Un peintre qui rêve d'absolu
L’ART BRUT en France et dans le monde
« L’Art Brut est un art où l’individu se met au service de sa création sans aucune autre considération. C’est un art de l’extrême, qui touche le fond, il est lié au dénuement et à une sorte de gratuité ou de détachement qui est une bouffée d’oxygène au sein de cette société de consommation. » Laurent Danchin
C’est au peintre français Jean Dubuffet que l’on doit le concept d’Art Brut. Il constitue dès 1945 une collection d’objets créés par des pensionnaires d’hôpitaux psychiatriques, des détenus, des originaux, des solitaires ou des réprouvés. Il perçoit dans cette création marginale une « opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. »
Claude Serrile , un peintre français qui rêve d’absolu
Sa prochaine exposition se nomme « J’accuse ».
Claude Serrile accuse pour secouer les consciences. Il accuse pour gêner, agiter, ébranler, émouvoir. Il accuse l’humanité d’indigence, de faiblesse, de défaillance, d’indifférence, de paupérisation. Il accuse les hommes de nonchalance, de légèreté, d’aveuglement, d’égoïsme.
Alors il crée. Il interroge la réalité qui l’entoure, la dissèque, la capte sur ses toiles, y trempe son âme, nue. Striés, griffés, égratignés, blessés, fantasmés, les formes, les visages, les corps se meuvent. La douleur, la folie, la détresse, la douceur, le rêve, les animent. Ils existent de leur vie propre, dévorent l’espace alentour, sortent de la toile, se dressent, prêts à accrocher nos consciences. Ils nous interrogent, nous percutent, culbutent nos raisons. Le ressenti n’est plus dans l’émotion seule.
Les couleurs dominantes : noir comme le sang séché sur le goudron brûlant, noir comme la liberté qu’on enchaîne, rouge comme le cri de l’innocent, jaune éclatant de feu et bleu comme un ciel d’aurore, coulent de l’une à l’autre, soulignant, susurrant, criant, hurlant, montrant le chemin tels des passeurs, stigmates du temps. Là réside la force de ses créations. Elles puisent, dans le talent de leur créateur, ce fil conducteur qui fait, de l’œuvre de Claude Serrile, son unicité. C’est l’apanage des grands, de ceux dont la passion et la vie font d’eux des artistes majeurs.
Richesse des formes, esthétique, perfection des lignes, pureté, explosion des sentiments, les tableaux de Claude Serrile élargissent notre horizon. Ils sont les reflets dynamiques d’un artiste, témoin de son temps qui, sortant des sentiers battus, adresse au monde un plaidoyer pour un sursaut d’humanité.
Claude Serrile accuse pour mieux comprendre…Sa peinture sans fard, son envie de surprendre, la force plastique et la richesse de sa palette pigmentent sa vie et surprennent les nôtres. Les créations de Claude Serrile ne sont pas des suppléments pour nos vies, elles nous grandissent, nous relient, nous déplacent, nous émeuvent, nous bousculent, nous stimulent. L’œuvre est le moment de vérité pour ceux qui la découvrent. Celles de Claude Serrile nous permettent d’entrevoir un nouveau jour.
Par amour pour l’art contemporain et plus spécifiquement le courant de l’Art Brut, l’agent d’artistes Vincent Bonduelle et le Cabinet Jurisconseil, membre du réseau Simon Avocats, mettent en commun leur passion autour d’une exposition consacrée à Claude Serrile, un artiste qui accuse, un artiste habité, un révolté rêvant d’une humanité plus douce. A travers son œuvre picturale, Claude Serrile dénonce avec conviction et gravité les maux de la société qui l’entoure espérant réveiller la conscience de chacun pour vivre dans un monde meilleur. Là est toute sa raison d’être. Aujourd’hui, les tableaux du peintre, véritables réquisitoires contre l’injustice, investissent un lieu où triomphe l’équité.
« Un artiste qui accuse. Un artiste qui retranscrit ce qu’il ressent, sans fard.
