Pour la première fois, le musée Marmottan Monet lève le voile sur cette passion privée et organise, du 14 septembre 2017 au 14 janvier 2018, une exposition inédite intitulée « Monet collectionneur ».
Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet ainsi que de certaines œuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet a entrepris de reconstituer la collection personnelle du chef de file de l’impressionnisme. En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli, il aura fallu mener une étude appro- fondie – digne d’une enquête policière – pour reconstituer cet ensemble disparu et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures, dessins, sculptures entrèrent à Giverny.
L’exposition présente une centaine d’œuvres provenant du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis, d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe. Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York, la National Gallery de Washington, les musées de Houston, de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo, le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo, Le Stattsgalerie Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden, le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons. On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet, Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro, Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms, Monet nous fait découvrir d’autres talents : Paul Baudry, Carolus-Duran, Louis Chéret, Henri Fantin-Latour, Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner, Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro (deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.
Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection et les différentes phases de sa consti- tution. Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir d’œuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse, Camille peints par ses proches durant leurs années de compagnonnage. Une imposante toile de Manet représentant le couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet peignant dans son atelier (Stattsgalerie Stuttgart) est au cœur de cette section qui compte de nombreuses toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin (National Gallery, Washington). Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle. A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet).
Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes s’enlaçant dédicacée sur la base :
« Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière), l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première fois au public. Dans cette section, sont également montrées les œuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot. Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte (Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts. Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux œuvres qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention. C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum) de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée à son ami pour l’achat de sa maison.
A partir des années 1890, la situation financière de Monet s’améliore. L’artiste achète de nom- breuses œuvres d’art. C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs : aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles il faut citer Corot «Aricci, Palais Chigi » (musée Langmatt) et « Rue en Avignon » de Jongking (Paris, musée Marmottan Monet). Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse assise (Metroplitan museum, New York) et Mosquée. Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le Nègre Scipion (Museu de Arte, Sao Paulo) exceptionnellement prêté pour l’exposition.
A partir de 1892, Monet acquiert également plusieurs portraits de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé. Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père, Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental), est quant à lui au cœur d’une bataille judiciaire qui déchire la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.
Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas exposés dans leur conti- nuité, ces œuvres restent dans la demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927. Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée de Claude Monet renait en son musée, le musée Marmottan Monet.
Commissariat :
Marianne Mathieu, Adjointe au directeur,
Chargée des collections du musée Marmottan Monet
Dominique Lobstein, Historien de l’art
Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet ainsi que de certaines œuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet a entrepris de reconstituer la collection personnelle du chef de file de l’impressionnisme. En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli, il aura fallu mener une étude appro- fondie – digne d’une enquête policière – pour reconstituer cet ensemble disparu et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures, dessins, sculptures entrèrent à Giverny.
L’exposition présente une centaine d’œuvres provenant du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis, d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe. Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York, la National Gallery de Washington, les musées de Houston, de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo, le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo, Le Stattsgalerie Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden, le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons. On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet, Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro, Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms, Monet nous fait découvrir d’autres talents : Paul Baudry, Carolus-Duran, Louis Chéret, Henri Fantin-Latour, Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner, Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro (deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.
Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection et les différentes phases de sa consti- tution. Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir d’œuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse, Camille peints par ses proches durant leurs années de compagnonnage. Une imposante toile de Manet représentant le couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet peignant dans son atelier (Stattsgalerie Stuttgart) est au cœur de cette section qui compte de nombreuses toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin (National Gallery, Washington). Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle. A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet).
Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes s’enlaçant dédicacée sur la base :
« Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière), l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première fois au public. Dans cette section, sont également montrées les œuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot. Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte (Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts. Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux œuvres qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention. C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum) de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée à son ami pour l’achat de sa maison.
A partir des années 1890, la situation financière de Monet s’améliore. L’artiste achète de nom- breuses œuvres d’art. C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs : aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles il faut citer Corot «Aricci, Palais Chigi » (musée Langmatt) et « Rue en Avignon » de Jongking (Paris, musée Marmottan Monet). Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse assise (Metroplitan museum, New York) et Mosquée. Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le Nègre Scipion (Museu de Arte, Sao Paulo) exceptionnellement prêté pour l’exposition.
A partir de 1892, Monet acquiert également plusieurs portraits de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé. Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père, Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental), est quant à lui au cœur d’une bataille judiciaire qui déchire la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.
Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas exposés dans leur conti- nuité, ces œuvres restent dans la demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927. Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée de Claude Monet renait en son musée, le musée Marmottan Monet.
Commissariat :
Marianne Mathieu, Adjointe au directeur,
Chargée des collections du musée Marmottan Monet
Dominique Lobstein, Historien de l’art