiques ou réels. Souvent inspirés des productions chinoises, ces décors dégagent cependant un charme à part qui trahit une identité culturelle différente, reflet des brassages historiques de diverses populations, mais aussi un certain regard sur la nature, particulier au potier vietnamien qui reste sensible à son environnement naturel. L’artisan va se libérer de la codification et la rigueur de ses confrères chinois et faire preuve d’imagination poétique. Il développe un goût pour la céramique sculpturale avec des lignes nouvelles, telles les verseuses très naturalistes en forme d’éléphant, de crapaud, de poisson ou de crevette.
Des sites de production, restés longtemps inconnus, ont récemment été mis au jour dans la région de Hai Duong, en particulier à Chu Dâu. D’après les recherches archéologiques, il aurait aussi existé des officines au cœur même de la cité impériale.
Légende photo:
Bracelet à grelots. Bronze. Culture de Dông Son. Musée Barbier-Mueller, Genève. Photo Studio Ferrazzini-Bouchet
Les formes sont variées, grands plats, vasques, verseuses, jarres, bouteilles, kendi, boîtes et bols. Parmi ces pièces, les plats présentent une palette de décors diversifiés et originaux. C’est dans le médaillon central que l’artiste va exprimer tout son talent avec des paysages, des scènes fluviales ou encore des animaux mythiques ou réels. Souvent inspirés des productions chinoises, ces décors dégagent cependant un charme à part qui trahit une identité culturelle différente, reflet des brassages historiques de diverses populations, mais aussi un certain regard sur la nature, particulier au potier vietnamien qui reste sensible à son environnement naturel. L’artisan va se libérer de la codification et la rigueur de ses confrères chinois et faire preuve d’imagination poétique. Il développe un goût pour la céramique sculpturale avec des lignes nouvelles, telles les verseuses très naturalistes en forme d’éléphant, de crapaud, de poisson ou de crevette.
Des sites de production, restés longtemps inconnus, ont récemment été mis au jour dans la région de Hai Duong, en particulier à Chu Dâu. D’après les recherches archéologiques, il aurait aussi existé des officines au cœur même de la cité impériale.
Légende photo:
Bracelet à grelots. Bronze. Culture de Dông Son. Musée Barbier-Mueller, Genève. Photo Studio Ferrazzini-Bouchet
Les céramiques de la dynastie Ly (1009-1225) et Trân (1226-1400)
Jarre ornée de tigre
Après avoir chassé les Chinois et recouvré son indépendance, le Viêt Nam est gouverné par la dynastie Ly, nouvellement fondée. Elle rétablit la capitale à Dai La, qu’elle renomme Thang Long (l’actuelle Hanoi). Le bouddhisme remplace le confucianisme comme religion d’Etat. C’est une période de grande prospérité pour le pays, et la demande en céramique pour les besoins quotidiens, les rituels et l’architecture stimule la production.
Le Viêt Nam ne possède pas de dépôts de pétuntse, indispensable à la fabrication des porcelaines, et ne produit donc que des grès. Dans le centre, on trouve une argile rougeâtre, mais c’est dans le nord, dans les vallées des fleuves Rouge et Ma, que l’on puise une argile blanc crème, homogène et de bonne qualité. Après cuisson, la terre est lisse et douce au toucher comme du talc. Les marques de pernettes, petites cicatrices visibles à l’intérieur des pièces, sont propres à la production vietnamienne avant le XVe siècle. Les céramiques sont cuites dans des fours de type « dragon » (de forme allongée) ou « crapaud » (en structure arrondie). Plusieurs sites de production ont été récemment identifiés dans le delta du fleuve Rouge.
L’équilibre et l’élégance sont les qualités qui vont caractériser la céramique vietnamienne pendant des siècles. L’influence de la technologie et des productions chinoises reste manifeste dans les formes et les décors, mais les potiers sauront tirer un parti original de leurs modèles et faire preuve d’une créativité alliant charme et fraîcheur. On retrouve notamment un attrait pour les couvertes monochromes de la dynastie Song (960-1279), ainsi que pour le style de certaines officines du nord de l’Empire. Quelques décors garnis de garuda ou de makara trahissent également la connaissance du répertoire indien, principalement lié au bouddhisme.
