Hooloomooloo ou une île en duplex
Hooloomooloo
Ils expliquent aux visiteurs que la beauté ou la laideur des gens dépend de qui les juge. Les autres habitants de l'archipel ne semblent pas en faire grand cas.
L'autre fiction : le décor, une luxuriante végétation factice. À l'arrière-plan, un motif de papier peint, séparé de ses semblables, puis agrandi. Appliqué sur le mur, il n'est que tatouage passé. Pour faciliter les effets de profondeur de champs, quelques lianes de pop corn zébrant l'espace font l'affaire. Camouflés dans cette jungle comestible (le bal de promo va encore finir en crise de foi), se dévoilent en transparence des figures en état de transe. Quand un dieu parle, ils transmettent. Vestiges d'un passé éradiqué, ils sont, comme au musée d'histoire naturelle, conservés entre deux plaques de verre. La communication semble interrompue. Opératrice ? Opératrice ?? Y a-t-il quelqu'un au bout du fil ??? Non loin de là (ou très loin de là, comment savoir ?), John et Jackie débarquent sur le tarmac de l'aéroport. Mais le temps semble se replier. L'histoire semble remontée. Les images du temps de paix se mélangent à celles du temps de guerre. Tout est confus, en vrac - les corps qui se déforment, le skaï bleu de la banquette Lincoln, les impacts, les sourires, le métal, les lendemains qui chantent, puis plus - et Abraham Zapruder qui est encore en train de se demander comment charger cette foutue pellicule dans cette foutue caméra ! Sans lui, il va encore falloir faire ses devoirs de mémoire, et parfois, elle nous joue des tours.
L'autre fiction (hors champ) : le décor à l'étage, rien. Comme dans Dogville ? Non, rien. Les personnages, aucun (ou tout du moins l'espère-t-on). De toutes les façons, nous ne sommes pas invités à être témoin de cette scène. Au mieux, on subodore quand la lumière vacille. Au pire, on imagine quand le grésillement retentit et s'installe dans l'espace. Manifestement, quand la fée Électricité se prend pour le bras armé de la justice, elle ne lésine pas sur les moyens. Gare à la facture EDF, plus onéreuse qu'une sérigraphie de Warhol !
Épilogue : Mon Amérique à moi chantait Johnny dans un siècle passé. Faite de cow-boys et d'indiens, d'Harley et de Cadillac, son Amérique, contrairement à ce qu'indiquait le titre de la chanson, était plutôt générique - un catalogue de vente par correspondance estampillé Marshall avec, en couverture, une reproduction de Norman Rockwell. De Dallas à Hawaï, de San Quentin à Daytona Beach, l'Amérique fantasmée que nous propose Aïcha Hamu a pris du plomb dans l'aile (entre autres). Les eaux boueuses du tsunami mass médiatique de l'American Way of Life semblent s'être enfin retirées. À présent, sur le limon de cinquante ans de culture pop sédimentée sens dessus dessous, ne semble se développer dans nos contrées plus qu'une inquiétante mangrove de signes orphelins. King Kameha
« Les choses visibles ne prennent pas fin dans l'obscurité et le silence, elles s'évanouissent dans le plus visible : l'obscénité ».
Jean Baudrillard, Les Stratégies fatales
Vous pourrez découvrir une installation de l'artise pour "Ere de repos” au Château d’Avignon en Camargue
Exposition du 27 juin au 31 octobre 2008
avec des uvres de Alice Anderson / Betty Bui / César / Matali Crasset / 5.5 designers / Caroline Duchatelet / Florence Doleac / Michel François / Paul-Armand Gette / Loris Gréaud / Aïcha Hamu / Mark Hosking / Wendy Jacob / Véronique Joumard / Le Corbusier, Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret / Fabien Lerat / Anna Malagrida / Stéphanie Marin design / Olivier Mourgue / Pierre Paulin / Gaetano Pesce / Cécile Planchais / Jaume Plensa / Philippe Ramette / collectif SAFI / Teracréa / Sébastien Wierinck / Erwin Wurm.
