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qui évoque de manière répétitive, dans un sextuor pour piano, flûte, clarinette, violon, alto et violoncelle, les effets sur le sujet des tourbillons du temps: celui du sommeil et du rêve, celui qui se mesure sur la marche ou les rythmes cardiaques, et enfin celui du vol des oiseaux, plus rapide que les précédents...
Faisant bondir ses danseurs du silence, puis s'appuyant sur une combinatoire assez limitée de postures dans la multiplication des pirouettes, des chutes ou des glissades, la chorégraphe réalise une pièce brillante qui épouse la complexité virtuose de la polyphonie musicale pour faire apparaître les signes de notre instabilité naturelle, nos continuelles métamorphoses ou nos désirs qui se construisent ou se défont dans l'abstraction du temps, et promouvoir ainsi la danse en tant qu'objet métaphysique.
Excluant pantomime, portés ou pas de deux, les sept danseurs complices des musiciens de l'ensemble Ictus, mêlent étirements au ralenti ou marches lentes à des courses éperdues autour du plateau pour les interrompre brusquement dans des poses de suppliants en demi-pliés, tête baissée, bras tendus le long du buste. Il leur arrive ailleurs de se livrer, sans friser le ridicule, à des jeux d'enfants, avançant accroupis, sautillant sur une jambe, bras projetés dans des directions opposées, réalisant des cabrioles, et toujours sur le qui-vive lorsqu'il s'agit de suivre le rythme trépidant des instruments.
Impassibles ou tendus dans leur volonté de valoriser des mouvements ou des postures qui relèvent d'une esthétique dérangeante, cette pléiade de danseurs distingués, formés dans de grandes compagnies internationales, Marie Goudot, Carlos Garbin, Julien Monty, Michaël Pomero et Igor Shyshko, contribue considérablement à la réussite d'un spectacle qui rend sans aucun doute hommage aux inventeurs de la post-modern dance.
Philippe Oualid
Ortex Temporum
Chorégraphie d'Anne Teresa de Keersmaeker
Le Silo, Marseille, en co-accueil avec La Criée
16-17 Mai 2014
Faisant bondir ses danseurs du silence, puis s'appuyant sur une combinatoire assez limitée de postures dans la multiplication des pirouettes, des chutes ou des glissades, la chorégraphe réalise une pièce brillante qui épouse la complexité virtuose de la polyphonie musicale pour faire apparaître les signes de notre instabilité naturelle, nos continuelles métamorphoses ou nos désirs qui se construisent ou se défont dans l'abstraction du temps, et promouvoir ainsi la danse en tant qu'objet métaphysique.
Excluant pantomime, portés ou pas de deux, les sept danseurs complices des musiciens de l'ensemble Ictus, mêlent étirements au ralenti ou marches lentes à des courses éperdues autour du plateau pour les interrompre brusquement dans des poses de suppliants en demi-pliés, tête baissée, bras tendus le long du buste. Il leur arrive ailleurs de se livrer, sans friser le ridicule, à des jeux d'enfants, avançant accroupis, sautillant sur une jambe, bras projetés dans des directions opposées, réalisant des cabrioles, et toujours sur le qui-vive lorsqu'il s'agit de suivre le rythme trépidant des instruments.
Impassibles ou tendus dans leur volonté de valoriser des mouvements ou des postures qui relèvent d'une esthétique dérangeante, cette pléiade de danseurs distingués, formés dans de grandes compagnies internationales, Marie Goudot, Carlos Garbin, Julien Monty, Michaël Pomero et Igor Shyshko, contribue considérablement à la réussite d'un spectacle qui rend sans aucun doute hommage aux inventeurs de la post-modern dance.
Philippe Oualid
Ortex Temporum
Chorégraphie d'Anne Teresa de Keersmaeker
Le Silo, Marseille, en co-accueil avec La Criée
16-17 Mai 2014