L’inspiration des fours chinois se perçoit par exemple dans les céramiques ivoirines unies et aux décors incisés de type ding ou moulés. La pureté des lignes, la douceur lustrée de la couverte et la discrétion du décor donnent tout son charme à ces pièces monochromes qui seront appréciées par l’empereur mongol Kubilai Khan. A partir de la fin du XIIIe siècle se développe une production décorée de motifs floraux peints en brun de fer sous couverte. Les céladons olive à motifs incisés ou moulés évoquent les productions de Yaozhou, ceux à la couverte nuageuse les ateliers de Longquan. Les grès bruns rappellent encore les créations chinoises populaires ou khmères. Certains bols portent un décor plus clair caractéristique, connu sous les appellations « empreintes de pieds de coq », « pattes d’oiseau sur le sable » ou « fleurs de thi (plaqueminier) ».
Photo:
Jarre à couvercle ornée de tigres. Grès à décor incisé et rehauts de couverte brune. Dynastie Trân, XIIIe -XIVe siècle . Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
Le Viêt Nam ne possède pas de dépôts de pétuntse, indispensable à la fabrication des porcelaines, et ne produit donc que des grès. Dans le centre, on trouve une argile rougeâtre, mais c’est dans le nord, dans les vallées des fleuves Rouge et Ma, que l’on puise une argile blanc crème, homogène et de bonne qualité. Après cuisson, la terre est lisse et douce au toucher comme du talc. Les marques de pernettes, petites cicatrices visibles à l’intérieur des pièces, sont propres à la production vietnamienne avant le XVe siècle. Les céramiques sont cuites dans des fours de type « dragon » (de forme allongée) ou « crapaud » (en structure arrondie). Plusieurs sites de production ont été récemment identifiés dans le delta du fleuve Rouge.
L’équilibre et l’élégance sont les qualités qui vont caractériser la céramique vietnamienne pendant des siècles. L’influence de la technologie et des productions chinoises reste manifeste dans les formes et les décors, mais les potiers sauront tirer un parti original de leurs modèles et faire preuve d’une créativité alliant charme et fraîcheur. On retrouve notamment un attrait pour les couvertes monochromes de la dynastie Song (960-1279), ainsi que pour le style de certaines officines du nord de l’Empire. Quelques décors garnis de garuda ou de makara trahissent également la connaissance du répertoire indien, principalement lié au bouddhisme.
L’inspiration des fours chinois se perçoit par exemple dans les céramiques ivoirines unies et aux décors incisés de type ding ou moulés. La pureté des lignes, la douceur lustrée de la couverte et la discrétion du décor donnent tout son charme à ces pièces monochromes qui seront appréciées par l’empereur mongol Kubilai Khan. A partir de la fin du XIIIe siècle se développe une production décorée de motifs floraux peints en brun de fer sous couverte. Les céladons olive à motifs incisés ou moulés évoquent les productions de Yaozhou, ceux à la couverte nuageuse les ateliers de Longquan. Les grès bruns rappellent encore les créations chinoises populaires ou khmères. Certains bols portent un décor plus clair caractéristique, connu sous les appellations « empreintes de pieds de coq », « pattes d’oiseau sur le sable » ou « fleurs de thi (plaqueminier) ».
Photo:
Jarre à couvercle ornée de tigres. Grès à décor incisé et rehauts de couverte brune. Dynastie Trân, XIIIe -XIVe siècle . Musée national des arts asiatiques-Guimet. Photo RMN ©Thierry Ollivier
Informations pratiques
jusqu'au 4 mai 2008
Collections Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient
8 rue Munier-Romilly - 1206 Genève – Suisse
Tel : +41-22-704 32 82
Site : www.collections-baur.ch
Email : info@collections-baur.ch
Ouvert tous les jours de 14h à 18h, mercredi jusqu’à 20h, lundi fermé
Tarifs d’entrée Plein tarif : CHF 5.-
AVS, AI et étudiants : CHF 2.50
Commissaire Monique Crick, conservatrice des Collections Baur
Collections Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient
8 rue Munier-Romilly - 1206 Genève – Suisse
Tel : +41-22-704 32 82
Site : www.collections-baur.ch
Email : info@collections-baur.ch
Ouvert tous les jours de 14h à 18h, mercredi jusqu’à 20h, lundi fermé
Tarifs d’entrée Plein tarif : CHF 5.-
AVS, AI et étudiants : CHF 2.50
Commissaire Monique Crick, conservatrice des Collections Baur