Panneau de briques ornant la voie processionnelle de Babylone : lion passant, époque néo-babylonienne, règne de Nabuchodonosor II (605-562 avant J.-C.), terre cuite à glaçure, Paris, musée du Louvre
Située pour l’essentiel en irak actuel, la Mésopotamie est considérée comme le berceau de l’économie moderne et de l’écriture avec laquelle commence l’Histoire. c’est aussi le pays des premières villes et des systèmes politiques et administratifs les plus anciennement connus.
Si notre cadre de vie et nos croyances sont aujourd’hui bien différents de ceux de la Mésopotamie antique, ils n’en sont pas moins les héritiers de ces « inventions » fondamentales. c’est ce monde à la fois proche et lointain que fait découvrir le Louvre-Lens, à travers plus de 400 objets, dont de nombreux chefs-d’œuvre et des pièces n’ayant encore jamais été montrées. Le parcours thématique couvre plus de 3000 ans de l’histoire mésopotamienne, de la fin du 4e millénaire jusqu’au 4e siècle avant notre ère. L’exposition rappelle l’importance de ce patrimoine mondial, connu partiellement par la Bible et les auteurs antiques, puis redécouvert à partir du 19e siècle grâce aux fouilles archéologiques. Or des sites tels que Nimrud, Hatra, Ninive ou Khorsabad sont aujourd’hui la cible de destructions et de trafic d’antiquités. En 2015, le président de la République François Hollande a confié au président du Louvre, Jean-Luc Martinez, une mission sur la protection des biens culturels en situation de conflit armé. C’est dans ce cadre que le Louvre-Lens présente cette grande exposition sur la Mésopotamie, au moment où se tient au Grand Palais l’exposition « Sites éternels. De Bâmyiân à Palmyre, voyage au cœur des sites du patrimoine universel », en association avec le Louvre.
En grec ancien, la Mésopotamie signifie littéralement « le pays entre les fleuves », le Tigre et l’Euphrate. Toutefois, cette dénomination étrangère est tardive, la plus ancienne attestation ne remontant qu’au 4e siècle avant J.-C. Selon les époques, les régions de ce territoire ont reçu différentes appellations, vagues comme « pays » ou plus restreintes comme « Haute Mésopotamie », « Assur » et « Assyrie » au nord, « Sumer », « Akkad », « Babylonie » ou « Chaldée » au sud.
La culture occidentale classique plonge ses racines dans ce passé mésopotamien, à commencer par le monde biblique de l’Ancien Testament, du Déluge à la tour de Babel. C’est aussi le cas de grands personnages mythiques tels que Sardanapale - inspiré d’Assurbanipal, le dernier grand roi de l’empire assyrien - dépeint par Lord Byron puis Delacroix, ou encore Sémiramis, la légendaire reine de Babylone, chère à Voltaire et Rossini, lecteurs des auteurs antiques comme Diodore de Sicile.
En l’état de nos connaissances, bien des « premières fois » ont de fait eu lieu en Mésopotamie : l’invention de l’écriture à la fin du 4e millénaire avant notre ère, mais aussi les premières institutions et les premières administrations, jusqu’aux premiers rois historiques, connus grâce aux tablettes cunéiformes1. C’est aussi dans cette région que se sont mis en place les villes et les systèmes urbains dont nous sommes les héritiers. L’exposition évoque ainsi l’architecture mésopotamienne et ces cités monumentales que les souverains d’alors voulaient laisser à la postérité. Les vestiges de palais ou de temples qui sont remontés et présentés restituent au visiteur un peu de ce monde disparu, fondamentalement religieux, où toute chose était interprétée comme un signe des dieux.
Les œuvres réunies pour l’exposition proviennent essentiellement des riches collections du Louvre. Le musée fut le premier en France à présenter des antiquités assyriennes à la suite des fouilles menées en 1843 par le consul Paul-Emile Botta sur le site de Khorsabad. Il fut également le premier au monde à inaugurer, en 1847, un « musée assyrien ».
Ces œuvres sont complétées ou confrontées à plusieurs prêts importants concédés par de prestigieuses institutions, telles que le Vorderasiatisches Museum à Berlin, le British Museum à Londres et le cabinet des Monnaies et Médailles antiques de la Bibliothèque nationale de France à Paris. L’exposition fait aussi une place à part à des extraits choisis de tablettes et à un fonds photographique ancien présenté pour la première fois.
Commissaire : Ariane Thomas, conservateur en charge des collections mésopotamiennes au département des Antiquités orientales du musée du Louvre.
Scénographie : Véronique Dollfus, associée pour le graphisme à l’atelier JBL (Claire Boitel).
