Un Président au-delà du cliché
L’image d’un homme public, et a fortiori celle d’un président de la République, ne peut être laissée au hasard. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux s’attachent les services d’un photographe.
C’est Jacques Lowe pour John Fitzgerald Kennedy - on se souvient de la célèbre photo du petit John-John jouant sous le bureau de son père à la Maison Blanche - ou plus récemment Pete Souza, pour Barack Obama.
Jacques Chirac, lui, a choisi Éric Lefeuvre. Photographe attitré, de la Mairie de Paris à l’Élysée, Eric Lefeuvre l’a accompagné pendant plus de trente-cinq ans, le suivant dans toutes ses activités, en province, en Europe, dans le monde. Observateur attentif des coulisses du pouvoir, il a réalisé, sans jamais se mettre en avant, des milliers de clichés qui constituent un témoignage irremplaçable sur un président qui est entré aujourd’hui dans l’Histoire.
La plupart de ses photographies sont prises au vol et nous révèlent un homme empathique et chaleureux. Il le suit jour après jour tentant, non sans mal, de mettre ses pas dans ceux d’un président qui parcourt le monde à grandes enjambées et traverse sans complexes les foules au grand dam de son service de sécurité.
Jacques Chirac, nous dit Éric Lefeuvre, aimait la photographie mais restait indifférent à celle qui le représentait. Seules trônaient sur son bureau à l’Élysée quelques photographies de famille, dont le portrait de son petit- fils Martin et celui de Georges Pompidou.
Sur plusieurs images on peut voir le président l’œil sur le viseur d’un appareil photo. On connaissait son goût pour les arts asiatiques et les arts premiers mais savait-on qu’il nourrissait une passion discrète pour l’art de Niépce, l’inventeur de la photographie au début du XIXe siècle ?
En soutenant l’initiative du Mois de la Photo, en ouvrant des départements photographiques dans les musées et en décidant la création de la Maison Européenne de la Photographie, le Maire de Paris, en effet, a fortement contribué à rendre à la ville lumière son statut de capitale mondiale de la Photographie. Il appréciait les œuvres d’Henri Cartier-Bresson, d’Irving Penn ou encore Bettina Rheims…
Dans cette exposition, les images d’Eric Lefeuvre illustrent les voyages d’un président citoyen du monde qui a donné à sa fonction une dimension humaine. Éclairé par la photographie, il paraît à la fois proche et lointain. On comprend mieux dès lors la place à part qu’il occupe dans le cœur des Français et qui fait de lui l’un des présidents les plus aimés de la Ve République.
Jean-Luc Monterosso, commissaire de l’exposition, avec le concours de Jean-François Camp
C’est Jacques Lowe pour John Fitzgerald Kennedy - on se souvient de la célèbre photo du petit John-John jouant sous le bureau de son père à la Maison Blanche - ou plus récemment Pete Souza, pour Barack Obama.
Jacques Chirac, lui, a choisi Éric Lefeuvre. Photographe attitré, de la Mairie de Paris à l’Élysée, Eric Lefeuvre l’a accompagné pendant plus de trente-cinq ans, le suivant dans toutes ses activités, en province, en Europe, dans le monde. Observateur attentif des coulisses du pouvoir, il a réalisé, sans jamais se mettre en avant, des milliers de clichés qui constituent un témoignage irremplaçable sur un président qui est entré aujourd’hui dans l’Histoire.
La plupart de ses photographies sont prises au vol et nous révèlent un homme empathique et chaleureux. Il le suit jour après jour tentant, non sans mal, de mettre ses pas dans ceux d’un président qui parcourt le monde à grandes enjambées et traverse sans complexes les foules au grand dam de son service de sécurité.
Jacques Chirac, nous dit Éric Lefeuvre, aimait la photographie mais restait indifférent à celle qui le représentait. Seules trônaient sur son bureau à l’Élysée quelques photographies de famille, dont le portrait de son petit- fils Martin et celui de Georges Pompidou.
Sur plusieurs images on peut voir le président l’œil sur le viseur d’un appareil photo. On connaissait son goût pour les arts asiatiques et les arts premiers mais savait-on qu’il nourrissait une passion discrète pour l’art de Niépce, l’inventeur de la photographie au début du XIXe siècle ?
En soutenant l’initiative du Mois de la Photo, en ouvrant des départements photographiques dans les musées et en décidant la création de la Maison Européenne de la Photographie, le Maire de Paris, en effet, a fortement contribué à rendre à la ville lumière son statut de capitale mondiale de la Photographie. Il appréciait les œuvres d’Henri Cartier-Bresson, d’Irving Penn ou encore Bettina Rheims…
Dans cette exposition, les images d’Eric Lefeuvre illustrent les voyages d’un président citoyen du monde qui a donné à sa fonction une dimension humaine. Éclairé par la photographie, il paraît à la fois proche et lointain. On comprend mieux dès lors la place à part qu’il occupe dans le cœur des Français et qui fait de lui l’un des présidents les plus aimés de la Ve République.
Jean-Luc Monterosso, commissaire de l’exposition, avec le concours de Jean-François Camp
© Éric Lefeuvre
L’exposition
Une exposition de soixante photographies en noir et blanc et en couleur, dont la plupart sont inédites, réalisées par Éric Lefeuvre, photographe, auteur et journaliste.