Toute cette autre humanité en ébullition, révoltée, haineuse, raciste, inégale et injuste qu’il peint à sa façon tentant de réveiller tant bien que mal la conscience de l’être humain pour espérer bâtir un monde meilleur où les femmes et les hommes évolueraient en paix.
Utopie, rêve, fantasme ? Il y croit, persuadé, envoûté par cette envie de réconcilier l’univers et ses nations si diverses.
Chaque douleur blessant l’humain physiquement, psychologiquement, spirituellement, le bouleverse, le fait hurler, le fait pleurer. Un féminicide, un viol, un cri pour l’égalité, une guerre, un nouvel apartheid…des leitmotivs et des thèmes de prédilection si chers à l’artiste. C’est dans ces souffrances qu’il puise sa force de persuasion pour la retranscrire à sa manière dans son oeuvre picturale.
‘‘J’accuse par Claude Serrile’’, nom attribué à cette exposition, est loin d’être un hasard. Car l’artiste n’a de cesse d’accuser avec foi et gravité ce qui le dérange. Claude Serrile continuera à accuser tant qu’il ne sera pas convaincu d’une civilisation meilleure tant espérée.
Je vous invite à découvrir ses œuvres avec autant de conviction et d’admiration qu’elles me procurent. » (Vincent Bonduelle agent de l'artiste)
« L’Art Brut est un art où l’individu se met au service de sa création sans aucune autre considération. C’est un art de l’extrême, qui touche le fond, il est lié au dénuement et à une sorte de gratuité ou de détachement qui est une bouffée d’oxygène au sein de cette société de consommation. » Laurent Danchin
C’est au peintre français Jean Dubuffet que l’on doit le concept d’Art Brut. Il constitue dès 1945 une collection d’objets créés par des pensionnaires d’hôpitaux psychiatriques, des détenus, des originaux, des solitaires ou des réprouvés. Il perçoit dans cette création marginale une « opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. »
Claude Serrile , un peintre français qui rêve d’absolu
Sa prochaine exposition se nomme « J’accuse ».
Claude Serrile accuse pour secouer les consciences. Il accuse pour gêner, agiter, ébranler, émouvoir. Il accuse l’humanité d’indigence, de faiblesse, de défaillance, d’indifférence, de paupérisation. Il accuse les hommes de nonchalance, de légèreté, d’aveuglement, d’égoïsme.
Alors il crée. Il interroge la réalité qui l’entoure, la dissèque, la capte sur ses toiles, y trempe son âme, nue. Striés, griffés, égratignés, blessés, fantasmés, les formes, les visages, les corps se meuvent. La douleur, la folie, la détresse, la douceur, le rêve, les animent. Ils existent de leur vie propre, dévorent l’espace alentour, sortent de la toile, se dressent, prêts à accrocher nos consciences. Ils nous interrogent, nous percutent, culbutent nos raisons. Le ressenti n’est plus dans l’émotion seule.
Les couleurs dominantes : noir comme le sang séché sur le goudron brûlant, noir comme la liberté qu’on enchaîne, rouge comme le cri de l’innocent, jaune éclatant de feu et bleu comme un ciel d’aurore, coulent de l’une à l’autre, soulignant, susurrant, criant, hurlant, montrant le chemin tels des passeurs, stigmates du temps. Là réside la force de ses créations. Elles puisent, dans le talent de leur créateur, ce fil conducteur qui fait, de l’œuvre de Claude Serrile, son unicité. C’est l’apanage des grands, de ceux dont la passion et la vie font d’eux des artistes majeurs.
Richesse des formes, esthétique, perfection des lignes, pureté, explosion des sentiments, les tableaux de Claude Serrile élargissent notre horizon. Ils sont les reflets dynamiques d’un artiste, témoin de son temps qui, sortant des sentiers battus, adresse au monde un plaidoyer pour un sursaut d’humanité.
Claude Serrile accuse pour mieux comprendre…Sa peinture sans fard, son envie de surprendre, la force plastique et la richesse de sa palette pigmentent sa vie et surprennent les nôtres. Les créations de Claude Serrile ne sont pas des suppléments pour nos vies, elles nous grandissent, nous relient, nous déplacent, nous émeuvent, nous bousculent, nous stimulent. L’œuvre est le moment de vérité pour ceux qui la découvrent. Celles de Claude Serrile nous permettent d’entrevoir un nouveau jour.
