De ces deux artistes créateurs, c'est le Grand Oeuvre, celui de toute une vie, de l'engagement constant, confirmant la ligne des dernières expositions de la Galerie en citant Huysmans, "faire de sa vie une oeuvre d'art", ou , actuellement, "Emois" de Jacques Migayrou : "ne jamais perdre le fil." Deux rencontres fortes donc, dans le droit fil de la Galerie appliqué à la photographie : l'importance de la main, avec le tirage Fresson, de la portée poétique et du parti pris, de la représentation mythique et du signe quotidien.
Dolorès Marat. La robe noire, 1988, tirage Fresson, ex 8/10
Dolorès Marat nous livre les traces de ses différents voyages et errances, à la fois dans les grandes capitales, Paris ou New York des années 90, où elle offre une vision poétique de la réalité, se perdant dans ces villes peuplées de fantômes et de solitudes ; mais aussi les traces de son périple autour du bassin méditerranéen amorcé dans les années 2000 et qu’elle poursuit inlassablement, domptant peu à peu la lumière vive du sud qui lui était si peu familière. C’est l’atelier Fresson qui, depuis le premier cliché, en 1983, tire ses négatifs et fait partie intégrante de son univers. La technique du tirage au charbon donne une douceur veloutée aux photographies et perd un peu le spectateur qui ne sait s'il voit une peinture, un pastel ou une photographie. Ainsi, Dolorès Marat nous révèle ses moments suspendus, ses couleurs à la fois pénétrantes et fugaces, son inspiration en clair-obscur, entre rêve et réalité.
Gilles Verneret. Sur les traces de Jésus, la barque, 2010, photographie, ex 1 / 10, 80 x 80 cm
Gilles Verneret a choisi d'aller sur les traces des grands Demeurants ou d’événements connus qui abordent les rapports du réel et de l’imaginaire. En 2008, Françoise Besson écrivait déjà : « Gilles Verneret dit faire un travail très primitif, dans lequel l’image naît de l’affleurement d’un paysage aimé, de l’intensité de l’affect suscité par le corps à corps avec les choses, infiniment désiré, toujours refusé. Garder trace de cet élan, prendre l’empreinte de cet en-avant du désir et de ce qui l’entrave, tel est l’enjeu. (…/…) Cette photo, il l’entend comme trace de traces, témoignage humain de ce que l’homme fait au monde. »
Ce désir de traces s'est inscrit dans une série de voyages, de chapitres. Son voyage en terre sainte lui a déclenché le premier chapitre qui a donné lieu à une sublime série d'images montrées dans une exposition à la bibliothèque de la Part-Dieu, le silence et l'oubli, sur les traces de Jésus.
En spécialiste d'une prose visuelle, il part à la rencontre de Jésus, d’Hermann Hesse, de Nietzsche, de Proust, Dostoievki ou encore de Cézanne...
Ces deux expositions illustrent fragmentairement trente ans d'images et autant d'engagement, et feront chacune l'objet d'une monographie complète : pour Dolorès Marat, le Voyage autour de la Méditerranée qui se terminera par la Turquie et l’Algérie, et, pour Gilles Verneret, avec Beethoven et quelques autres grands Demeurants comme, puisque il nous revient de Grèce, Ulysse.
Ce désir de traces s'est inscrit dans une série de voyages, de chapitres. Son voyage en terre sainte lui a déclenché le premier chapitre qui a donné lieu à une sublime série d'images montrées dans une exposition à la bibliothèque de la Part-Dieu, le silence et l'oubli, sur les traces de Jésus.
En spécialiste d'une prose visuelle, il part à la rencontre de Jésus, d’Hermann Hesse, de Nietzsche, de Proust, Dostoievki ou encore de Cézanne...
Ces deux expositions illustrent fragmentairement trente ans d'images et autant d'engagement, et feront chacune l'objet d'une monographie complète : pour Dolorès Marat, le Voyage autour de la Méditerranée qui se terminera par la Turquie et l’Algérie, et, pour Gilles Verneret, avec Beethoven et quelques autres grands Demeurants comme, puisque il nous revient de Grèce, Ulysse.