Mineurs, ici 2014 / Terril Saint-Pierre, La Ricamarie © Farida Hamak
Ce projet veut faire entendre des voix. Celles de familles d’origine française, espagnole, italienne, polonaise, grecque, algérienne, installées dans cette région pour vivre, travailler et mourir.
Dans les entretiens, l’importance du groupe, du corps, du collectif, efface celle de l’individu.
Avec ces portraits, ce ne sont plus les gueules noires anonymes qui remontent au jour, mais des femmes et des hommes qui se laissent photographier par Farida Hamak – une femme dont la famille a connu, elle aussi, l’exil – chez eux, dans leur intimité.
C’est en suivant la première ligne de chemin de fer français construite dès 1826 pour relier les sites miniers et industriels du bassin stéphanois, qui dessert les gares de Rive-de-Gier, de Saint-Chamond, de Saint-Etienne, de La Ricamarie, du Chambon-Feugerolles et de Firminy, que la photographe va à la rencontre de vieux mineurs et sidérurgistes, de leurs femmes, filles et fils. Autant de stations qui rythment cette exposition où sont rassemblés vingt-quatre témoins, sur trois générations.
Avec une sobriété et un cadrage précis, elle propose de restaurer une vision “dépaysée” du paysage contemporain, vision ni idyllique, ni trop crue, peut-être tout simplement réaliste. Pour cela, elle choisit un point de vue frontal où le motif minéral occupe largement le cadre. Si le sujet reste identifiable, il peut aussi se présenter comme une abstraction, une forme chargée d’intensité dont la fonction est de ranimer la mémoire. Les plans larges ne sont là que pour attester que l’on n’y voit rien ou presque rien. Seul un mineur peut dire : ici se tenait droit le chevale-ment, ici le puits des Combes et, là, le remblai, etc. Dans le flux des représentations de la mine tout au long de son histoire, où se situe le lieu de la mémoire ? La chose photographiée, placée devant l’objectif “a été là”. Oui. Et, Roland Barthes d’ajouter : “Les photos sont des signes qui ne prennent pas bien, qui tournent comme du lait. Quoi qu’elle donne à voir et quelle que soit sa manière, une photo est toujours invisible : ce n’est pas elle que l’on voit.”
(Extrait de l’ouvrage Mineurs, ici, édition Ville de Saint-Etienne 2014). Texte de Frédérique Chapuis.
Dans les entretiens, l’importance du groupe, du corps, du collectif, efface celle de l’individu.
Avec ces portraits, ce ne sont plus les gueules noires anonymes qui remontent au jour, mais des femmes et des hommes qui se laissent photographier par Farida Hamak – une femme dont la famille a connu, elle aussi, l’exil – chez eux, dans leur intimité.
C’est en suivant la première ligne de chemin de fer français construite dès 1826 pour relier les sites miniers et industriels du bassin stéphanois, qui dessert les gares de Rive-de-Gier, de Saint-Chamond, de Saint-Etienne, de La Ricamarie, du Chambon-Feugerolles et de Firminy, que la photographe va à la rencontre de vieux mineurs et sidérurgistes, de leurs femmes, filles et fils. Autant de stations qui rythment cette exposition où sont rassemblés vingt-quatre témoins, sur trois générations.
Avec une sobriété et un cadrage précis, elle propose de restaurer une vision “dépaysée” du paysage contemporain, vision ni idyllique, ni trop crue, peut-être tout simplement réaliste. Pour cela, elle choisit un point de vue frontal où le motif minéral occupe largement le cadre. Si le sujet reste identifiable, il peut aussi se présenter comme une abstraction, une forme chargée d’intensité dont la fonction est de ranimer la mémoire. Les plans larges ne sont là que pour attester que l’on n’y voit rien ou presque rien. Seul un mineur peut dire : ici se tenait droit le chevale-ment, ici le puits des Combes et, là, le remblai, etc. Dans le flux des représentations de la mine tout au long de son histoire, où se situe le lieu de la mémoire ? La chose photographiée, placée devant l’objectif “a été là”. Oui. Et, Roland Barthes d’ajouter : “Les photos sont des signes qui ne prennent pas bien, qui tournent comme du lait. Quoi qu’elle donne à voir et quelle que soit sa manière, une photo est toujours invisible : ce n’est pas elle que l’on voit.”
(Extrait de l’ouvrage Mineurs, ici, édition Ville de Saint-Etienne 2014). Texte de Frédérique Chapuis.
Pratique
Parc-Musée de la Mine
3, bd Franchet d’Esperey
42000 Saint-Etienne
Tél +33 (0)4 77 43 83 23
musee-mine@saint-etienne.fr
www.musse-mine-saint-etienne.fr
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