Par amour pour l’art contemporain et plus spécifiquement le courant de l’Art Brut, l’agent d’artistes Vincent Bonduelle et le Cabinet Jurisconseil, membre du réseau Simon Avocats, mettent en commun leur passion autour d’une exposition consacrée à Claude Serrile, un artiste qui accuse, un artiste habité, un révolté rêvant d’une humanité plus douce. A travers son œuvre picturale, Claude Serrile dénonce avec conviction et gravité les maux de la société qui l’entoure espérant réveiller la conscience de chacun pour vivre dans un monde meilleur. Là est toute sa raison d’être. Aujourd’hui, les tableaux du peintre, véritables réquisitoires contre l’injustice, investissent un lieu où triomphe l’équité.
« Un artiste qui accuse. Un artiste qui retranscrit ce qu’il ressent, sans fard.
Toute cette autre humanité en ébullition, révoltée, haineuse, raciste, inégale et injuste qu’il peint à sa façon tentant de réveiller tant bien que mal la conscience de l’être humain pour espérer bâtir un monde meilleur où les femmes et les hommes évolueraient en paix.
Utopie, rêve, fantasme ? Il y croit, persuadé, envoûté par cette envie de réconcilier l’univers et ses nations si diverses.
Chaque douleur blessant l’humain physiquement, psychologiquement, spirituellement, le bouleverse, le fait hurler, le fait pleurer. Un féminicide, un viol, un cri pour l’égalité, une guerre, un nouvel apartheid…des leitmotivs et des thèmes de prédilection si chers à l’artiste. C’est dans ces souffrances qu’il puise sa force de persuasion pour la retranscrire à sa manière dans son oeuvre picturale.
‘‘J’accuse par Claude Serrile’’, nom attribué à cette exposition, est loin d’être un hasard. Car l’artiste n’a de cesse d’accuser avec foi et gravité ce qui le dérange. Claude Serrile continuera à accuser tant qu’il ne sera pas convaincu d’une civilisation meilleure tant espérée.
Je vous invite à découvrir ses œuvres avec autant de conviction et d’admiration qu’elles me procurent. » (Vincent Bonduelle agent de l'artiste)
Rencontres avec l’artiste et son agent
Vincent Bonduelle, agent de Claude Serrile et collectionneur (tel 0033 6 84 84 56 56)
« Je suis du nord de la France où j’ai fait toute ma scolarité. J’ai fait ensuite une école de commerce à Paris où je suis resté 27 ans. Je faisais un métier d’évènementiel puis un jour, par mon métier, j’ai découvert Marseille par mon métier. J’ai aimé cette ville une fois, deux fois, trois fois et en 2010 j’ai quitté Paris pour m’installer à Marseille. J’étais à l’aube de mes 50 ans que j’ai eu en 2012 et je me suis posé la question d’arrêter mon activité d’évènementiel et de me consacrer à ma passion qui est l’Art contemporain
Le travail de Claude est avant tout un travail de dénonciation. C’est un artiste qui est tellement sensible et à fleur de peau qu’il décrit dans sa peinture et dans son œuvre picturale tout ce qui ne va pas dans ce monde. Il dénonce de façon assez brute les maux de la société dans une peinture dont on pourrait penser qu’elle est figurative mais qui reste avec des traits très bruts et très abrupts. Il y a toujours beaucoup de messages qui sont passés dans son œuvre et dans sa peinture.
Mon histoire avec l’art brut existe depuis ma naissance. J’ai eu la chance de vivre avec un père passionné de l’Art contemporain, passionné par les artistes, collectionneur –je le suis moi-même depuis mes premiers salaires à l’âge de 25 ans-, mécène, qui, depuis ma plus tendre enfance, a essayé –et il l’a fait merveilleusement bien- de former mon œil à l’art et particulièrement à l’art brut. A l’âge de 12, 13 ans, il m’emmenait dans les foires, dans les musées, en France, à l’étranger. Il avait deux artistes, sculpteurs principalement, Jean Roulland et Eugène Dodeigne, deux artistes de l’art brut originaires du nord de la France. J’ai grandi avec ces artistes, j’ai grandi avec ces œuvres, dans l’atelier de ces artistes. Mon père était un fan du mouvement COBRA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam), une dizaine d’artistes de ces trois pays qui se sont réunis et ont créé ce mouvement autour du brut et notamment deux artistes chers à mon père, Karel Appel et Guillaume Corneille.
