Lyon, La BF15 : exposition Julien Dubuisson, Dough. Jusqu'au 14 novembre 2019


exposition jusqu'au 14 novembre 2019
sculpture performée les jours d’ouverture de 16h à 19h
visites commentées les samedis à 16h

Commissaire Perrine Lacroix
En partenariat avec Céram Décor Lyon et Corne & Cie
Avec la participation de Luca Gianola et Mathilde Segonds


« Je me suis d’abord concentré sur la production de sculptures très compactes, je tenais à ce qu’elles soient pleines. Plus tard, j’ai continué à fabriquer des formes compactes mais qui pouvaient aussi se déplier. Certaines ont pris la forme d’espaces, l’une d’elles est même devenue un décor que j’ai construit dans mon jardin. Comme ces choses étaient un peu compliquées à montrer, j’ai commencé à les filmer. Parfois il fallait les manipuler, alors j’ai filmé aussi les gestes. Petit à petit je me suis aperçu que ces gestes m’intéressaient tout autant que les formes que j’avais produites. » J.D.

Nous utilisons quotidiennement des objets que nous n’avons pas fabriqués, et pourtant ils habitent chacun de nos gestes, et nous affectent en profondeur. Lorsque leurs formes sont reconfigurées,  reprogrammées , qu’elles ne sont plus corrélées à un usage ou une fonction, que continuent-elles à produire sur nous, sur les sensations, les sentiments ou sur les souvenirs ?

Dough est une entreprise de modification et de défiguration des choses, qui fonctionne sur le principe d’un organisme. Un organisme qui travaille, dans l’humidité de la terre, à la transformation continue des formes, et qui tente, par le déplacement des volumes et des lignes, de révéler des formes à l’intérieur de ces formes elles-mêmes.

Pour Dough, Julien Dubuisson transforme La BF15 en atelier. Pendant toute la durée de l’exposition, des performeurs modèlent de l’argile sur des tables, travaillent la terre comme une pâte à partir d’une série de formes préparées en amont par l’artiste. La gestuelle ouvre ainsi “ une autre issue, celle d’une intégration de l’individu dans un dispositif créateur non plus d’espace et de temps, mais de formes ” (1).
Celles-ci sont le plus souvent prises dans une sorte d’intervalle, un état intermédiaire, dans lequel des éléments du monde, tel qu’on le connaît, sont au bord de l’effacement. Tout au long du processus de transformation des formes — entre l’espace réserve/recyclage au sol, la table de moulage/estampage au centre et la table de modelage — persiste une singulière familiarité, un héritage formel dans les lignes et les textures.
La photographie Terrier est la seule trace conservée d’une action réalisée en 2011, durant laquelle l’artiste dissimule une porte dans l’épaisseur du mur d’une maison et la rend inaccessible pendant plusieurs jours.
Sous la verrière se déploie Pavillon nocturne . Inspiré par la pièce d’Alberto Giacometti Le Palais à 4h du matin (1932), les personnages ont été remplacés par des formes, l’histoire par les relations que ces formes entretiennent entre elles, les récits qu’elles portent ainsi que leur inscription dans l’histoire de l’art.

(1) - André Leroi-Ghouran, Le geste et la parole II - La mémoire et les rythmes, Albin Michel, 1965

Pratique

La BF15 espace d'art contemporain
11 quai de la Pêcherie
69001 Lyon
France
T/F 33 (0)4 78 28 66 63
www.labf15.org:// www.labf15.org

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 20 Septembre 2020 à 23:46 | Lu 233 fois
Pierre Aimar
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