Joseph Philibert Girault de Prangey. Mosquée près Bâb-El-Ouîzir au Caire. Vers 1844 ?. Aquarelle sur papier. Langres, MAH.
Esthète, archéologue, dessinateur, peintre, photographe et éditeur d’art, Girault de Prangey entreprend un grand voyage au Maghreb, en Espagne, en Italie et dans les Alpes entre 1832 et 1834.
Pionnier des études sur l’architecture arabo-andalouse, il décrit et dessine les édifices arabes. Il s’approprie la technique du daguerréotype avant de partir en Grèce, Turquie, Syrie, Palestine et Égypte entre 1842 et 1845.
Dessins, aquarelles, peintures et daguerréotypes témoignent des grands monuments et des paysages des pays traversés.
L’artiste revient de ses périples avec un exceptionnel ensemble d’images. Ces documents lui servent à éditer de précieuses lithographies réunies dans de grands ouvrages décrivant des monuments antiques, chrétiens et arabes du bassin méditerranéen. Si les daguerréotypes sont dispersés au XXe siècle, ses autres œuvres sont aujourd’hui essentiellement conservées par les musées de Langres et dans des collections privées qui participent à l’exposition langroise. Durant la seconde partie de sa vie, Girault de Prangey se retire dans sa villa des Tuaires, près de Langres, petit paradis personnel entre jardin exotique, serres et villa néo- orientale. Dans ce lieu très singulier qu’il photographie abondamment, il poursuit d’une autre manière son rêve d’Orient.
L’exposition Mille et un Orients dévoile les dessins, les aquarelles et les photographies acquis par les musées de Langres au cours des dix dernières années. Les recherches préalables à l’exposition et à son catalogue ont permis la découverte de collections privées et de documents encore inconnus. Fonds historique des musées de Langres, acquisitions récentes, prêts privés et institutionnels permettent la réunion de 200 œuvres, très majoritairement inédites. Toutes les facettes de la vie animée et des travaux de cet homme aux mille curiosités sont abordées dans l’exposition. Elles sont présentées en quatre thèmes : l’archéologue haut-marnais, le voyage au Maghreb et en Espagne, le Grand Tour en Orient, la villa des Tuaires et son jardin. Une scénographie originale plonge le visiteur dans les ambiances propres à chacun de ces sujets.
Essentiellement connu jusqu’à maintenant pour ses daguerréotypes, Joseph Philibert Girault de Prangey eut de nombreux autres talents et centres d’intérêt, encore largement méconnus. Cette exposition a pour ambition de renouveler la perception de l’artiste et de son œuvre.
Commissariat
Service des musées de Langres
Pionnier des études sur l’architecture arabo-andalouse, il décrit et dessine les édifices arabes. Il s’approprie la technique du daguerréotype avant de partir en Grèce, Turquie, Syrie, Palestine et Égypte entre 1842 et 1845.
Dessins, aquarelles, peintures et daguerréotypes témoignent des grands monuments et des paysages des pays traversés.
L’artiste revient de ses périples avec un exceptionnel ensemble d’images. Ces documents lui servent à éditer de précieuses lithographies réunies dans de grands ouvrages décrivant des monuments antiques, chrétiens et arabes du bassin méditerranéen. Si les daguerréotypes sont dispersés au XXe siècle, ses autres œuvres sont aujourd’hui essentiellement conservées par les musées de Langres et dans des collections privées qui participent à l’exposition langroise. Durant la seconde partie de sa vie, Girault de Prangey se retire dans sa villa des Tuaires, près de Langres, petit paradis personnel entre jardin exotique, serres et villa néo- orientale. Dans ce lieu très singulier qu’il photographie abondamment, il poursuit d’une autre manière son rêve d’Orient.
L’exposition Mille et un Orients dévoile les dessins, les aquarelles et les photographies acquis par les musées de Langres au cours des dix dernières années. Les recherches préalables à l’exposition et à son catalogue ont permis la découverte de collections privées et de documents encore inconnus. Fonds historique des musées de Langres, acquisitions récentes, prêts privés et institutionnels permettent la réunion de 200 œuvres, très majoritairement inédites. Toutes les facettes de la vie animée et des travaux de cet homme aux mille curiosités sont abordées dans l’exposition. Elles sont présentées en quatre thèmes : l’archéologue haut-marnais, le voyage au Maghreb et en Espagne, le Grand Tour en Orient, la villa des Tuaires et son jardin. Une scénographie originale plonge le visiteur dans les ambiances propres à chacun de ces sujets.