Je suis donc né dans l’Art Brut, cela m’est resté, et je continue à apprécier de façon très forte ce courant et ce mouvement. J’ai découvert les œuvres de Claude Serrile à l’occasion de l’exposition d’une association, Vœux d’Artistes. Je suis tombé totalement amoureux de ses œuvres, que j’ai achetées d’ailleurs sans le connaitre. On m’a présenté l’artiste et cela a été un véritable coup de foudre artistique. Je dis toujours que le couple agent-artiste est un couple amoureux. Ce n’est évidemment pas, comme on s’en doute, le physique, mais c’est vraiment cela. On s’est vu une fois, deux, trois fois puis un jour je suis allé chez lui et je lui ai dit : « Ecoute Claude, on tape dans la main et on va travailler ensemble. » Moi je travaille bien évidemment à l’instinct, au sentiment, à l’affect. Il n’y a pas de contrat. Il n’y a rien qui nous unit sur un plan administratif. On marche à la confiance et surtout à l’amour de l’artiste, de son travail, et dans le partage. Nous sommes deux âmes sensibles. Je ne m’arrête pas à la découverte du tableau. J’aime rencontrer l’artiste. Pour moi, les relations humaines ont toujours été extrêmement importantes. En étant agent, je ne pourrais pas concevoir ce métier si je ne pouvais pas avoir une approche physique avec les artistes pour lesquels et avec lesquels je travaille. C’est très important pour moi. J’ai besoin de connaître leur ressenti, leur joie, leurs peines, leurs angoisses et savoir pourquoi, à travers tout cela, ils ont fait ce tableau. C’est à chaque fois une découverte. L’attrait visuel de l’œuvre ne me suffit pas. Le travail de Claude est avant tout un travail de dénonciation. C’est un artiste qui est tellement sensible et à fleur de peau qu’il décrit dans sa peinture et dans son œuvre picturale tout ce qui ne va pas dans ce monde. Il dénonce de façon assez brute les maux de la société dans une peinture dont on pourrait penser qu’elle est figurative mais qui reste avec des traits très bruts et très abrupts. Il y a toujours beaucoup de messages qui sont passés dans son œuvre et dans sa peinture.
Initialement nous devions faire l’exposition au mois d’avril. Covid étant là, nous l’avons reporté fin juin, puis octobre où elle aura lieu début octobre. Un avocat, épris du travail de Claude Serrile, nous met à disposition le rez-de-chaussée de son hôtel particulier qu’il voue principalement à des expositions. Nous avons pensé que le nom que nous avons trouvé pour l’exposition était plutôt judicieux par rapport aux cabinets d’avocats et correspondait exactement au travail de Claude Serrile.
Ta définition du bonheur ?
- Vaste question. Pour moi le bonheur c’est être en paix avec soi-même. Si tu n’es pas en paix avec toi-même et si tu n’es pas en paix avec les autres, tu ne peux pas être dans le bonheur. Si je devais donner un sens au mot bonheur, ce sont deux mots : Paix et Partage. »
Claude Serrile, peintre
« L’art est délivrance »
« Je n’ai jamais connu mon père qui est Italien car ma mère s’est séparé de lui très jeune. Quand elle s’est remariée, j’ai vécu avec mon beau-père, qui, pour moi, était mon père. Tout jeune, j’avais du goût pour la peinture, la décoration, le mobilier du XVIIIe et XIXe. J’ai toujours aimé l’architecture. J’ai d’ailleurs souvent dit à mes amis ou à ma mère –mon père était entrepreneur de maçonnerie et je travaillais dans le bâtiment- que j’avais manqué ma vocation. C’est l’art qui m’intéressait.