VFGalerie
15 Bd Montricher
13001 Marseille
+ 33 4 9150 87 62
+ 33 6 08 52 94 17
info@vfgalerie.com
L'autre fiction : le décor, une luxuriante végétation factice. À l'arrière-plan, un motif de papier peint, séparé de ses semblables, puis agrandi. Appliqué sur le mur, il n'est que tatouage passé. Pour faciliter les effets de profondeur de champs, quelques lianes de pop corn zébrant l'espace font l'affaire. Camouflés dans cette jungle comestible (le bal de promo va encore finir en crise de foi), se dévoilent en transparence des figures en état de transe. Quand un dieu parle, ils transmettent. Vestiges d'un passé éradiqué, ils sont, comme au musée d'histoire naturelle, conservés entre deux plaques de verre. La communication semble interrompue. Opératrice ? Opératrice ?? Y a-t-il quelqu'un au bout du fil ??? Non loin de là (ou très loin de là, comment savoir ?), John et Jackie débarquent sur le tarmac de l'aéroport. Mais le temps semble se replier. L'histoire semble remontée. Les images du temps de paix se mélangent à celles du temps de guerre. Tout est confus, en vrac - les corps qui se déforment, le skaï bleu de la banquette Lincoln, les impacts, les sourires, le métal, les lendemains qui chantent, puis plus - et Abraham Zapruder qui est encore en train de se demander comment charger cette foutue pellicule dans cette foutue caméra ! Sans lui, il va encore falloir faire ses devoirs de mémoire, et parfois, elle nous joue des tours.
L'autre fiction (hors champ) : le décor à l'étage, rien. Comme dans Dogville ? Non, rien. Les personnages, aucun (ou tout du moins l'espère-t-on). De toutes les façons, nous ne sommes pas invités à être témoin de cette scène. Au mieux, on subodore quand la lumière vacille. Au pire, on imagine quand le grésillement retentit et s'installe dans l'espace. Manifestement, quand la fée Électricité se prend pour le bras armé de la justice, elle ne lésine pas sur les moyens. Gare à la facture EDF, plus onéreuse qu'une sérigraphie de Warhol !
Épilogue : Mon Amérique à moi chantait Johnny dans un siècle passé. Faite de cow-boys et d'indiens, d'Harley et de Cadillac, son Amérique, contrairement à ce qu'indiquait le titre de la chanson, était plutôt générique - un catalogue de vente par correspondance estampillé Marshall avec, en couverture, une reproduction de Norman Rockwell. De Dallas à Hawaï, de San Quentin à Daytona Beach, l'Amérique fantasmée que nous propose Aïcha Hamu a pris du plomb dans l'aile (entre autres). Les eaux boueuses du tsunami mass médiatique de l'American Way of Life semblent s'être enfin retirées. À présent, sur le limon de cinquante ans de culture pop sédimentée sens dessus dessous, ne semble se développer dans nos contrées plus qu'une inquiétante mangrove de signes orphelins. King Kameha
« Les choses visibles ne prennent pas fin dans l'obscurité et le silence, elles s'évanouissent dans le plus visible : l'obscénité ».
Jean Baudrillard, Les Stratégies fatales
Vous pourrez découvrir une installation de l'artise pour "Ere de repos” au Château d’Avignon en Camargue
Exposition du 27 juin au 31 octobre 2008
avec des uvres de Alice Anderson / Betty Bui / César / Matali Crasset / 5.5 designers / Caroline Duchatelet / Florence Doleac / Michel François / Paul-Armand Gette / Loris Gréaud / Aïcha Hamu / Mark Hosking / Wendy Jacob / Véronique Joumard / Le Corbusier, Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret / Fabien Lerat / Anna Malagrida / Stéphanie Marin design / Olivier Mourgue / Pierre Paulin / Gaetano Pesce / Cécile Planchais / Jaume Plensa / Philippe Ramette / collectif SAFI / Teracréa / Sébastien Wierinck / Erwin Wurm.
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13001 Marseille
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