KLAT. Ex caligine, nova insigna : anaphoros | Gegenschein
Pourtant, Klat n'en est pas à son premier coup d'essai. Klat a commencé a travailler il y a bientôt quinze ans, alors que ses membres étaient encore adolescents et autodidactes, fait assez rare dans le monde de l'art pour le souligner. Klat comptabilise aujourd'hui plus d'une cinquantaine d'expositions, tous formats confondus, et a même représenté la Suisse dans des manifestations internationales à deux reprises (2e Biennale de Montreal, Palais du commerce, 2000 ; Biennale Internationale de Pusan, Corée, 2002).
Il se trouve que très tôt dans sa carrière, Klat a décidé d'investir de manière quasi-exclusive le domaine « public » de l'art, en opposition à celui « privé » que représenteraient les galeries. Il n'est pas tant question ici d'un refus du marché et des valeurs qui lui sont associées, que d'une volonté de concentrer leur critique sur les institutions culturelles publiques - du musée municipal aux espaces culturels alternatifs. Bien que souvent acerbe et teintée d'ironie, cette « critique » n'est jamais cynique. Klat, c'est avant tout une manière d'occuper un territoire, d'y travailler, d'y vivre le mieux possible et, surtout, le plus librement.
Invité en 1997 par Lionel Bovier et Christophe Cherix à Forde, lieu d'exposition alternatif dont ils reprendront la programmation l'année suivante, Klat décide d'investir pendant 24 heures un terrain vague caché par des palissades de chantier. Ouvert durant le temps de cette « performance » (Klat 1440'), l'espace d'exposition, situé au deuxième étage et qui a été vidé pour l'occasion, devient un simple lieu d'observation d'où il est possible de voir, de l'autre côté de la rue, une bande d'ados camper en pleine ville, dormir, écouter de la musique, recevoir des amis, griller des saucisses.
Pour une exposition monographique au Mamco en 1999, Klat démonte la série de salles qui lui était imparties et reconstruit, à partir du bois récupéré, une gigantesque maison de poupée sur roulettes qui sert d'écrin à une énorme collection de fanzines punk et anarchistes d'époque. Il y installe également un bureau avec une photocopieuse, un ordinateur, et anime tous les jours cet « info kiosk » improvisé au sein du musée, invitant les spectateurs à photocopier les fanzines qui les intéressent ou à fabriquer les leurs. Simultanément, à Forde, Klat présente une sélection d'oeuvres pour le moins « difficiles», voir inmontrables, trouvées dans les réserves du Mamco. On y trouve un Condo délirant (avant que sa peinture ne revienne au goût du jour), un John Saint-Bernard (une farce orchestrée par le génial Colin De Land), ou encore une toile parsemee de peluches signé Charlemagne Palestine. Presentees Sur un plan incliné, chaque oeuvre est éclairée, tour à tour, quelques secondes, avant de replonger dans l'obscurité (Gimme 5, Mamco, et 15° Plan B, Forde, 1999).
Il est difficile d'imaginer l'importance du rôle qu'a joué Klat en Suisse romande depuis plus de dix ans. A travers ses travaux d'artistes, ses activités curatoriales ou les différents lieux publics qu'il a animés, les liens que ce collectif n'a cessé de tisser et continue de renouveler entre différentes scènes, différents milieux culturels et différentes générations, sont comparables aux réseaux mis en place par John Armleder et le groupe Ecart vingt ans auparavant. A force de construire des maisons, des lieux de travail et de réflexions, de repos et de fête, Klat a réussi à faire de la scène romande un territoire ludique, ouvert, intelligent, et habitable par tous.
Ex caligine, nova insigna : anaphoros | Gegenschein est, au sein de l'oeuvre de Klat, un des rares ensemble autonome, conçu indépendamment de son contexte d'exposition. Ce qui n'empêche pas cette installation, comme toutes celles de Klat auparavant, de susciter son lot de rencontres fortuites et de collaborations. Ex caligine, ... était destinée a être montrée à New York dans une manifestation de groupe qui a finalement été annulée, avant d'être exposée quelques heures seulement au Shark, dernier lieu public, mi bar mi espace d'exposition, a être animé par les Klat à Genève. Il se trouve que Laurent Godin passait par là...
Fabrice Stroun
Commissaire d'exposition et critique d'art
(1ère exposition, : Ketchup, Forde, 1998 ; réalisée sur une invitation du groupe Klat)
Stephen O'Malley est le fondateur du groupe SUNN O))), qui durant la dernière décennie a exploré les capacités d'extension minimaliste/maximaliste du son, et ses corrélations avec les cultures de métal underground comme le Black, le Death et le Doom Métal.
O'Malley a déjà travaillé avec des artistes dans le cadre d'installations en galerie, dont le sculpteur américain Néo-goth Banks Violette, le plasticien italien Nico Vascellari, et dans le cas présent, le collectif suisse KLAT.