Très jeune, à l’âge de 12, 13 ans, je visitais déjà les musées. Il y a quelque chose qui m’intéressait beaucoup quand j’étais adolescent, c’est l’époque en peinture de la Renaissance italienne. J’aimais également les impressionnistes. J’allais au Louvre voir les jeunes étudiants en art qui reproduisaient les œuvres. Une amie sur Marseille avait ouvert une galerie d’art contemporain : monochromes, art conceptuel, art abstrait. Je lui disais : « Jamais je ne pourrais aimer ce genre de peinture. » J’étais encore classique. J’aimais la peinture provençale, je suis Marseillais, cela va de soi. Je connaissais les peintres du Midi. Cette galeriste prévoyait qu’un jour je viendrais tout seul à ce type de peinture et ce que je ne regarderais même plus tout ce que j’avais connu jusqu’à présent. Elle a eu raison. Je me suis habitué petit à petit à ce genre de peinture mais je continue à regarder les autres. Marcel Duchamp, marqué par le Dadaïsme et le surréaliste Klein sont deux artistes qui m’ont marqué. D’autres artistes, comme Jacques Villeglé, qui travaillaient avec les affiches de rue m’ont également énormément intéressé. Ce sont des moments de vie. Il y a des dates, des tas d’informations et je trouvais cela superbe. J’ai donc beaucoup travaillé sur des affiches de rue sur lesquelles je mettais des visages, des textes également, souvent engagés. Puis j’ai découvert Jean-Michel Basquiat, l’artiste qui m’a le plus marqué. Je suis arrivé là grâce à eux et ce sera jusqu’au dernier souffle de ma vie. C’est un travail intéressant. Je me sers souvent de l’actualité.
Je fais de l’art brut. C’est Dubuffet qui appelait cela l’Art brut. C’est en visitant les hôpitaux d’enfants avec des problèmes neurologiques qu’il s’est rendu compte qu’ils étaient traités avec des dessins et les enfants faisaient des choses extraordinaires à tel point qu’il a fait l’acquisition de plusieurs œuvres de ces malades en milieu hospitalier. Dans l’Art brut, on dénonce des faits. Je pense qu’aujourd’hui, les œuvres doivent avoir une signification, un langage. Mon travail est ce qu’il est mais on le reconnaît. Je suis une route, une direction à laquelle je ne déroge pas. Pour revenir à la façon dont je peins, le dessin ne m’intéresse pas du tout. De grands artistes comme Francis Bacon ne savaient pas du tout dessiner ou dessinaient très mal. Le message est primordial. On est devant une toile blanche et c’est parfois le désordre de la toile quand on attaque qui donne le chemin. Par exemple il y a deux jours, j’ai trempé une brosse à dent dans l’encre de chine, que j’emploie très rarement, et j’ai fait un dessin. Je ne réfléchis même pas à ce que je vais faire, c’est une gestuelle. Je ne me pose pas de question. Ma peinture, c’est un espace, un questionnement car après elle ne m’appartient plus. Elle appartient à celui qui la regarde. Je peins avec de l’acrylique et je travaille avec des bâtons à l’huile, du pastel gras. C’est Picasso qui a commandé cela à un marchand de couleurs, spécialement pour lui. Et comme cela fonctionne très bien, on les trouve maintenant dans le commerce.
Lorsque les galeries exposent, elles mettent le nom de l’artiste. Cette fois, nous ne voulions pas faire une exposition, mais un évènement sur plusieurs jours. Il fallait un nom qui marque. J’ai été séduit par le titre ‘J’accuse’ qui n’a rien à voir avec le ‘J’accuse’ de Zola et l’affaire Dreyfus. Mais ‘J’accuse’ pour plusieurs raisons : le lieu d’abord, des bureaux où travaillent des avocats et parce que j’accuse le regard de la société sur lequel je me place. Le mot ‘J’accuse’ marque l’impact.
