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Paris, Centre culturel Calouste Gulbenkian : Jorge Martins- Projet Dessin 2002-2007. 20 février au 11 avril 2008

En 2002, l’artiste Jorge Martins a commencé une série de dessins de grand format qui compte aujourd’hui environ 150 œuvres. L’exposition ‘Projet Dessin 2002 - 2007, conçue pour l’espace du Centre culturel Calouste Gulbenkian, réunit pour la première fois un nombre significatif de ces dessins inédits, trente-sept, sélectionnés parmi ce vaste et remarquable ensemble.


Jorge Martins reprend quelques unes des questions explorées dans son œuvre

Jorge Martins, Uma casa no campo
Jorge Martins, Uma casa no campo
Le titre de l’exposition assume, comme point de départ, une compréhension de cette série de dessins en tant que projet – un work in progress – dont l’unité est avant tout affirmée par l’utilisation, poursuivie dans le temps, de la même technique et du même support, de dimensions identiques: du graphite sur papier, 160 x 120 cm. Un support qui se maintient inaltérable pour un dessin qui devient dessein, se réclamant d’un espace d’expérimentation active et intense.

Ici, dans le lieu du dessin, Jorge Martins reprend quelques unes des questions explorées dans son œuvre, il essaie et donne corps à de nouvelles solutions (et compositions), marquées par une grande liberté formelle et conceptuelle qui détermine, en partie, la si grande diversité de registres qui caractérise cet ensemble. Ce retour incessant sur son œuvre prend maintenant un caractère presque programmatique, désignant le dessin comme lieu de mémoire. Il s’agit certainement de souvenirs personnels, intimes, même si jamais explicités, mais aussi, surtout, des souvenirs du dessin lui-même.

Durant les cinquante dernières années, Jorge Martins a expérimenté, exploré et repoussé de manière continue les limites et les possibilités de faire du dessin, convoquant maintenant, sur la surface du papier, tous les états de la ligne, du blanc et du noir, toutes les formes qu’il a patiemment inventoriées et collectionnées.

L’émergence de la figure humaine, des corps de femmes pour la plupart, est une marque de cette série : des corps fragmentés ou occultés, lumineux ou évanescents, en chute. Dans d’autre cas, c’est l’absence du corps. Mais ils sont toujours, eux-mêmes, le corps du dessin : lumière et ombre, ligne, blanc et noir. Un autre élément distinctif de cet ensemble de dessins nous vient de l’écriture : le recours systématique à l’utilisation de titres descriptifs, indicateurs d’un possible sens narrateur des images. Un sens que les images ne confirment ni ne nourrissent pas toujours.

Image : Jorge Martins, Uma casa no campo [Une maison à la campagne], 2003
© photos José Manuel Costa Alves

JORGE MARTINS, biographie

Né à Lisbonne en 1940, Jorge Martins effectue des études de peinture et d’architecture à l’Ecole des Beaux-arts de Lisbonne avant de s’installer à Paris entre 1961 et 1991 où il s’impose comme l’un des représentants les plus importants de la peinture moderne.

Jorge Martins s’est consacré depuis le début de son activité artistique à la pratique du dessin, créant une œuvre de référence dans cette discipline, parallèle mais liée à son activité en tant que peintre. La sculpture, la gravure, l’illustration et la tapisserie sont les autres activités développées par Jorge Martins, qui a su, à travers une œuvre plurielle, attentive à son temps et aux lieux où il a vécu (Paris, New York, Lisbonne), construire ce que nous pourrions appeler l’empreinte d’un auteur.

A partir des années 1960, époque à laquelle il s’établit à Paris, le dessin s’affirme progressivement en tant qu’activité autonome, une tendance qui allait se confirmer et s’intensifier au cours des décennies suivantes, surtout dans les années 1970-1980, et qui permet rétrospectivement de la désigner comme une pratique fondatrice et incontournable de son œuvre.

Le travail sur l’espace et, surtout, le travail sur la lumière est une présence constante dans son dessin : la représentation de la lumière (ou de ses phénomènes) constitue l’une des recherches les plus significatives de son œuvre, recherche qui allait s’affirmer pendant les années de son séjour à New York, entre 1975-1976, époque où il réalise quelques un de ses travaux les plus emblématiques.

Jorge Martins n’a jamais cessé de dessiner (ni de peindre) : l’ensemble ici présent n’est en rien inattendu. Inattendue est peut-être sa capacité à réinventer ce lieu qu’est le dessin, si généreusement, si abondamment.

Commissaire de l’exposition : Rita Fabiana, Service des Beaux-arts de la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne

Catalogue d’exposition : il contient des reproductions de l’ensemble des dessins exposés et un entretien avec João Pinharanda (commissaire d’expositions et critique d’art), José Gil (philosophe) et. Raquel Henriques da Silva (historienne de l’art) sur l’œuvre de Jorge Martins. 124 pages

INFORMATIONS PRATIQUES

Dates : du 20 février au 11 avril 2008
Adresse : 51, avenue d’Iéna, 75016 Paris
Accès : métro Etoile, Kléber ou Iéna, bus 30, 31 ou 92
Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 17h30
Renseignements : 01 53 23 93 93, www.gulbenkian-paris.org
Entrée libre

Abonnez-vous à Sortir ici et ailleurs

jasmin.uhlig@gulbenkian-paris.org
Mis en ligne le Dimanche 17 Février 2008 à 00:00 | Lu 2411 fois

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