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La TEFAF 2015 : de Dürer à Dali et au-delà. A Maastricht du 13 au 22 mars 2015

La TEFAF Maastricht, la Foire d'art la plus prestigieuse au monde, est renommée pour son engagement en termes d'excellence, d'expertise et d'élégance. Ceci se reflète dans la diversité et la qualité des œuvres rares qui seront mises en vente lors de la foire, qui se tiendra au MECC (Centre des expositions et des congrès de Maastricht) du 13 au 22 mars 2015.


Charles Beddington Ltd. Francesco Guardi (1712-Venice-1792) A Capriccio of a ruined Classical Portico and a Villa by the Venetian Lagoon
Charles Beddington Ltd. Francesco Guardi (1712-Venice-1792) A Capriccio of a ruined Classical Portico and a Villa by the Venetian Lagoon
Plus de 270 des plus grands marchands d'art, d'antiquités et d'objets de design présenteront leur plus belle sélection pour l'édition 2015 de la TEFAF Maastricht, où se retrouveront des collectionneurs privés, des conservateurs de musées, des professionnels du marché de l'art et des amateurs d'art provenant de nombreux pays.

Cette année, la foire lance une nouvelle initiative à travers l'organisation d'une exposition d'art contemporain. Sous la direction de Sydney Picasso et Hidde van Seggelen, Night Fishing - Hands On, cette exposition présentera un ensemble de sculptures post-modernes et contemporaines destiné à faire écho à la section TEFAF Modern, avec des artistes tels que Georg Baselitz, Tony Cragg et Richard Deacon. L'exposition proposera un panorama de la sculpture contemporaine, et du dialogue visuel, historique, culturel et classique que celle-ci entretient avec des artistes ou des disciplines artistiques déjà présents à la TEFAF.

Célèbre de longue date pour la qualité des peintures exposées et proposées à la vente, la TEFAF

présente un éventail d'œuvres allant des maîtres anciens à l'après-guerre, en passant par les impressionnistes. The Weiss Gallery, de Londres, apporte ainsi cette année une collection tout à fait remarquable de neuf tableaux de Frans Pourbus le Jeune (1569-1622), dont le plus captivant est sans doute le Portrait d'un homme, âgé de 56 ans. Ce portrait magnifique, que l'on considère comme l'un des plus aboutis du début de la carrière de l'artiste, est revenu récemment sur le marché après être resté plus de cinquante ans dans la même collection privée.

Moretti, de Florence, Londres et New York, exposera Madone à l'enfant avec un chardonneret, de l'atelier d'Alessandro Filipepi, dit Sandro Botticelli. Cette œuvre, que l'on pensait peinte dans les années 1480, avait initialement été attribuée à Botticelli lui-même, mais cet avis fut revu dans les années 1930 et l'on considère aujourd'hui qu'elle est de la main d'un de ses disciples, qui la peignit au début du XVIe siècle. Elle a en outre été exposée au Metropolitan Museum of Art.

Dickinson, de Londres, présentera pour sa part Lailla, de Kees van Dongen (1877-1968). Peint en 1908, à la fin de la période fauve, ce tableau fut réalisé lors d'un épisode prolifique de la carrière de Kees van Dongen, et lui permit d'asseoir sa réputation parmi les plus grands peintres d'avant-garde de Paris.

Toujours dans le XXe siècle, Thomas Gibson Fine Art, de Londres, apportera Laurette au châle vert d'Henri Matisse (1869-1954), qui provient directement du patrimoine de l'artiste. La maîtrise de l'expression artistique à travers la couleur et le dessin, que l'on retrouve dans une œuvre qui court sur plus d'un demi-siècle lui a valu d'être reconnu comme l'une des figures phares de l'art moderne.

La section TEFAF Paper, inaugurée il y a cinq ans, s'est fait une place de par la force des œuvres qu'elle présente.