Le véritable bonheur, c’est être bien dans sa peau. Etre bien soi-même. Ne rien faire de mauvais. Avoir une grande ouverture d’esprit. L’art est une délivrance. Même dans la souffrance, l’art est délivrance. J’aimerais que les gens qui gouvernent les états, ce pays, regardent un peu plus loin ce qu’il se passe et non pas à court terme. Prêter attention à l’Homme, ce serait déjà beaucoup.
Ma peinture est un regard sur la société d’aujourd’hui, un langage, le mien. L’art que je pratique est une totale liberté sans aucune organisation ce qui montre les maladresses de la vie, son angoisse. »
Un peintre généreux
Claude Serrile n’hésite pas à donner ses toiles à des œuvres caritatives comme ‘Vœux d’Artistes’, une association pour les enfants malade de l’Hôpital de la Timone à Marseille, ou encore La Croix Rouge où ses toiles ont été vendues avec la meilleure cote. Des galeries en France et à l’étranger l’exposent. Il sera prochainement à Strasbourg, ainsi qu’à Taormine en Sicile où le projet est en cours.
Amis de la Culture, n’hésitez pas à visiter cette magnifique exposition ; toutes les mesures sanitaires seront observées.
Danielle Dufour-Verna
23 rue Sylvabelle
13006 Marseille
du vendredi 2 octobre au Dimanche 4 octobre 2020, de 11h à 19h.
« Je suis du nord de la France où j’ai fait toute ma scolarité. J’ai fait ensuite une école de commerce à Paris où je suis resté 27 ans. Je faisais un métier d’évènementiel puis un jour, par mon métier, j’ai découvert Marseille par mon métier. J’ai aimé cette ville une fois, deux fois, trois fois et en 2010 j’ai quitté Paris pour m’installer à Marseille. J’étais à l’aube de mes 50 ans que j’ai eu en 2012 et je me suis posé la question d’arrêter mon activité d’évènementiel et de me consacrer à ma passion qui est l’Art contemporain
Le travail de Claude est avant tout un travail de dénonciation. C’est un artiste qui est tellement sensible et à fleur de peau qu’il décrit dans sa peinture et dans son œuvre picturale tout ce qui ne va pas dans ce monde. Il dénonce de façon assez brute les maux de la société dans une peinture dont on pourrait penser qu’elle est figurative mais qui reste avec des traits très bruts et très abrupts. Il y a toujours beaucoup de messages qui sont passés dans son œuvre et dans sa peinture.
Mon histoire avec l’art brut existe depuis ma naissance. J’ai eu la chance de vivre avec un père passionné de l’Art contemporain, passionné par les artistes, collectionneur –je le suis moi-même depuis mes premiers salaires à l’âge de 25 ans-, mécène, qui, depuis ma plus tendre enfance, a essayé –et il l’a fait merveilleusement bien- de former mon œil à l’art et particulièrement à l’art brut. A l’âge de 12, 13 ans, il m’emmenait dans les foires, dans les musées, en France, à l’étranger. Il avait deux artistes, sculpteurs principalement, Jean Roulland et Eugène Dodeigne, deux artistes de l’art brut originaires du nord de la France. J’ai grandi avec ces artistes, j’ai grandi avec ces œuvres, dans l’atelier de ces artistes. Mon père était un fan du mouvement COBRA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam), une dizaine d’artistes de ces trois pays qui se sont réunis et ont créé ce mouvement autour du brut et notamment deux artistes chers à mon père, Karel Appel et Guillaume Corneille.