Essentiellement connu jusqu’à maintenant pour ses daguerréotypes, Joseph Philibert Girault de Prangey eut de nombreux autres talents et centres d’intérêt, encore largement méconnus. Cette exposition a pour ambition de renouveler la perception de l’artiste et de son œuvre.
Commissariat
Service des musées de Langres
Un pionnier du patrimoine haut-marnais
Charles Fichot d’après Girault de Prangey. Langres. Porte gallo-romaine. 1847. Lithographie, Langres, MAH.
Le Langrois Joseph Philibert Girault de Prangey est le descendant d’une ancienne famille noble. Il étudie d’abord au collège de Langres et suit probablement les cours de l’École de dessin de cette ville. À Paris, il obtient un baccalauréat en lettres en 1826 et un baccalauréat en droit en 1828. Persévérant dans son goût pour les arts, il étudie auprès de paysagistes parisiens dont Jules Coignet (1798-1860). Ses rentes lui permettent de se consacrer à ses passions archéologiques, à la fois pour les vestiges et monuments de Langres et de la Haute-Marne, mais aussi pour ceux du bassin méditerranéen.
Proposant dès 1832, à l’âge de 28 ans, un inventaire des « antiquités nombreuses de tout genre que renfermait Langres », ancienne cité gallo-romaine, Girault plaide en même temps pour la création d’un musée. Il appartient au groupe ayant fondé en 1836 la Société archéologique de Langres, elle-même à l’initiative du premier musée, installé dans l’ancienne chapelle Saint-Didier dès 1838. Plus tard, il donnera une partie de ses œuvres et de ses collections à ce musée.
Parallèlement à ses études sur les monuments méditerranéens qu’il documente durant ses voyages, il étudie et dessine les monuments antiques et médiévaux de sa ville : portes romaines, portes médiévale et moderne, églises. Il contribue ainsi aux premières publications archéologiques sur le patrimoine langrois. Membre très actif de la nouvelle Société Historique et Archéologique de Langres fondée en 1842, il prend en main l’édition de Mémoires, ouvrage majeur, abondamment illustré, réunissant des études sur des monuments langrois et sur d’autres sites haut-marnais. Girault étend aussi sa curiosité à l’ensemble du patrimoine départemental et parcourt en 1839 ce territoire afin «d’avoir un aperçu général de [ses] diverses richesses monumentales».
Ses dessins et ses photographies constituent de précieux témoignages d’un patrimoine en péril. Soucieux de la conservation des monuments, il alerte sur les destructions en cours et sur les restaurations hasardeuses. À la fois initiateur et figure de proue, Girault de Prangey s’investit dans la naissance d’un mouvement de sauvegarde, de protection et de vulgarisation de ces témoignages du passé langrois et haut-marnais.
Proposant dès 1832, à l’âge de 28 ans, un inventaire des « antiquités nombreuses de tout genre que renfermait Langres », ancienne cité gallo-romaine, Girault plaide en même temps pour la création d’un musée. Il appartient au groupe ayant fondé en 1836 la Société archéologique de Langres, elle-même à l’initiative du premier musée, installé dans l’ancienne chapelle Saint-Didier dès 1838. Plus tard, il donnera une partie de ses œuvres et de ses collections à ce musée.
Parallèlement à ses études sur les monuments méditerranéens qu’il documente durant ses voyages, il étudie et dessine les monuments antiques et médiévaux de sa ville : portes romaines, portes médiévale et moderne, églises. Il contribue ainsi aux premières publications archéologiques sur le patrimoine langrois. Membre très actif de la nouvelle Société Historique et Archéologique de Langres fondée en 1842, il prend en main l’édition de Mémoires, ouvrage majeur, abondamment illustré, réunissant des études sur des monuments langrois et sur d’autres sites haut-marnais. Girault étend aussi sa curiosité à l’ensemble du patrimoine départemental et parcourt en 1839 ce territoire afin «d’avoir un aperçu général de [ses] diverses richesses monumentales».
