Cette « pièce populaire en trois parties » est écrite en 1930-1931, et créée le 2 novembre 1931 au Deutsches Theater de Berlin.
Avec ce mélodrame sans cesse contrebalancé par le comique des répliques et des situations, Horváth dénonce la bêtise la plus ordinaire. Légendes de la forêt viennoise est une pièce baroque et profonde qui valut à son auteur de recevoir le prix Kleist en 1930.
Frédéric Polier, metteur en scène, et l’Atelier Sphinx
Frédéric Polier dirige depuis maintenant dix ans l’Atelier Sphinx.
Depuis ses débuts, l’Atelier Sphinx s’est attaqué au texte de l’autrichien W. Schwab : Escalade ordinaire, pour se pencher ensuite sur le féroce et subversif écrivain polonais W. Gombrowicz dans Yvonne, princesse de Bourgogne au Théâtre du Loup. Puis, poussant un peu plus à l’est, l’Atelier s’est confronté à des auteurs russes dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov, suivi de Dostoïevski à Cuba.
Plus récemment, la recherche a naturellement glissé vers des auteurs juifs et israéliens avec les deux dernières créations de l’Atelier Sphinx au Théâtre du Loup et au Théâtre de l’Orangerie dans le cadre du Festival de la Bâtie avec Mein Kampf, farce de G.Tabori suivi de Kroum l’Ectoplasme de H. Levin.
Le théâtre de Polier est avant tout généreux, fantastique. Il le définit lui-même comme un théâtre ouvert, prompt à soulever les questionnements : « Jusqu’à maintenant mon but a été de proposer un théâtre capable de toucher tous les hommes, accessible et compréhensible de tous, tout en étant profond et poétique ».
Cette forme bouillonnante permet d’accéder à la curiosité d’un public plus large que celui du théâtre classique.
Toucher le public, refléter leurs préoccupations, donner à réfléchir, donner à rêver, donner à rire, tout cela sans ne réduire d’aucune façon la profondeur d’une oeuvre, en passant par la poétisation et la fable, sans négliger la chair, avec laquelle on vit, entier, c’est sans doute cela la griffe du Sphinx.
Оdön von Horváth naît en 1901 à Fiume. Ses premiers textes montrent déjà les thèmes fondateurs de son oeuvre: la culture populaire et l’histoire politique de l’Allemagne. Devant la montée en puissance du NSDAP, les pièces de Horvath mettent en garde contre le danger fasciste. C’est en 1931 qu’il obtient la reconnaissance de son talent: ses deux pièces majeures, La Nuit italienne et Légendes de la forêt viennoise, sont montées à Berlin.
En 1933, Foi Amour Espérance ne peut être présentée à Berlin suite à des pressions du gouvernement nazi. Il fuit l’Allemagne et s’installe à Vienne. Il meurt le 1er juin 1938 à Paris, frappé à la tête par une branche arrachée par le vent. Dans l’une de ses poches, on retrouvera un billet aller pour les États-Unis. Dans l’autre, une revue pornographique.
Avec ce mélodrame sans cesse contrebalancé par le comique des répliques et des situations, Horváth dénonce la bêtise la plus ordinaire. Légendes de la forêt viennoise est une pièce baroque et profonde qui valut à son auteur de recevoir le prix Kleist en 1930.
Frédéric Polier, metteur en scène, et l’Atelier Sphinx
Frédéric Polier dirige depuis maintenant dix ans l’Atelier Sphinx.
Depuis ses débuts, l’Atelier Sphinx s’est attaqué au texte de l’autrichien W. Schwab : Escalade ordinaire, pour se pencher ensuite sur le féroce et subversif écrivain polonais W. Gombrowicz dans Yvonne, princesse de Bourgogne au Théâtre du Loup. Puis, poussant un peu plus à l’est, l’Atelier s’est confronté à des auteurs russes dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov, suivi de Dostoïevski à Cuba.
Plus récemment, la recherche a naturellement glissé vers des auteurs juifs et israéliens avec les deux dernières créations de l’Atelier Sphinx au Théâtre du Loup et au Théâtre de l’Orangerie dans le cadre du Festival de la Bâtie avec Mein Kampf, farce de G.Tabori suivi de Kroum l’Ectoplasme de H. Levin.
Le théâtre de Polier est avant tout généreux, fantastique. Il le définit lui-même comme un théâtre ouvert, prompt à soulever les questionnements : « Jusqu’à maintenant mon but a été de proposer un théâtre capable de toucher tous les hommes, accessible et compréhensible de tous, tout en étant profond et poétique ».
Cette forme bouillonnante permet d’accéder à la curiosité d’un public plus large que celui du théâtre classique.
Toucher le public, refléter leurs préoccupations, donner à réfléchir, donner à rêver, donner à rire, tout cela sans ne réduire d’aucune façon la profondeur d’une oeuvre, en passant par la poétisation et la fable, sans négliger la chair, avec laquelle on vit, entier, c’est sans doute cela la griffe du Sphinx.
Оdön von Horváth naît en 1901 à Fiume. Ses premiers textes montrent déjà les thèmes fondateurs de son oeuvre: la culture populaire et l’histoire politique de l’Allemagne. Devant la montée en puissance du NSDAP, les pièces de Horvath mettent en garde contre le danger fasciste. C’est en 1931 qu’il obtient la reconnaissance de son talent: ses deux pièces majeures, La Nuit italienne et Légendes de la forêt viennoise, sont montées à Berlin.
En 1933, Foi Amour Espérance ne peut être présentée à Berlin suite à des pressions du gouvernement nazi. Il fuit l’Allemagne et s’installe à Vienne. Il meurt le 1er juin 1938 à Paris, frappé à la tête par une branche arrachée par le vent. Dans l’une de ses poches, on retrouvera un billet aller pour les États-Unis. Dans l’autre, une revue pornographique.