Paris, Galerie Roger-Viollet : « Paname Rendez-Vous. 13 bis X Mr. Djub ». 5 juin au 13 septembre 2025

Cette collaboration, à l’invitation de la galerie, trouve son origine dans l’estime réciproque que les deux artistes portent chacun au travail de l’autre, depuis bien longtemps.Ils se distinguent sans aucun doute par leurs esthétiques singulières, bien que familières, comme des cousines éloignées, mais aussi par leur technique respective. 13 bis pratique principalement le collage numérique, tandis Mr. Djub, plus traditionnel dans son approche, manie les ciseaux, la colle et de vieux journaux.

Peintre de formation et de métier, en rupture d’atelier après plusieurs années d’exercice de son art, 13 bis se réinvente ou se redécouvre Street artiste à partir de 2009, et choisit le collage comme mode d’expression. Les murs, principalement ceux de l’est parisien, deviennent les lieux privilégiés de monstration de sa créativité, les transformant en fresques géantes dans lesquelles des figures mythologiques, des êtres chimériques ou des icones de l’histoire de l’art évoluent dans des mondes fantasmagoriques, étranges et oniriques.En plongeant dans les archives photos de l’agence éponyme, c’est la troisième fois que 13 bis est convié à exposer ses œuvres dans la galerie Roger-Viollet.

Mr. Djub pratique l’art du collage depuis les années 1980, discrètement d’abord, réalisant aussi des illustrations pour des affiches, des livres et des décors. Son travail évolue à partir des années 2010, trouvant sa forme et son esthétique actuelle dans l’utilisation exclusive de périodiques illustrées de la seconde partie du XIXe siècle. Il est aussi le cofondateur de la revue HEY! modern art & pop culture, et les auditeurs de la radio France Inter le connaissent sous l’identité du programmateur musical Djubaka.

13 bis et Mr. Djub ont choisi d’explorer le Paris de la fin du XIXe au début du XXesiècle par son côté Paname, disons un peu canaille. On pourra trouver ce choix légitime si l’on convoque les inventions et techniques photographiques de l’époque, à savoir, les récréations photographiques, très prisées des premiers expérimentateurs amateurs, la photographie foraine, les frauduleuses photographies spirites, les cartes postales fantaisies, le cinématographe à la manière de Méliès, jusqu’aux avant-gardes dadaïstes et surréalistes.Ils ont chacun créé pour l’occasion 14 œuvres originales, petites saynètes sous forme d’anagrammes visuels, mêlant fragments de photographie, de gravures, de peintures ou de journaux illustrés, où ils peuvent laisser s’exprimer leur ironie et leur humour mordant.Accrochées parmi une sélection de photographies des archives Roger-Viollet, ce télescopage est comme un cadavre exquis, une sorte de vision stéréoscopique, qui fait porter un nouveau regard sur ces photographies, pourtant preuve issue de la réalité, mais qui en devient augmentée, presque hallucinante à son tour.

En entrant dans l’exposition, abandonnez toute rationalité. Vos yeux sont des fenêtres ouvertes sur l’imaginaire, votre corps vague de collages en photographies et maintenant... rêvez !

Galerie Roger-Viollet
6 rue de Seine
75006 Paris