Si notre cadre de vie et nos croyances sont aujourd’hui bien différents de ceux de la Mésopotamie antique, ils n’en sont pas moins les héritiers de ces « inventions » fondamentales. c’est ce monde à la fois proche et lointain que fait découvrir le Louvre-Lens, à travers plus de 400 objets, dont de nombreux chefs-d’œuvre et des pièces n’ayant encore jamais été montrées. Le parcours thématique couvre plus de 3000 ans de l’histoire mésopotamienne, de la fin du 4e millénaire jusqu’au 4e siècle avant notre ère. L’exposition rappelle l’importance de ce patrimoine mondial, connu partiellement par la Bible et les auteurs antiques, puis redécouvert à partir du 19e siècle grâce aux fouilles archéologiques. Or des sites tels que Nimrud, Hatra, Ninive ou Khorsabad sont aujourd’hui la cible de destructions et de trafic d’antiquités. En 2015, le président de la République François Hollande a confié au président du Louvre, Jean-Luc Martinez, une mission sur la protection des biens culturels en situation de conflit armé. C’est dans ce cadre que le Louvre-Lens présente cette grande exposition sur la Mésopotamie, au moment où se tient au Grand Palais l’exposition « Sites éternels. De Bâmyiân à Palmyre, voyage au cœur des sites du patrimoine universel », en association avec le Louvre.
En grec ancien, la Mésopotamie signifie littéralement « le pays entre les fleuves », le Tigre et l’Euphrate. Toutefois, cette dénomination étrangère est tardive, la plus ancienne attestation ne remontant qu’au 4e siècle avant J.-C. Selon les époques, les régions de ce territoire ont reçu différentes appellations, vagues comme « pays » ou plus restreintes comme « Haute Mésopotamie », « Assur » et « Assyrie » au nord, « Sumer », « Akkad », « Babylonie » ou « Chaldée » au sud.
La culture occidentale classique plonge ses racines dans ce passé mésopotamien, à commencer par le monde biblique de l’Ancien Testament, du Déluge à la tour de Babel. C’est aussi le cas de grands personnages mythiques tels que Sardanapale - inspiré d’Assurbanipal, le dernier grand roi de l’empire assyrien - dépeint par Lord Byron puis Delacroix, ou encore Sémiramis, la légendaire reine de Babylone, chère à Voltaire et Rossini, lecteurs des auteurs antiques comme Diodore de Sicile.
En l’état de nos connaissances, bien des « premières fois » ont de fait eu lieu en Mésopotamie : l’invention de l’écriture à la fin du 4e millénaire avant notre ère, mais aussi les premières institutions et les premières administrations, jusqu’aux premiers rois historiques, connus grâce aux tablettes cunéiformes1. C’est aussi dans cette région que se sont mis en place les villes et les systèmes urbains dont nous sommes les héritiers. L’exposition évoque ainsi l’architecture mésopotamienne et ces cités monumentales que les souverains d’alors voulaient laisser à la postérité. Les vestiges de palais ou de temples qui sont remontés et présentés restituent au visiteur un peu de ce monde disparu, fondamentalement religieux, où toute chose était interprétée comme un signe des dieux.
Les œuvres réunies pour l’exposition proviennent essentiellement des riches collections du Louvre. Le musée fut le premier en France à présenter des antiquités assyriennes à la suite des fouilles menées en 1843 par le consul Paul-Emile Botta sur le site de Khorsabad. Il fut également le premier au monde à inaugurer, en 1847, un « musée assyrien ».
Ces œuvres sont complétées ou confrontées à plusieurs prêts importants concédés par de prestigieuses institutions, telles que le Vorderasiatisches Museum à Berlin, le British Museum à Londres et le cabinet des Monnaies et Médailles antiques de la Bibliothèque nationale de France à Paris. L’exposition fait aussi une place à part à des extraits choisis de tablettes et à un fonds photographique ancien présenté pour la première fois.
Commissaire : Ariane Thomas, conservateur en charge des collections mésopotamiennes au département des Antiquités orientales du musée du Louvre.
Scénographie : Véronique Dollfus, associée pour le graphisme à l’atelier JBL (Claire Boitel).
Chronologie de la Mésopotamie
© Marie D’agostino, d’après la carte de l’exposition © FNSP. Sciences Po - Atelier de cartographie, 2016
Période proto-urbaine dite « d’Uruk » (vers 3800 - 2900 avant J.-c.)
Apparition des premières villes au sud de la Mésopotamie. Uruk est la plus importante.
Apparition de l’écriture cunéiforme à Uruk vers 3200 avant J.-C.
Période sumérienne dite « des Dynasties archaïques » (vers 2900 - 2340 avant J.-c.)
Apparition des premiers rois et des premières dynasties historiques.