Je suis donc né dans l’Art Brut, cela m’est resté, et je continue à apprécier de façon très forte ce courant et ce mouvement. J’ai découvert les œuvres de Claude Serrile à l’occasion de l’exposition d’une association, Vœux d’Artistes. Je suis tombé totalement amoureux de ses œuvres, que j’ai achetées d’ailleurs sans le connaitre. On m’a présenté l’artiste et cela a été un véritable coup de foudre artistique. Je dis toujours que le couple agent-artiste est un couple amoureux. Ce n’est évidemment pas, comme on s’en doute, le physique, mais c’est vraiment cela. On s’est vu une fois, deux, trois fois puis un jour je suis allé chez lui et je lui ai dit : « Ecoute Claude, on tape dans la main et on va travailler ensemble. » Moi je travaille bien évidemment à l’instinct, au sentiment, à l’affect. Il n’y a pas de contrat. Il n’y a rien qui nous unit sur un plan administratif. On marche à la confiance et surtout à l’amour de l’artiste, de son travail, et dans le partage. Nous sommes deux âmes sensibles. Je ne m’arrête pas à la découverte du tableau. J’aime rencontrer l’artiste. Pour moi, les relations humaines ont toujours été extrêmement importantes. En étant agent, je ne pourrais pas concevoir ce métier si je ne pouvais pas avoir une approche physique avec les artistes pour lesquels et avec lesquels je travaille. C’est très important pour moi. J’ai besoin de connaître leur ressenti, leur joie, leurs peines, leurs angoisses et savoir pourquoi, à travers tout cela, ils ont fait ce tableau. C’est à chaque fois une découverte. L’attrait visuel de l’œuvre ne me suffit pas. Le travail de Claude est avant tout un travail de dénonciation. C’est un artiste qui est tellement sensible et à fleur de peau qu’il décrit dans sa peinture et dans son œuvre picturale tout ce qui ne va pas dans ce monde. Il dénonce de façon assez brute les maux de la société dans une peinture dont on pourrait penser qu’elle est figurative mais qui reste avec des traits très bruts et très abrupts. Il y a toujours beaucoup de messages qui sont passés dans son œuvre et dans sa peinture.
Initialement nous devions faire l’exposition au mois d’avril. Covid étant là, nous l’avons reporté fin juin, puis octobre où elle aura lieu début octobre. Un avocat, épris du travail de Claude Serrile, nous met à disposition le rez-de-chaussée de son hôtel particulier qu’il voue principalement à des expositions. Nous avons pensé que le nom que nous avons trouvé pour l’exposition était plutôt judicieux par rapport aux cabinets d’avocats et correspondait exactement au travail de Claude Serrile.
Ta définition du bonheur ?
- Vaste question. Pour moi le bonheur c’est être en paix avec soi-même. Si tu n’es pas en paix avec toi-même et si tu n’es pas en paix avec les autres, tu ne peux pas être dans le bonheur. Si je devais donner un sens au mot bonheur, ce sont deux mots : Paix et Partage. »
Claude Serrile, peintre
« L’art est délivrance »
« Je n’ai jamais connu mon père qui est Italien car ma mère s’est séparé de lui très jeune. Quand elle s’est remariée, j’ai vécu avec mon beau-père, qui, pour moi, était mon père. Tout jeune, j’avais du goût pour la peinture, la décoration, le mobilier du XVIIIe et XIXe. J’ai toujours aimé l’architecture. J’ai d’ailleurs souvent dit à mes amis ou à ma mère –mon père était entrepreneur de maçonnerie et je travaillais dans le bâtiment- que j’avais manqué ma vocation. C’est l’art qui m’intéressait.
Très jeune, à l’âge de 12, 13 ans, je visitais déjà les musées. Il y a quelque chose qui m’intéressait beaucoup quand j’étais adolescent, c’est l’époque en peinture de la Renaissance italienne. J’aimais également les impressionnistes. J’allais au Louvre voir les jeunes étudiants en art qui reproduisaient les œuvres. Une amie sur Marseille avait ouvert une galerie d’art contemporain : monochromes, art conceptuel, art abstrait. Je lui disais : « Jamais je ne pourrais aimer ce genre de peinture. » J’étais encore classique. J’aimais la peinture provençale, je suis Marseillais, cela va de soi. Je connaissais les peintres du Midi. Cette galeriste prévoyait qu’un jour je viendrais tout seul à ce type de peinture et ce que je ne regarderais même plus tout ce que j’avais connu jusqu’à présent. Elle a eu raison. Je me suis habitué petit à petit à ce genre de peinture mais je continue à regarder les autres. Marcel Duchamp, marqué par le Dadaïsme et le surréaliste Klein sont deux artistes qui m’ont marqué. D’autres artistes, comme Jacques Villeglé, qui travaillaient avec les affiches de rue m’ont également énormément intéressé. Ce sont des moments de vie. Il y a des dates, des tas d’informations et je trouvais cela superbe. J’ai donc beaucoup travaillé sur des affiches de rue sur lesquelles je mettais des visages, des textes également, souvent engagés. Puis j’ai découvert Jean-Michel Basquiat, l’artiste qui m’a le plus marqué. Je suis arrivé là grâce à eux et ce sera jusqu’au dernier souffle de ma vie. C’est un travail intéressant. Je me sers souvent de l’actualité.
