Henriette et Matisse © Laurent Grino
Sur le thème du peintre et son modèle, entouré des allégories du Pinceau et de la Palette de couleurs, Michel Kelemenis dessine une joviale et amusante chorégraphie sur l'acte de création picturale, où l'imagination débridée le dispute à la triste réalité, et le savoir-faire exigeant à l'invention débordante. Ainsi, tandis qu'Henriette ( Cécile Robin-Prévallée), modèle de Matisse ( Davy Brun), livrée dans un tapis roulé comme Ida Rubinstein dans Shéhérazade, puis devenue sa poupée, s'exprime dans les figures les plus convenues de la danse classique sur des pages de Debussy entrecoupées de musique électro-acoustique, Pinceau (Lila Adelmoumène) et Palette (Tristan Robilliard, admirable) la persécutent ou l'affolent, en réalisant de brillantes performances dignes de Merce Cunningham.
Par ailleurs, les célèbres postures assises ou couchées des odalisques de Matisse, sur les dessins, les toiles, les papiers découpés ou collés, se retrouvent dans les poses figées du modèle des années vingt, avant que ne s'impose, au final, la ronde des danseurs monochromes bleu-lavande, dans cet hommage délicat du savant chorégraphe marseillais au grand peintre fauve qui a dominé avec une sérénité majestueuse la scène artistique du XXème siècle.
Philippe Oualid
Par ailleurs, les célèbres postures assises ou couchées des odalisques de Matisse, sur les dessins, les toiles, les papiers découpés ou collés, se retrouvent dans les poses figées du modèle des années vingt, avant que ne s'impose, au final, la ronde des danseurs monochromes bleu-lavande, dans cet hommage délicat du savant chorégraphe marseillais au grand peintre fauve qui a dominé avec une sérénité majestueuse la scène artistique du XXème siècle.
Philippe Oualid