© Blanc et Demilly / Fonds Julie Picault-Demilly
Depuis près de quarante ans désormais, la fille d’Antoine Demilly s’attache à rassembler l’œuvre de son père et de son associé, ensemble dispersé, mis au rebut au lendemain de la cessation d’activité du studio en 1962.
L’époque n’est pas à la conservation ; la photographie n’intéresse pas encore les institutions françaises, encore moins sous la forme a priori banale d’une production locale. La tâche s’avère immense tant Blanc et Demilly furent prolixes.
Des milliers de portraits sont sortis de leur studio où la bourgeoisie lyonnaise comme les artistes d’avant-gardes avaient leurs habitudes. Les travaux personnels des deux photographes sont tout aussi foisonnants.
La variété des sujets, dont l’identification s’est souvent perdue, témoigne des goûts éclectiques des deux acolytes qui, ayant parfois travaillé séparément, refusèrent presque toujours de voir leurs noms dissociés.
L’exposition présente une partie de ce fonds reconstitué, en l’état. Les tirages originaux, altérés par le temps et l’abandon, sont difficilement datables. Les années 1930 se mêlent aux années 1950, unies dans une même recherche de poésie iconographique.
Amoureux de la belle image et à l’écoute du progrès, Blanc et Demilly varient les expressions, passant des accents pictorialistes au vocabulaire de la Nouvelle Vision.
Leur usage précoce du Rolleiflex et du Leica, si maniables, leur confère une liberté de mouvement sans égale. Ils arpentent les rues de Lyon, les bords de Saône, la montagne et la campagne environnante où, tout à leur passion, ils n’hésitent pas emmener des groupes de photographes amateurs.
Si l’activité du studio est essentiellement tournée vers le portrait qu’ils modernisent en l’épurant de tout décor, leur curiosité, leur goût de l’expérimentation les poussent à investir tous les sujets, du plus poétique au plus formel. Blanc et Demilly revendiquent une pluralité de regards, tous soumis à l’émotion. Pour capter la vie dans ce qu’elle a de plus pittoresque, de plus inattendu, le sujet peut n’être qu’un rien, une ombre dont les lignes sobres et nettes sont traduites par une composition simple, presque abstraite, qui lui confère de la beauté, comme s’il s’agissait d’élever le banal au métaphorique. Ils mettent au jour des objets latents, des formes dans les lueurs étranges et les brumes vaporeuses du petit matin ou du crépuscule. Ces simulacres « atmosphériques » sont des filtres. Ils ont pour fonction de nous conduire à dépasser la réalité brute pour accéder à une certaine poésie visuelle. Le regard est appelé à s’égarer dans l’espace de l’image. Ces photographies sont parfois dérou- tantes.
Blanc et Demilly y collectionnent les lieux d’un « nouveau monde » dont il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire. Ce qui est dissimulé là, silencieusement, fait partie de ces choses qui ne s’expriment que dans la promenade ou la solitude. Mais cet éclectisme apparent n’est pas dispersion. Chaque image confirme qu’en allant au-delà de la simple vision, on peut apercevoir ce dont elle dispose de mystère et de beauté. Pour Blanc et Demilly, ce qui est accessible aux sens donne vie à une certaine vérité. Les photographies enregistrent et transmettent des vibrations, les moments indéterminés de la sensualité du monde. Elles sont des reflets. D’image en image, on débouche sur du nouveau. L’errance photographique, entre objets, portraits et paysages n’est qu’une pratique vagabonde et perturbatrice du regard. La modernité photographique offre cette possibilité de multiplier les points de vue, c’est-à-dire les expériences d’un « nouveau monde », une exploration du proche qui est aussi une connaissance de nous-mêmes.
L’époque n’est pas à la conservation ; la photographie n’intéresse pas encore les institutions françaises, encore moins sous la forme a priori banale d’une production locale. La tâche s’avère immense tant Blanc et Demilly furent prolixes.
Des milliers de portraits sont sortis de leur studio où la bourgeoisie lyonnaise comme les artistes d’avant-gardes avaient leurs habitudes. Les travaux personnels des deux photographes sont tout aussi foisonnants.
La variété des sujets, dont l’identification s’est souvent perdue, témoigne des goûts éclectiques des deux acolytes qui, ayant parfois travaillé séparément, refusèrent presque toujours de voir leurs noms dissociés.
L’exposition présente une partie de ce fonds reconstitué, en l’état. Les tirages originaux, altérés par le temps et l’abandon, sont difficilement datables. Les années 1930 se mêlent aux années 1950, unies dans une même recherche de poésie iconographique.
Amoureux de la belle image et à l’écoute du progrès, Blanc et Demilly varient les expressions, passant des accents pictorialistes au vocabulaire de la Nouvelle Vision.
Leur usage précoce du Rolleiflex et du Leica, si maniables, leur confère une liberté de mouvement sans égale. Ils arpentent les rues de Lyon, les bords de Saône, la montagne et la campagne environnante où, tout à leur passion, ils n’hésitent pas emmener des groupes de photographes amateurs.
Si l’activité du studio est essentiellement tournée vers le portrait qu’ils modernisent en l’épurant de tout décor, leur curiosité, leur goût de l’expérimentation les poussent à investir tous les sujets, du plus poétique au plus formel. Blanc et Demilly revendiquent une pluralité de regards, tous soumis à l’émotion. Pour capter la vie dans ce qu’elle a de plus pittoresque, de plus inattendu, le sujet peut n’être qu’un rien, une ombre dont les lignes sobres et nettes sont traduites par une composition simple, presque abstraite, qui lui confère de la beauté, comme s’il s’agissait d’élever le banal au métaphorique. Ils mettent au jour des objets latents, des formes dans les lueurs étranges et les brumes vaporeuses du petit matin ou du crépuscule. Ces simulacres « atmosphériques » sont des filtres. Ils ont pour fonction de nous conduire à dépasser la réalité brute pour accéder à une certaine poésie visuelle. Le regard est appelé à s’égarer dans l’espace de l’image. Ces photographies sont parfois dérou- tantes.
Blanc et Demilly y collectionnent les lieux d’un « nouveau monde » dont il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire. Ce qui est dissimulé là, silencieusement, fait partie de ces choses qui ne s’expriment que dans la promenade ou la solitude. Mais cet éclectisme apparent n’est pas dispersion. Chaque image confirme qu’en allant au-delà de la simple vision, on peut apercevoir ce dont elle dispose de mystère et de beauté. Pour Blanc et Demilly, ce qui est accessible aux sens donne vie à une certaine vérité. Les photographies enregistrent et transmettent des vibrations, les moments indéterminés de la sensualité du monde. Elles sont des reflets. D’image en image, on débouche sur du nouveau. L’errance photographique, entre objets, portraits et paysages n’est qu’une pratique vagabonde et perturbatrice du regard. La modernité photographique offre cette possibilité de multiplier les points de vue, c’est-à-dire les expériences d’un « nouveau monde », une exploration du proche qui est aussi une connaissance de nous-mêmes.
Pratique
Musée Nicéphore Niépce
28 quai des messageries
71100 Chalon-sur-Saône
03 85 48 41 98
03 85 48 63 20 / fax
contact@museeniepce.com
www.museeniepce.com
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