Ses dessins et ses photographies constituent de précieux témoignages d’un patrimoine en péril. Soucieux de la conservation des monuments, il alerte sur les destructions en cours et sur les restaurations hasardeuses. À la fois initiateur et figure de proue, Girault de Prangey s’investit dans la naissance d’un mouvement de sauvegarde, de protection et de vulgarisation de ces témoignages du passé langrois et haut-marnais.
De 1832 à 1834, Girault de Prangey et la Méditerranée occidentale
Alhambra, moucharabieh © Pierre Aimar
Les moulages de l'Alhambra
Quand il entreprend, entre mai 1832 et septembre 1834, son grand périple au Maghreb, en Espagne, en Sicile, en Italie et dans les Alpes, Girault de Prangey est déjà un voyageur expérimenté. L’Andalousie semble être cette fois sa destination principale. Mêlant romantisme et orientalisme, le sud de l’Espagne est une destination à la mode dans les années 1820 – 1850. D’autres, plus célèbres, comme Théophile Gautier ou Alexandre Dumas, le suivront dans les années 1840. Précurseur pour cette destination, Girault n’est pas un dilettante qui voyage à la seule recherche d’émotions personnelles. Bien au contraire, cet érudit est au fait des nouveaux sujets d’étude, parmi lesquels figurent l’art et l’architecture arabe, dont il va devenir un spécialiste. L’analyse et la représentation des édifices arabes du Maghreb et de l’Espagne sont l’objectif principal de son voyage.
Loin d’être linéaire, son périple de vingt-huit mois peut être restitué grâce à ses écrits, ses dessins et ses peintures (souvent localisés et datés). Ses descriptions et ses dessins très précis, comme les mesures et les plans réalisés sur place, montrent son intérêt pour les architectures musulmanes, mais aussi chrétiennes, selon les pays visités. L’exposition place le visiteur dans les pas de l’artiste-voyageur découvrant pour la première fois des sites et des paysages qui l’impressionnent : Tunis, Alger, Grenade, Séville, Cordoue, Palerme – mais aussi d’autres villes et d’autres sites moins attendus et révélés à l’occasion de l’exposition.
Sans doute plusieurs centaines de dessins et quelques aquarelles, dont une partie est présentée dans l’exposition, lui serviront à éditer plus tard 122 lithographies, essentiellement à l’usage de ses propres publications : Monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade à partir de 1836, Choix d’ornements moresques de l’Alhambra de 1837 à 1841, Essai sur l’architecture des Arabes et des Mores en Espagne, en Sicile et en Barbarie en 1841… L’ensemble forme un répertoire iconographique de première importance qui fera référence pour les études arabes jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Ce voyage est marqué par la visite de l’Alhambra de Grenade : Girault de Prangey observe, note, dessine et mesure avec une rigueur scientifique très remarquable. Présenté dans l’exposition, l’ouvrage grand in-folio Souvenirs de Grenade et de l’Alhambra rend compte de la qualité de son travail. L’exposition démontre comment l’objectif final de la publication de grands livres d’art détermine largement, sur le terrain, les cadrages, les tailles et les techniques utilisés pour ses dessins. Girault de Prangey est un homme méthodique et appliqué, qui calcule et anticipe: c’est l’un des aspects les plus importants de son travail créatif.
Le musée d’Art et d’Histoire de Langres conserve un ensemble inédit de trente-neuf ornements mauresques ayant appartenu à Girault de Prangey. Ils ont été moulés en plâtre sur les originaux dans le palais de l’Alhambra à Grenade. D’une grande finesse d’exécution, ces moulages illustrent le répertoire décoratif des murs du palais: épigraphies, motifs géométriques, floraux, zoomorphes et entrelacs. Étudiée et restaurée spécialement pour l’exposition, cette série s’avère être l’une des plus anciennes et des plus complètes conservées en France.
La découverte de son origine est à la fois une surprise et l’un des acquis scientifiques majeurs de l’exposition. La mise en scène de ces moulages dans l’exposition permet d’en constater la qualité et la valeur pour l’évocation de l’art hispano-mauresque.
