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Mexique 1900-1950, Rivera, Kahlo, Orozco et les avant-gardes, du 5 octobre 2016 au 23 janvier 2017, Galerie nationale du Grand Palais, Paris

L’art du Mexique au XXe siècle présente le paradoxe d’être étroitement connecté aux avant-gardes internationales, tout en présentant une incroyable singularité et une puissance qui défient notre regard européen. Depuis les prémices de la Révolution jusqu’au milieu du XXe siècle, cette fresque historique est complétée par des interventions ponctuelles d’artistes contemporains.


Antonio Ruiz «El Corcito» (1892-1967), Le Rêve de la Malinche, 1939, huile sur masonite. Mexico, Galería de Arte Mexicano  Galería de Arte Mexicano ©Photo INBA/Museo Nacional de Arte
Antonio Ruiz «El Corcito» (1892-1967), Le Rêve de la Malinche, 1939, huile sur masonite. Mexico, Galería de Arte Mexicano Galería de Arte Mexicano ©Photo INBA/Museo Nacional de Arte
Tradition et modernité
Dans la première partie de l’exposition, on découvre comment cette modernité puise son inspiration dans l’imaginaire collectif et les traditions du XIXe siècle. Cette relation, évidente dans l’art académique qui se développe après la restauration de la République en 1867, se prolongera dans les préceptes idéologiques de l’École Mexicaine de Peinture et de Sculpture, dirigée par José Vasconcelos à partir de 1921. Les courants internationaux viennent contrebalancer cet ancrage dans la tradition. Au tournant du XXe siècle, symbolisme et décadentisme trouvent au Mexique des expressions fascinantes. Peu à peu s’affirment les expérimentations esthétiques d’artistes en contact avec l’avant-garde parisienne dans les premières décennies du siècle, au premier rang desquels Diego Rivera. La deuxième partie de l’exposition s’attache à montrer comment la Révolution mexicaine, en tant que conflit armé, comportait la planification d’un nouveau projet national . La création artistique des années qui ont suivi la révolution revêt un caractère idéologique ; elle s’appuie sur d’autres moyens que la peinture sur chevalet, tels que le muralisme et le graphisme.

Champions du muralisme
L’exposition met naturellement l’accent sur les œuvres des trois artistes phares du muralisme mexicain : Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco. Cette révolution masculine, qui a ouvert la voie à de nombreuses possibilités nouvelles, a permis aux femmes de participer à l’effort économique et à se faire elles aussi une place sur la scène artistique, en tant que peintres ou mécènes. L’arbre Frida Kahlo ne doit pas cacher une forêt de personnalités extraordinaires comme Nahui Ollin, Rosa Rolanda ou les photographes Tina Modotti et Lola Álvarez Bravo. Parallèlement à l’École Mexicaine de Peinture et de Sculpture des années 20 et 30, cette période a aussi été marquée par l’avènement de nombreuses autres démarches expérimentales, éclipsés par le triomphe du muralisme. La troisième partie de l’exposition permet de découvrir toute une sélection d’artistes et d’œuvres se présentant comme des alternatives aux discours idéologiques de l’époque, des masques hallucinants de Germán Cueto aux portraits énigmatiques de Robert Montenegro et aux abstractions de Gerardo Murillo « Dr. Atl », Marius de Zayas ou Rufino Tamayo.

Un creuset international
Enfin, la quatrième partie montre comment, depuis le début du XXe siècle, la présence d’artistes mexicains aux États-Unis, comme Marius de Zayas, Miguel Covarrubias et surtout les grands muralistes, a joué un rôle décisif pour les mouvements d’avant-garde de villes comme New York, Détroit ou Los Angeles. Inversement, du fait de la notoriété acquise par les artistes mexicains à l’étranger durant les premières décennies du XXe siècle, de nombreux artistes étrangers ont décidé de délocaliser leur activité au Mexique. En collaboration avec les artistes locaux, ils sont parvenus à développer une scène particulièrement riche, en particulier autour du surréalisme avec Carlos Mérida, José Horna, Leonora Carrington et Alice Rahon. L’exposition clôt la chronique de ces échanges, sources d’une perpétuelle « renaissance », avec l’arrivée de Mathias Goeritz au Mexique en 1949, mais leur vitalité est encore illustrée dans les œuvres d’artistes majeurs de la scène actuelle, à l’image de Gabriel Orozco et de ses « frottages » pris dans le métro parisien.

Publications
• Catalogue de l’exposition, 24,5 x 29 cm, 328 p., relié, 49 €
• Album de l’exposition, 24,5 x 29 cm, 48 p., 45 ill., broché, 10 €

Pratique

Tél. : 01 44 13 17 17
• Mail : info@mrah.be
• Site : www.grandpalais.fr
HORAIRES :
• Tous les jours de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu’à 22h
• Fermé tous les mardis et le 25 décembre.
• Fermé à 18h les 24 et 31 décembre


Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 7 Octobre 2016 à 13:20 | Lu 561 fois

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