Aussi trouvera-t-on sur le stand de Crouch Rare Books, de Londres, les 12 volumes qui composent Le Grand Atlas. Cet ouvrage constituait, en 1663, le plus grand atlas jamais publié par Johannes Blaeu, et était alors célèbre pour sa valeur, notamment de par l'excellence de sa typographie mais aussi pour la qualité des gravures, des ornementations, de la reliure et du travail de la couleur. Cet atlas servit fréquemment de cadeau officiel que la République Hollandaise offrait à des princes ou à diverses autorités. Il figure parmi les livres illustrés les plus somptueux et les plus prisés de tout le XVIIe siècle.

Les Enluminures, de Paris, présentera un livre de prières d'Albrecht Dürer, Heinrich Aldegrever, Johan Wierix, Crispijn de Passe l'Ancien et d'autres. Issu d'une collection privée américaine, ce livre de prières inédit constitue une nouvelle addition dans l'œuvre de Dürer et représente un exemple remarquable de manuscrit hybride, avec ses insertions de gravures et ses liserés enluminés. Il contient 14 gravures de Dürer, colorées à la main à la même époque, toutes appartenant à La Passion sur Cuivre qui fut exécutée entre 1507 et 1512. D'autres gravures en couleur viennent compléter l'ouvrage, dont le texte inhabituel a peut-être été tout spécialement écrit et compilé aux alentours de 1600 afin de parachever la collection de gravures déjà existante.

Il est manifeste que les œuvres que l'on trouve à la foire sont d'une stature extraordinaire

Hancocks, de Londres apportera une horloge de bureau de style chinoiserie Art Déco (1925) par Lacloche Frères, maison qui, depuis le XIXe siècle évoque immanquablement certaines des plus belles pièces de joaillerie et des plus grands objets d'art jamais produits. Ensemble de nacre, de corail ouvragé, de laque noire, de quartz rose, d'agate ciselée, d'émail bleu et de diamants, les décorations du cadran ont été réalisées par le célèbre artisan russe, Vladimir Makovsky (1884-1966). Si, au cours de la période Art Déco, le mérite concernant l'art des incrustations revenait essentiellement aux artisans d'extrême orient, Makovsky n'en est pas moins célèbre pour avoir pratiqué cette technique avec la même maîtrise experte que ses confrères asiatiques.

Célèbre pour l'envergure et la qualité des œuvres d'art mises en ventes, la TEFAF rassemble 7000 ans d'histoire de l'art sous un même toit

En partant du tout début de cette chronologie, la foire présente des antiquités d'une beauté exceptionnelle, toutes de provenance impeccable. Charles Ede, de Londres, apportera ce qui se révèlera probablement être l'un des plus anciens portraits présents à la foire : un portrait sur bois égyptien d'une jeune femme, à la facture exquise, datant du début du IIe siècle ap. J.C.
Provenant de Er-Rubaiyat, dans le Fayoum, au sud du Caire, il fut mis au jour à la fin du XIXe siècle pour rejoindre la célèbre collection de Theodor Graf (1840-1903) puis fut acquis à la fin des années 1920 par la collectionneuse viennoise Irene Heintschel-Heinegg.
De tels portraits, peints d'après nature, sont caractéristiques de l'époque romaine en Égypte, et associent les traditions égyptiennes de la momification à celles des portraits grecs. Après la mort, le panneau intervenait dans la préparation de la momie, et venait recouvrir le visage. Ces portraits nous offrent un aperçu intime et précieux de la société égyptienne en nous renseignant non seulement sur la mode et les bijoux de cette époque, mais aussi sur l'appartenance ethnique et l'apparence physique des défunts.

Autre temps fort dans la section dédiée aux antiquités, Rupert Wace, de Londres, exposera un panneau égyptien en bois peint, provenant du sarcophage d'Hathor-hotep, datant de la 12e dynastie, vers 1890-1800 av. J.C. Les décorations peintes et la finesse des détails de ce panneau vieux de près de 4000 ans ont traversé les années dans un état remarquable. Cet exemple exceptionnel de l'art égyptien vient de la collection Sayyid Pasha Khashaba et serait issu de la nécropole de Meir, située en Haute Égypte, sur la rive ouest du Nil. Le gouvernement égyptien avait attribué, en 1910, la concession des fouilles de ce site à Sayyid Khashaba, un riche négociant. À une date indéterminée, mais précédant 1977, ce panneau fut vendu par ses héritiers au collectionneur suisse M. A. Thommen, collection dans laquelle il est resté jusqu'à récemment.