Quand il entreprend, entre mai 1832 et septembre 1834, son grand périple au Maghreb, en Espagne, en Sicile, en Italie et dans les Alpes, Girault de Prangey est déjà un voyageur expérimenté. L’Andalousie semble être cette fois sa destination principale. Mêlant romantisme et orientalisme, le sud de l’Espagne est une destination à la mode dans les années 1820 – 1850. D’autres, plus célèbres, comme Théophile Gautier ou Alexandre Dumas, le suivront dans les années 1840. Précurseur pour cette destination, Girault n’est pas un dilettante qui voyage à la seule recherche d’émotions personnelles. Bien au contraire, cet érudit est au fait des nouveaux sujets d’étude, parmi lesquels figurent l’art et l’architecture arabe, dont il va devenir un spécialiste. L’analyse et la représentation des édifices arabes du Maghreb et de l’Espagne sont l’objectif principal de son voyage.
Loin d’être linéaire, son périple de vingt-huit mois peut être restitué grâce à ses écrits, ses dessins et ses peintures (souvent localisés et datés). Ses descriptions et ses dessins très précis, comme les mesures et les plans réalisés sur place, montrent son intérêt pour les architectures musulmanes, mais aussi chrétiennes, selon les pays visités. L’exposition place le visiteur dans les pas de l’artiste-voyageur découvrant pour la première fois des sites et des paysages qui l’impressionnent : Tunis, Alger, Grenade, Séville, Cordoue, Palerme – mais aussi d’autres villes et d’autres sites moins attendus et révélés à l’occasion de l’exposition.
Sans doute plusieurs centaines de dessins et quelques aquarelles, dont une partie est présentée dans l’exposition, lui serviront à éditer plus tard 122 lithographies, essentiellement à l’usage de ses propres publications : Monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade à partir de 1836, Choix d’ornements moresques de l’Alhambra de 1837 à 1841, Essai sur l’architecture des Arabes et des Mores en Espagne, en Sicile et en Barbarie en 1841… L’ensemble forme un répertoire iconographique de première importance qui fera référence pour les études arabes jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Ce voyage est marqué par la visite de l’Alhambra de Grenade : Girault de Prangey observe, note, dessine et mesure avec une rigueur scientifique très remarquable. Présenté dans l’exposition, l’ouvrage grand in-folio Souvenirs de Grenade et de l’Alhambra rend compte de la qualité de son travail. L’exposition démontre comment l’objectif final de la publication de grands livres d’art détermine largement, sur le terrain, les cadrages, les tailles et les techniques utilisés pour ses dessins. Girault de Prangey est un homme méthodique et appliqué, qui calcule et anticipe: c’est l’un des aspects les plus importants de son travail créatif.
Le musée d’Art et d’Histoire de Langres conserve un ensemble inédit de trente-neuf ornements mauresques ayant appartenu à Girault de Prangey. Ils ont été moulés en plâtre sur les originaux dans le palais de l’Alhambra à Grenade. D’une grande finesse d’exécution, ces moulages illustrent le répertoire décoratif des murs du palais: épigraphies, motifs géométriques, floraux, zoomorphes et entrelacs. Étudiée et restaurée spécialement pour l’exposition, cette série s’avère être l’une des plus anciennes et des plus complètes conservées en France.
La découverte de son origine est à la fois une surprise et l’un des acquis scientifiques majeurs de l’exposition. La mise en scène de ces moulages dans l’exposition permet d’en constater la qualité et la valeur pour l’évocation de l’art hispano-mauresque.
Alhambra, cour des Lions © Pierre Aimar
Alhambra, Palacio del Partal © Pierre Aimar
Alhambra, plâtre teinté © Pierre Aimar
Pratique
Musée d’Art et d’Histoire
Place du Centenaire
52200 Langres
www.musees-langres.fr
musees@langres.fr
tél. 03 25 86 86 86
Horaires (d’avril à mi-octobre) : tous les jours sauf mardi de 9h à 12h et de 13h30 à 18h30.
Place du Centenaire
52200 Langres
www.musees-langres.fr
musees@langres.fr
tél. 03 25 86 86 86
Horaires (d’avril à mi-octobre) : tous les jours sauf mardi de 9h à 12h et de 13h30 à 18h30.