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Paris, site François-Mitterrand - galeries 1 & 2 : « Apocalypse. Hier et demain ». 4 février au 8 juin 2025

La Bibliothèque nationale de France propose la première grande exposition consacrée à l’apocalypse. L’apocalypse ? Un mot obscur, qui fait peur, un mot qui parle de la fin du monde. Il n’en finit pas de résonner depuis deux mille ans dans notre culture et nos sociétés occidentales quand survient une catastrophe majeure, et aujourd’hui encore, en fond de nos angoisses climatiques.


Anne Imhof Sans titre, 2022 Huile sur toile imprimée (détail) Collection privée Photographie : © Timo Ohler
Anne Imhof Sans titre, 2022 Huile sur toile imprimée (détail) Collection privée Photographie : © Timo Ohler
Et pourtant… Ce mot signifie révélation, dévoilement. Dans sa source biblique, l’Apocalypse parle d’un voile se levant sur le royaume intemporel qui réunira les croyants dans la Jérusalem céleste. Un mot porteur d’espoir, fait pour déjouer nos peurs profondes ?

Du Moyen Âge à notre époque, l’exposition traverse cet imaginaire en montrant certains des plus prestigieux manuscrits de l’Apocalypse de Jean, des fragments rarement présentés de la célèbre tenture de tapisseries d’Angers, ou la fameuse suite de gravures de Dürer consacrées au texte, mais aussi de nombreux chefs-d’œuvre, tableaux, sculptures, photographies, installations, livres rares, extraits de films, venant des collections de la Bibliothèque comme des plus grandes collections françaises et européennes, publiques et privées (Centre Pompidou, musée d’Orsay, British Museum, Tate Britain, etc.).

Parmi ces quelque 300 pièces, des œuvres de William Blake, William Turner, Odilon Redon, Vassily Kandinsky, Ludwig Meidner, Natalia Gontcharova, Otto Dix, Antonin Artaud, Unica Zürn, jusqu’à Kiki Smith, Tacita Dean, Miriam Cahn et Anne Imhof.

Ouvrant le parcours de l’exposition sur les deux galeries du Site François-Mitterrand, la section « Le Livre de la Révélation » plonge le spectateur dans l’Apocalypse de Jean, le texte apocalyptique le plus célèbre de l’Occident. Elle offre des clés d’interprétation des représentations liées aux différents épisodes qui le composent, des sept sceaux au Jugement dernier, en mettant en lumière le sens originel du récit : le sens positif d’une révélation plutôt que d’une fin tragique. En explorant ce texte complexe et infiniment riche, et en exposant ses visions ainsi que les récits multiples qui s’y entremêlent, l’exposition cherche à renouer avec la compréhension de ce message et de cette mise en garde vieille de 2000 ans. Manuscrits enluminés flamboyants et œuvres majeures — peintures, sculptures, dessins, vitraux, et tapisseries — témoignent de l’importance et de la diffusion de ce texte et de son iconographie au Moyen Âge, tout en montrant comment cet imaginaire s’est consolidé et continue d’influencer notre époque.

Beatus de Saint-Sever Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse (détail) Gascogne (Saint-Sever), 3e quart du XIe siècle (avant 1072) Manuscrit peint sur parchemin BnF, département des Manuscrits
Beatus de Saint-Sever Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse (détail) Gascogne (Saint-Sever), 3e quart du XIe siècle (avant 1072) Manuscrit peint sur parchemin BnF, département des Manuscrits
La seconde partie de l’exposition, intitulée « Le temps des catastrophes », est consacrée à la fortune de l’apocalypse dans les arts, de Dürer à Brassaï, en passant par le sublime apocalyptique anglais et l’expressionnisme allemand. Elle rappelle que le texte a donné naissance à des œuvres qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, illustrant ainsi la fascination tenace et persistante des artistes — et à travers eux, de l’humanité — pour ce récit qui mêle les fléaux et la fin des temps à l’espoir et à l’attente d’un monde nouveau.

Loin de se limiter à une vision catastrophiste de l’apocalypse, véhiculée par le genre post-apocalyptique dans la littérature, le cinéma et la bande dessinée, et revenant à son sens originel, l’exposition accorde une large place au « Jour d’après ». Cette section présente un ensemble d’œuvres contemporaines, dont certaines de format monumental (Otobong Nkanga, Abdelkader Benchamma, etc.), qui esquissent ce « Jour d’après », marqué par la « colère » divine ou celle des éléments. C’est autour de ce « Jour d’après » que se construisent les fictions et représentations les plus inventives, qui, d’une certaine manière, restent fidèles à l’apocalypse, en concevant la catastrophe comme le prélude à un nouvel ordre du monde.

Commissariat général

Jeanne Brun, directrice adjointe du Musée national d’Art moderne - Centre Pompidou en charge des collections, assistée de Pauline Créteur, chargée de recherche auprès de la directrice adjointe en charge des collections au Musée national d’Art moderne - Centre Pompidou
Commissariat
François Angelier, journaliste et essayiste
Charlotte Denoël, cheffe du service des Manuscrits médiévaux, département des Manuscrits, BnF
Lucie Mailland, cheffe du service Philosophie, religion, département Philosophie Histoire Sciences de l’homme, BnF

Info+

BnF - François-Mitterrand - Galeries 1 & 2
Quai François-Mauriac
Paris XIIIe
Du mardi au samedi 10 h > 19 h | Le dimanche 13 h > 19 h
Fermeture lundi et jours fériés
Toutes les informations (dont les conditions de tarifs réduits et de gratuité) sur : www.bnf.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 5 Novembre 2024 à 04:01 | Lu 82 fois

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