Lyon, galerie Françoise Besson : Een eiland, Thaïva Ouaki. 11 avril 2024 – 26 mai 2024

« La quarantaine maritime de Rotterdam se situe sur la rive Sud de la Nouvelle Meuse. Construite entre 1930 et 1933 pour isoler et soigner les marins contagieux de retour de voyage, elle n’a jamais été utilisée comme telle.


L’usage de la pénicilline pour traiter les maladies tropicales a en effet rendu le projet obsolète avant même la fin de sa construction. Les bâtiments de la quarantaine sont intacts à l’exception de trois d’entre eux qui ont été rasés ; ils portent aujourd’hui encore les noms des usages pour lesquels ils avaient été conçus : caserne d’isolation, de nettoyage, infirmerie, morgue… Leur emplacement sur le terrain avait été pensé comme un parcours, organisé depuis l’accueil jusqu’à la prise en charge, l’isolement et le soin.
Au fil du temps, le complexe a été utilisé pour accueillir ou isoler d’autres groupes pendant des périodes plus ou moins longues : communauté juive en partance pour l’Amérique avant la Seconde Guerre mondiale puis troupes allemandes pendant la guerre, malades du typhus, patients d’un hôpital psychiatrique. Des étudiants de l’école des Beaux-Arts et du conservatoire de musique en recherche d’ateliers ont commencé à investir la quarantaine au milieu des années 1970. La plupart de ces artistes y vit encore aujourd’hui.
Depuis 2014, la quarantaine de Rotterdam est au cœur d’un projet de réhabilitation et les résidents devront quitter leurs logements en 2024. »
Thaïva Ouaki
Photographie © Thaïva Ouaki

L’exposition Een eiland parcourt le travail de recherche mené par Thaïva Ouaki depuis plus de trois ans sur une quarantaine maritime située à Rotterdam. Cette investigation encore en cours explore les dimensions architecturale, symbolique et humaine de ce lieu chargé d’histoire. Thaïva Ouaki s’attache à déplier les fonctions initiales qui se trouvent au fondement d’une zone de quarantaine : lieu d’isolation, de soin mais également d’accueil.

La démarche artistique de Thaïva Ouaki interroge les schémas préétablis et l’idée de norme, en investissant notamment des lieux en situation de transition pour en analyser leur potentiel symbolique, poétique ou politique. Hybridant les pratiques, ses propositions multimédia intègrent la collecte, le réemploi, le détournement. La mise en espace et les aspects scénographiques tiennent également une part importante dans sa réflexion. Actuellement artiste-chercheuse, sa thèse s’axe sur une ancienne quarantaine maritime située aux Pays-Bas. Ce travail conduit sous la forme d’une enquête mêle récit historique et production plastique. Ses activités de commissaire d’exposition l’amènent à s’intéresser à la question de la sélection et à la mise en récit d’œuvres, d’objets, dont elle n’est pas l’auteure.

Info+

Galerie Françoise Besson
10, rue de Crimée
69001 Lyon
galeriefbesson@gmail.com
+33 (0)951 667 506
www.francoisebesson.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 2 Avril 2024 à 17:30 | Lu 176 fois
Pierre Aimar
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