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Paris, Centre culturel Calouste Gulbenkian : Le Musée Improbable Joao Paulo Serafim. 23 avril au 6 juin 2008

Le Musée Improbable d’Image et Art Contemporain (MIIAC) de João Paulo Serafim est un musée voué essentiellement à l’image, accordant une importance particulière à la photographie et à l’image en mouvement. Le fonds est constitué d’œuvres de plusieurs artistes contemporains et d’une vaste collection de photographies anonymes de différentes époques et de genres très divers.


Le Musé Improbable

João Paulo Serafim
João Paulo Serafim
Ce lieu ne prétend pas refléter une quelconque tendance dominante actuelle et il ne suit aucune logique ou stratégie prédéfinie, préférant créer un espace ouvert à plusieurs possibilités d’intervention de la part des artistes et des commissaires invités par l’institution. Ainsi, en défendant un critère le plus hétérogène et éclectique possible, le musée essaye de confronter et de subvertir les prémisses habituelles du lieu d’exposition.

Le musée est surtout compris comme un espace de réflexion et d’expérimentation, comme un dépôt d’idées et d’imaginaires, simultanément familier et solennel.

L'exposition

L’exposition réunit environ 50 photographies et deux installations vidéo de João Paulo Serafim. Il s’agit de travaux développés au cours des dernières années, de quelques pièces inédites, ainsi que de nouvelles productions, spécifiquement exécutées pour cette exposition.

Les photographies de l’artiste explorent des problématiques telles la perception de l’image, la notion d’échelle et le vécu de la mémoire que les images charrient. La série Home Sweet… nous promène à travers des intérieurs de maisons, à l’échelle réduite, dans une perspective presque intrusive, sans vraiment l’être. Reprenant une question historique de l’art, João Paulo Serafim assume la maquette en tant que représentation du réel, même si dans la construction de cette représentation il ne cherche pas à tromper sur sa véritable dimension. Avec l’usage qu’il fait de la lumière et dans la prétendue ambiguïté de l’image, l’artiste affirme prétendre « conduire le regard des gens vers la sphère du public/privé et suggérer éventuellement une narration possible ».

L’acte de regarder, et particulièrement la manière dont les gens se lient dans le regard, sont des questions qui résultent de la préoccupation première de João Paulo Serafim face à la perception humaine. Celles-ci sont explorées dans la série Prowler ainsi que dans son installation vidéo montrant le va-et-vient d’un ascenseur et de ses utilisateurs. De la même manière, un ensemble de photographies présente des personnes qui observent et qui sont donc regardées dans leur regard.

L’exposition montre également un ensemble de photographies d’auteurs inconnus, recueillies dans des brocantes par l’artiste lui-même, dans une démarche de collectionneur iconographique.

Dans les séries Je t’aime moi non plus et Grand Tourism, les mêmes idées se croisent avec la notion d’appropriation, aussi bien iconographique que sociale. Des cartes postales de stations balnéaires des années 1960 et 1970 en sont le point de départ. En sélectionnant une action, une personne ou des personnes, et en ayant recours à la presque oblitération du reste de l’image en la noircissant, Serafim déconstruit la perception traditionnelle de la carte postale et recentre notre lecture de celle-ci, dans une appropriation d’un « objet qui transporte simultanément une mémoire historique et une mémoire personnelle » (comme l’explique le critique d’art José António Leitão), classant ces cartes postales comme des « anonymes multiples devenus des confessions personnelles, avec un envoyeur et un destinataire précis ».
Dans ces images au petit format – ce qui est une critique assumée de l’hyper-valorisation de l’échelle dans la photographie contemporaine – l’artiste exige que nous nous situons une fois encore dans le camp de la perception, dans la mise au point et le flou, dans l’acte d’observer ou d’ignorer de la vie de la carte postale, sa mémoire et son intimité, c’est-à-dire que João Paulo Serafim nous demande de faire ce que n’importe quelle photographie demande : regarder.

Commissaire de l’exposition : António Pinto Ribeiro

Catalogue d’exposition : il contient des reproductions de l’ensemble des photographies exposées et des textes d’António Pinto Ribeiro et de Lúcia Marques (critique d’art)

INFORMATIONS PRATIQUES

Dates : du 23 avril au 6 juin 2008
Adresse : 51, avenue d’Iéna, 75016 Paris
Accès : métro Etoile, Kléber ou Iéna, bus 30, 31 ou 92
Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 17h30
Renseignements : 01 53 23 93 93, www.gulbenkian-paris.org <http://www.gulbenkian-paris.org/>
Entrée libre

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 17 Mars 2008 à 23:21 | Lu 589 fois

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