Cheval vu par CharlElie
CharlElie et Cheval
Cheval aurait pu inspirer le mouvement DADA, ou rester en selle sur un vélo et profiter de ce début de XXème siècle plein de promesses et d’inventions nouvelles dans une société en pleine mutation. Mais par-dessus l’ironie des mots, le facteur a vécu sa vie « seul au monde ». C’est la formule qu’il aurait voulu voir inscrite en épitaphe de son œuvre.
Oui, Cheval est unique au monde. Même ceux qui ne savent pas exactement ce qu’il a fait, ont entendu parler de lui…
Bâtisseur d’un mausolée extraordinaire, il a continué son geste de création progressive, caillou après caillou, jour après jour, avec la constance et la détermination d’un insecte. Construisant ce temple en dehors du temps, agissant pour agir, sans préméditation ni étude de marché statistique, il n’a écouté que son cœur avec l’intelligence de l’instinct plutôt qu’après une réflexion pondérée et rationnelle, sans même savoir exactement ce que cela deviendrait...
La force de ce chef-d’œuvre tient aussi dans son improvisation lente et perpétuelle. On devine l’effort à bout de bras et la construction appliquée de cette immense sculpture d’accumulation, faite par addition. Quand on voit ce palais extraordinaire, l’impression produite est énorme, on se trouve sidéré de penser combien de sacrifices il a sûrement du faire pour édifier ce grand bateau de pierre voguant sur les flots de son imagination.
Les intellectuels ont un sens de l’abstraction, ils manipulent des idées et vivent dans l’immatériel spirit ; d’autres tout aussi lunaires, visionnaires ou idéalistes, construisent leurs rêves en manipulant des matériaux lourds, pour monsieur Cheval c’était la pierre ! Illuminé oui, le facteur était « stoned. » .
Joseph Ferdinand Cheval a continué de vivre en parallèle son devoir de facteur, employé des postes de Hauterives, ne demandant jamais de congé (les RTT n’existaient pas à l’époque), il n’en a pas pour autant sacrifié sa passion pour la construction de ce « palais idéal ».
Sur les quelques clichés et photos prises de lui, on voit rarement JF Cheval en train de sourire ; pourtant bien que rococo, surréaliste, baroque et complexe, son œuvre, n’est pas torturée comme une souffrance. Au contraire on devine dans les formes et les personnages fabuleux, à la fois un goût pour une poésie d’un autre monde, et aussi une joie intérieure née de cette activité parallèle qui fut certainement pour lui tout aussi ludique que physiquement et mentalement dure.
Plus encore que ce qu’on voudrait être, (les existentialistes l’ont mis en évidence quelques années plus tard), chaque homme est responsable de son destin.
On est ce qu’on fait !
Si aujourd’hui son œuvre se partage chaque année avec plus de milliers de gens et de touristes venus de la terre entière, il était lui dans son jardin, le Facteur Joseph Ferdinand Cheval seul au monde en lui-même.
CharlElie
New York
Avril 2008
Oui, Cheval est unique au monde. Même ceux qui ne savent pas exactement ce qu’il a fait, ont entendu parler de lui…
Bâtisseur d’un mausolée extraordinaire, il a continué son geste de création progressive, caillou après caillou, jour après jour, avec la constance et la détermination d’un insecte. Construisant ce temple en dehors du temps, agissant pour agir, sans préméditation ni étude de marché statistique, il n’a écouté que son cœur avec l’intelligence de l’instinct plutôt qu’après une réflexion pondérée et rationnelle, sans même savoir exactement ce que cela deviendrait...
La force de ce chef-d’œuvre tient aussi dans son improvisation lente et perpétuelle. On devine l’effort à bout de bras et la construction appliquée de cette immense sculpture d’accumulation, faite par addition. Quand on voit ce palais extraordinaire, l’impression produite est énorme, on se trouve sidéré de penser combien de sacrifices il a sûrement du faire pour édifier ce grand bateau de pierre voguant sur les flots de son imagination.
Les intellectuels ont un sens de l’abstraction, ils manipulent des idées et vivent dans l’immatériel spirit ; d’autres tout aussi lunaires, visionnaires ou idéalistes, construisent leurs rêves en manipulant des matériaux lourds, pour monsieur Cheval c’était la pierre ! Illuminé oui, le facteur était « stoned. » .
Joseph Ferdinand Cheval a continué de vivre en parallèle son devoir de facteur, employé des postes de Hauterives, ne demandant jamais de congé (les RTT n’existaient pas à l’époque), il n’en a pas pour autant sacrifié sa passion pour la construction de ce « palais idéal ».
Sur les quelques clichés et photos prises de lui, on voit rarement JF Cheval en train de sourire ; pourtant bien que rococo, surréaliste, baroque et complexe, son œuvre, n’est pas torturée comme une souffrance. Au contraire on devine dans les formes et les personnages fabuleux, à la fois un goût pour une poésie d’un autre monde, et aussi une joie intérieure née de cette activité parallèle qui fut certainement pour lui tout aussi ludique que physiquement et mentalement dure.
Plus encore que ce qu’on voudrait être, (les existentialistes l’ont mis en évidence quelques années plus tard), chaque homme est responsable de son destin.
On est ce qu’on fait !
Si aujourd’hui son œuvre se partage chaque année avec plus de milliers de gens et de touristes venus de la terre entière, il était lui dans son jardin, le Facteur Joseph Ferdinand Cheval seul au monde en lui-même.
CharlElie
New York
Avril 2008