Dans la section Haute Joaillerie, la TEFAF a le plaisir d'accueillir pour la toute première fois Alexandre Reza, de Paris

Né à Moscou en 1922, Alexandre Reza devint l'un des experts en pierres précieuses les plus influents du XXe siècle. Il rassembla non seulement l'une des plus belles collections de pierres rares mais créa également de véritables œuvres d'art, et se forgea une solide réputation en tant que joaillier très privé de la place Vendôme auprès des familles royales et de diverses riches célébrités. La maison présentera ici La Chose Ring, un magnifique cabochon en émeraude de 11,72 carats sur une monture en or rose et diamants.

La photographie fait elle aussi partie des spécialités qui sont venues élargir l'éventail des disciplines représentées à la foire et

Hans P. Kraus, Jr. Fine Photographs, de New York, apportera A Study of the Cenci (une étude de la Cenci), un tirage sur papier albuminé de Julia Margaret Cameron, réalisé en 1868. Cette étude présente Kate Keown, le regard fiévreux perdu dans le vide, une coiffe rayée sur la tête, incarnant Beatrice Cenci se résignant à son destin. L'histoire de cette héroïne tragique qui vécut à Rome au XVIe siècle était bien connue à l'époque. Âgée de seize ans, Beatrice se joignit à ses frères et à sa belle-mère dans un complot destiné à assassiner son père afin de se venger d'avoir été violentée par ce dernier. Reconnue coupable de meurtre, elle fut pendue. Dans l'Angleterre victorienne, une telle histoire autorisait l'expression de sentiments et d'une intensité dramatique par ailleurs réprimés dans la vie de tous les jours. Ceci permit aussi à Cameron de s'attaquer à la thématique des intentions nobles et morales. On ne connait l'existence que d'un seul autre tirage, qui se trouve dans la collection de la Maison de Victor Hugo, à Paris.

La foire comprend aussi des meubles d'une grande rareté et de toutes périodes,

qu'il s'agisse d'une commode Louis XV du maître ébéniste Adrien Delorme, en bois de rose, amarante, bois teint, bronze doré et marbre de Sarrancolin, provenant de la famille Rothschild et présentée par la Galerie Aveline, de Paris, ou d'un des meubles les plus sensuels et éminemment évocateurs du XXe siècle : le canapé Mae West de Salvador Dali, que l'on pourra voir sur le stand de Patrick Derom Gallery, de Bruxelles. Créé en 1936, ce divan en forme de lèvres rappelle en outre les dessins et peintures de Dali inspirés par la célèbre actrice hollywoodienne Mae West. Face of Mae West, par exemple, représentait des détails de son visage dans une pièce surréaliste, ses yeux étant des tableaux, son nez une cheminée, et ses lèvres un canapé. Seuls cinq exemplaires de ce divan auraient été fabriqués.

Nouveaux exposants
TEFAF Antiques : Lucas Ratton, de Paris, Kollenburg Gallery d'Oirschot
TEFAF Design : Demisch Danant, de New York
TEFAF Haute Joaillerie : Alexandre Reza, de Paris
TEFAF Modern : Hidde van Seggelen, de Londres, Galerie Gradiva, de Paris, Cardi, de Milan
TEFAF Paintings : Giacometti Old Master Paintings, de Rome
TEFAF Paper : Librairie Thomas Scheler, de Paris, Stéphane Clavreuil Rare Books, de Londres, Butterwick, de Londres

Exposants Night Fishing
Galerie Thaddaeus Ropac, de Salzbourg, Andre Buchmann, de Berlin, Elba Benitez, de Madrid, Konrad Fisher, de Düsseldorf, Zeno X, d'Anvers, Galerie Hans Mayer, de Düsseldorf, Galerie Farideh Cadot Associés, de Paris, Galerie Thomas Schulte, de Berlin.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 3 Février 2015 à 12:28 | Lu 408 fois

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