L'aspect physique de la conception sonore de O'Malley se concrétise avec des éléments structuraux et sculpturaux, apportant ainsi à l'espace d'exposition une réinterprétation du poids, de la masse, de la présence et de la force gravitationnelle du son.
Galerie Laurent Godin
T +33 (0)1 42 71 10 66
5, rue du grenier Saint-Lazare
75003 Paris - FR
www.laurentgodin.com
Il se trouve que très tôt dans sa carrière, Klat a décidé d'investir de manière quasi-exclusive le domaine « public » de l'art, en opposition à celui « privé » que représenteraient les galeries. Il n'est pas tant question ici d'un refus du marché et des valeurs qui lui sont associées, que d'une volonté de concentrer leur critique sur les institutions culturelles publiques - du musée municipal aux espaces culturels alternatifs. Bien que souvent acerbe et teintée d'ironie, cette « critique » n'est jamais cynique. Klat, c'est avant tout une manière d'occuper un territoire, d'y travailler, d'y vivre le mieux possible et, surtout, le plus librement.
Invité en 1997 par Lionel Bovier et Christophe Cherix à Forde, lieu d'exposition alternatif dont ils reprendront la programmation l'année suivante, Klat décide d'investir pendant 24 heures un terrain vague caché par des palissades de chantier. Ouvert durant le temps de cette « performance » (Klat 1440'), l'espace d'exposition, situé au deuxième étage et qui a été vidé pour l'occasion, devient un simple lieu d'observation d'où il est possible de voir, de l'autre côté de la rue, une bande d'ados camper en pleine ville, dormir, écouter de la musique, recevoir des amis, griller des saucisses.
Pour une exposition monographique au Mamco en 1999, Klat démonte la série de salles qui lui était imparties et reconstruit, à partir du bois récupéré, une gigantesque maison de poupée sur roulettes qui sert d'écrin à une énorme collection de fanzines punk et anarchistes d'époque. Il y installe également un bureau avec une photocopieuse, un ordinateur, et anime tous les jours cet « info kiosk » improvisé au sein du musée, invitant les spectateurs à photocopier les fanzines qui les intéressent ou à fabriquer les leurs. Simultanément, à Forde, Klat présente une sélection d'oeuvres pour le moins « difficiles», voir inmontrables, trouvées dans les réserves du Mamco. On y trouve un Condo délirant (avant que sa peinture ne revienne au goût du jour), un John Saint-Bernard (une farce orchestrée par le génial Colin De Land), ou encore une toile parsemee de peluches signé Charlemagne Palestine. Presentees Sur un plan incliné, chaque oeuvre est éclairée, tour à tour, quelques secondes, avant de replonger dans l'obscurité (Gimme 5, Mamco, et 15° Plan B, Forde, 1999).
Il est difficile d'imaginer l'importance du rôle qu'a joué Klat en Suisse romande depuis plus de dix ans. A travers ses travaux d'artistes, ses activités curatoriales ou les différents lieux publics qu'il a animés, les liens que ce collectif n'a cessé de tisser et continue de renouveler entre différentes scènes, différents milieux culturels et différentes générations, sont comparables aux réseaux mis en place par John Armleder et le groupe Ecart vingt ans auparavant. A force de construire des maisons, des lieux de travail et de réflexions, de repos et de fête, Klat a réussi à faire de la scène romande un territoire ludique, ouvert, intelligent, et habitable par tous.
Ex caligine, nova insigna : anaphoros | Gegenschein est, au sein de l'oeuvre de Klat, un des rares ensemble autonome, conçu indépendamment de son contexte d'exposition. Ce qui n'empêche pas cette installation, comme toutes celles de Klat auparavant, de susciter son lot de rencontres fortuites et de collaborations. Ex caligine, ... était destinée a être montrée à New York dans une manifestation de groupe qui a finalement été annulée, avant d'être exposée quelques heures seulement au Shark, dernier lieu public, mi bar mi espace d'exposition, a être animé par les Klat à Genève. Il se trouve que Laurent Godin passait par là...
Fabrice Stroun
Commissaire d'exposition et critique d'art
(1ère exposition, : Ketchup, Forde, 1998 ; réalisée sur une invitation du groupe Klat)
Stephen O'Malley est le fondateur du groupe SUNN O))), qui durant la dernière décennie a exploré les capacités d'extension minimaliste/maximaliste du son, et ses corrélations avec les cultures de métal underground comme le Black, le Death et le Doom Métal.
O'Malley a déjà travaillé avec des artistes dans le cadre d'installations en galerie, dont le sculpteur américain Néo-goth Banks Violette, le plasticien italien Nico Vascellari, et dans le cas présent, le collectif suisse KLAT.
L'aspect physique de la conception sonore de O'Malley se concrétise avec des éléments structuraux et sculpturaux, apportant ainsi à l'espace d'exposition une réinterprétation du poids, de la masse, de la présence et de la force gravitationnelle du son.
Galerie Laurent Godin
T +33 (0)1 42 71 10 66
5, rue du grenier Saint-Lazare
75003 Paris - FR
www.laurentgodin.com