Je fais de l’art brut. C’est Dubuffet qui appelait cela l’Art brut. C’est en visitant les hôpitaux d’enfants avec des problèmes neurologiques qu’il s’est rendu compte qu’ils étaient traités avec des dessins et les enfants faisaient des choses extraordinaires à tel point qu’il a fait l’acquisition de plusieurs œuvres de ces malades en milieu hospitalier. Dans l’Art brut, on dénonce des faits. Je pense qu’aujourd’hui, les œuvres doivent avoir une signification, un langage. Mon travail est ce qu’il est mais on le reconnaît. Je suis une route, une direction à laquelle je ne déroge pas. Pour revenir à la façon dont je peins, le dessin ne m’intéresse pas du tout. De grands artistes comme Francis Bacon ne savaient pas du tout dessiner ou dessinaient très mal. Le message est primordial. On est devant une toile blanche et c’est parfois le désordre de la toile quand on attaque qui donne le chemin. Par exemple il y a deux jours, j’ai trempé une brosse à dent dans l’encre de chine, que j’emploie très rarement, et j’ai fait un dessin. Je ne réfléchis même pas à ce que je vais faire, c’est une gestuelle. Je ne me pose pas de question. Ma peinture, c’est un espace, un questionnement car après elle ne m’appartient plus. Elle appartient à celui qui la regarde. Je peins avec de l’acrylique et je travaille avec des bâtons à l’huile, du pastel gras. C’est Picasso qui a commandé cela à un marchand de couleurs, spécialement pour lui. Et comme cela fonctionne très bien, on les trouve maintenant dans le commerce.
Lorsque les galeries exposent, elles mettent le nom de l’artiste. Cette fois, nous ne voulions pas faire une exposition, mais un évènement sur plusieurs jours. Il fallait un nom qui marque. J’ai été séduit par le titre ‘J’accuse’ qui n’a rien à voir avec le ‘J’accuse’ de Zola et l’affaire Dreyfus. Mais ‘J’accuse’ pour plusieurs raisons : le lieu d’abord, des bureaux où travaillent des avocats et parce que j’accuse le regard de la société sur lequel je me place. Le mot ‘J’accuse’ marque l’impact.
Le véritable bonheur, c’est être bien dans sa peau. Etre bien soi-même. Ne rien faire de mauvais. Avoir une grande ouverture d’esprit. L’art est une délivrance. Même dans la souffrance, l’art est délivrance. J’aimerais que les gens qui gouvernent les états, ce pays, regardent un peu plus loin ce qu’il se passe et non pas à court terme. Prêter attention à l’Homme, ce serait déjà beaucoup.
Ma peinture est un regard sur la société d’aujourd’hui, un langage, le mien. L’art que je pratique est une totale liberté sans aucune organisation ce qui montre les maladresses de la vie, son angoisse. »
Un peintre généreux
Claude Serrile n’hésite pas à donner ses toiles à des œuvres caritatives comme ‘Vœux d’Artistes’, une association pour les enfants malade de l’Hôpital de la Timone à Marseille, ou encore La Croix Rouge où ses toiles ont été vendues avec la meilleure cote. Des galeries en France et à l’étranger l’exposent. Il sera prochainement à Strasbourg, ainsi qu’à Taormine en Sicile où le projet est en cours.
Amis de la Culture, n’hésitez pas à visiter cette magnifique exposition ; toutes les mesures sanitaires seront observées.
Danielle Dufour-Verna
23 rue Sylvabelle
13006 Marseille
du vendredi 2 octobre au Dimanche 4 octobre 2020, de 11h à 19h.