Le pays est divisé en une quinzaine de petits royaumes parmi lesquelles Eridu, Lagash, Larsa, Uruk, Ur ou encore Kish. Chacune domine un modeste territoire avec à sa tête son dieu tutélaire et son roi. Le dieu possède de vastes domaines administrés par le souverain qui est son représentant sur terre et qui doit lui bâtir des temples.
Particulièrement bien connu, le royaume de Lagash fondé par le roi Ur-Nanshe connait alors une grande prospérité.
Période d’Akkad (vers 2340 - 2180 avant J.-C.)
Premier essai impérial : Sargon, roi fondateur d’Akkad, unifie pour la première fois le pays vers 2340 avant J.-C. Il conquiert les principales villes sumériennes mais aussi Mari, Ebla (Syrie actuelle) et la région de l’Elam (Iran actuel).
Akkad devient la nouvelle capitale et donne son nom à toute sa région.
Période néo-sumérienne (vers 2150 - 2004 avant J.-C.)
Les royaumes sumériens retrouvent leur indépendance.
Lagash redevient prospère. Son souverain Gudea est un grand bâtisseur. Sa plus importante réalisation est le temple de Ningirsu à Girsu.
C’est surtout le royaume d’Ur qui domine très vite la Mésopotamie et ses voisins comme Suse, reprenant à son compte les ambitions impériales d’Akkad. Shulgi, le fils du fondateur, a lui aussi laissé plusieurs témoins de ses constructions pieuses.
Épanouissement de la production littéraire. L’Épopée de Gilgamesh, le plus célèbre texte de la littérature mésopotamienne, commence à être mis par écrit à cette époque (mais la première version complète sera rédigée dans le royaume de Babylone au cours du millénaire suivant).
Période amorrite (2004 - 1595 avant J.-C)
La chute d’Ur marque la disparition définitive des Sumériens sur le plan politique.
Peuple nomade venu de l’ouest, les Amorrites se sédentarisent et instaurent des royaumes.
Babylone devient une grande puissance sous le règne de Hammurabi (1792 - 1750 avant J.-C.), qui parvient à dominer l’ensemble de la Mésopotamie.
Le célèbre Code de Hammurabi est un recueil de décisions de justice prises par le souverain et destinées à être des modèles pour les princes à venir. C’est l’une des premières formes de jurisprudence.
Période du Bronze récent (1595 - 1100 avant J.-C)
En 1595, Babylone est prise par les Hittites, un peuple venu d’Anatolie.
Les Kassites, un peuple asiatique dont l’origine est encore incertaine, s’installent alors en Babylonie dans le sud de la Mésopotamie, assimilant les traditions mésopotamiennes.
Au nord, l’Assyrie devient une grande puissance autour de sa capitale religieuse Assur, notamment sous le règne glorieux de Tukulti-Ninurta I.
Période néo-assyrienne (934 - 610 avant J.-C)
Expansion de l’Assyrie, notamment sous les règnes de Sargon II et d’Assurbanipal.
L’Assyrie s’étend de l’Iran oriental à la mer Méditerranée, et de l’Anatolie au nord du désert d’Arabie. Après Nimrud et Khorsabad, sa dernière capitale, Ninive, est alors l’une des plus grandes villes du monde.
À la mort d’Assurbanipal en 627, commence un conflit de succession qui précipite la disparation de l’empire assyrien en 610, sous les coups des Babyloniens alliés aux Mèdes.
Période néo-babylonienne (vers 1000 - 539 avant J.-C
Après une longue période plus ou moins en retrait de l’Assyrie, une nouvelle dynastie est fondée en 625 avant de reprendre à son compte le territoire dominé par les Assyriens.
Babylone se transforme profondément et connait son apogée sous le règne de Nabuchodonosor II (605 – 562 avant J.-C.). La cité devint la plus célèbre de tout le Proche-Orient. L’empire babylonien s’étend des frontières de l’Égypte à l’Asie mineure et jusqu’aux abords de la Perse.
Période perse (539 - 331 avant J.-C.)
En 539 avant J.-C., Babylone et la Mésopotamie tombent sous domination perse avec la conquête de Cyrus II le Grand. Babylone et sa région restent très admirées et continuent de prospérer dans l’espace de paix que constitue l’empire perse.
Avec la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand en 331 avant J.-C., la Mésopotamie s’hellénise et la culture mésopotamienne décline peu à peu.
Aux alentours de notre ère, la dernière tablette écrite en cunéiforme est attestée.
Apparition des premières villes au sud de la Mésopotamie. Uruk est la plus importante.
Apparition de l’écriture cunéiforme à Uruk vers 3200 avant J.-C.
Période sumérienne dite « des Dynasties archaïques » (vers 2900 - 2340 avant J.-c.)
Apparition des premiers rois et des premières dynasties historiques.
Le pays est divisé en une quinzaine de petits royaumes parmi lesquelles Eridu, Lagash, Larsa, Uruk, Ur ou encore Kish. Chacune domine un modeste territoire avec à sa tête son dieu tutélaire et son roi. Le dieu possède de vastes domaines administrés par le souverain qui est son représentant sur terre et qui doit lui bâtir des temples.
Particulièrement bien connu, le royaume de Lagash fondé par le roi Ur-Nanshe connait alors une grande prospérité.
Période d’Akkad (vers 2340 - 2180 avant J.-C.)
Premier essai impérial : Sargon, roi fondateur d’Akkad, unifie pour la première fois le pays vers 2340 avant J.-C. Il conquiert les principales villes sumériennes mais aussi Mari, Ebla (Syrie actuelle) et la région de l’Elam (Iran actuel).
Akkad devient la nouvelle capitale et donne son nom à toute sa région.
Période néo-sumérienne (vers 2150 - 2004 avant J.-C.)
Les royaumes sumériens retrouvent leur indépendance.
Lagash redevient prospère. Son souverain Gudea est un grand bâtisseur. Sa plus importante réalisation est le temple de Ningirsu à Girsu.
C’est surtout le royaume d’Ur qui domine très vite la Mésopotamie et ses voisins comme Suse, reprenant à son compte les ambitions impériales d’Akkad. Shulgi, le fils du fondateur, a lui aussi laissé plusieurs témoins de ses constructions pieuses.
Épanouissement de la production littéraire. L’Épopée de Gilgamesh, le plus célèbre texte de la littérature mésopotamienne, commence à être mis par écrit à cette époque (mais la première version complète sera rédigée dans le royaume de Babylone au cours du millénaire suivant).
Période amorrite (2004 - 1595 avant J.-C)
La chute d’Ur marque la disparition définitive des Sumériens sur le plan politique.
Peuple nomade venu de l’ouest, les Amorrites se sédentarisent et instaurent des royaumes.
Babylone devient une grande puissance sous le règne de Hammurabi (1792 - 1750 avant J.-C.), qui parvient à dominer l’ensemble de la Mésopotamie.
Le célèbre Code de Hammurabi est un recueil de décisions de justice prises par le souverain et destinées à être des modèles pour les princes à venir. C’est l’une des premières formes de jurisprudence.
Période du Bronze récent (1595 - 1100 avant J.-C)
En 1595, Babylone est prise par les Hittites, un peuple venu d’Anatolie.
Les Kassites, un peuple asiatique dont l’origine est encore incertaine, s’installent alors en Babylonie dans le sud de la Mésopotamie, assimilant les traditions mésopotamiennes.
Au nord, l’Assyrie devient une grande puissance autour de sa capitale religieuse Assur, notamment sous le règne glorieux de Tukulti-Ninurta I.
Période néo-assyrienne (934 - 610 avant J.-C)
Expansion de l’Assyrie, notamment sous les règnes de Sargon II et d’Assurbanipal.
L’Assyrie s’étend de l’Iran oriental à la mer Méditerranée, et de l’Anatolie au nord du désert d’Arabie. Après Nimrud et Khorsabad, sa dernière capitale, Ninive, est alors l’une des plus grandes villes du monde.
À la mort d’Assurbanipal en 627, commence un conflit de succession qui précipite la disparation de l’empire assyrien en 610, sous les coups des Babyloniens alliés aux Mèdes.
Période néo-babylonienne (vers 1000 - 539 avant J.-C
Après une longue période plus ou moins en retrait de l’Assyrie, une nouvelle dynastie est fondée en 625 avant de reprendre à son compte le territoire dominé par les Assyriens.
Babylone se transforme profondément et connait son apogée sous le règne de Nabuchodonosor II (605 – 562 avant J.-C.). La cité devint la plus célèbre de tout le Proche-Orient. L’empire babylonien s’étend des frontières de l’Égypte à l’Asie mineure et jusqu’aux abords de la Perse.
Période perse (539 - 331 avant J.-C.)
En 539 avant J.-C., Babylone et la Mésopotamie tombent sous domination perse avec la conquête de Cyrus II le Grand. Babylone et sa région restent très admirées et continuent de prospérer dans l’espace de paix que constitue l’empire perse.
Avec la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand en 331 avant J.-C., la Mésopotamie s’hellénise et la culture mésopotamienne décline peu à peu.
Aux alentours de notre ère, la dernière tablette écrite en cunéiforme est attestée.
Infos pratiques
Musée du Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
Renseignements
T : +33 (0)3 21 18 62 62
www.louvrelens.fr
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