Pendant plus de trente ans, il n’a cessé de photographier cet homme d’État qui figure aujourd’hui parmi les personnalités politiques préférées des Français. Trente années à côtoyer, accompagner, observer mais surtout à épier avec ses « Leica » ce personnage hors du commun, aussi secret et mystérieux qu’attachant mais avant tout profondément humain.
À travers des photographies de Jacques Chirac, des scènes de vie et des portraits de ceux qu’il rencontrait lors de ses voyages, cette exposition nous permet d’approcher au plus près de cette soif authentique de découverte de l’Homme et des cultures qui anima tout au long de sa vie Jacques Chirac, véritable citoyen du monde.
Certains pensent que Jacques Chirac aurait fait un excellent anthropologue, sans doute, mais ce dont Éri© Lefeuvre est aujourd’hui certain, c’est qu’il aurait pu être un grand photographe et que sur certains voyages officiels il aurait certainement parfois préféré être à «sa » place !
Pendant plus de trente ans, il n’a cessé de photographier cet homme d’État qui figure aujourd’hui parmi les personnalités politiques préférées des Français. Trente années à côtoyer, accompagner, observer mais surtout à épier avec ses « Leica » ce personnage hors du commun, aussi secret et mystérieux qu’attachant mais avant tout profondément humain.
À travers des photographies de Jacques Chirac, des scènes de vie et des portraits de ceux qu’il rencontrait lors de ses voyages, cette exposition nous permet d’approcher au plus près de cette soif authentique de découverte de l’Homme et des cultures qui anima tout au long de sa vie Jacques Chirac, véritable citoyen du monde.
Certains pensent que Jacques Chirac aurait fait un excellent anthropologue, sans doute, mais ce dont Éri© Lefeuvre est aujourd’hui certain, c’est qu’il aurait pu être un grand photographe et que sur certains voyages officiels il aurait certainement parfois préféré être à «sa » place !
Éric Lefeuvre
Enfant, Éric Lefeuvre pousse souvent la porte du laboratoire noir et blanc de son père. De ces heures excitantes passées dans cette petite pièce rougissante naît une vocation qui le pousse à intégrer l’agence GWD, qui couvre l’actualité politique et sociale, puis à effectuer ses premières piges pour l’AFP pour y apprendre le métier de reporter-photographe.
Après une année dans la Marine Nationale, la chance lui sourit au bon moment : un ancien photographe de Jours de France cherche des jeunes photographes pour reconstruire le service photo de la capitale où Chirac s’est retranché un peu abattu après sa défaite aux Présidentielles de 1988. En 48 heures Éric est embauché.
Commence alors pour lui une aventure hors du commun, des milliers de kilomètres parcourus à travers l’hexagone et le monde, mais surtout de nombreux kilomètres de pellicules Kodak Tri-X impressionnées avec ses deux M6 Leica.
Une aventure de 30 ans à accompagner aussi bien dans ses déplacements que dans l’intimité celui qui deviendra le 5e Président de la Ve République.
Après une année dans la Marine Nationale, la chance lui sourit au bon moment : un ancien photographe de Jours de France cherche des jeunes photographes pour reconstruire le service photo de la capitale où Chirac s’est retranché un peu abattu après sa défaite aux Présidentielles de 1988. En 48 heures Éric est embauché.
Commence alors pour lui une aventure hors du commun, des milliers de kilomètres parcourus à travers l’hexagone et le monde, mais surtout de nombreux kilomètres de pellicules Kodak Tri-X impressionnées avec ses deux M6 Leica.
Une aventure de 30 ans à accompagner aussi bien dans ses déplacements que dans l’intimité celui qui deviendra le 5e Président de la Ve République.
Dans l'ombre de Chirac
© Éric Lefeuvre
Pendant trente ans j’ai vécu dans l’ombre de Jacques Chirac.
Lorsque son nom est évoqué, je ne pense pas au Maire de Paris, au politicien ou au président de la République, mais à un homme à la curiosité permanente affichant un sourire constant et une fantastique vitalité, profondément tourné vers les autres et, comme les grands artistes, porteur d’un message qui ne sera compris que plus tard.
Toujours à l’écoute de l’autre, il était profondément convaincu qu’il faut se nourrir de toutes les civilisations. S’il était fier que l’Europe soit à l’origine du mouvement d’émancipation des peuples grâce aux Droits de l’Homme, cela n’introduisait pour autant à ses yeux aucune hiérarchie entre les civilisations, chacune portant à sa manière un regard différent sur le monde, dont aucune ne peut se prévaloir de la vérité.
Partir à la rencontre des cultures et s’émerveiller de leurs richesses n’était pas pour Jacques Chirac une posture médiatique ou anecdotique mais le résultat d’un amour profond pour l’humanité dans toutes ses facettes.
Ma toute première photographie de lui remonte à 1984. Il était Maire de Paris, il avait 52 ans, j’en avais 18. C’était lors d’une réception à l’Hôtel de Ville, j’avais été appelé à remplacer des photographes du service de presse, je me souviendrai toujours combien j’avais été à la fois impressionné et tremblant face à ce grand escogriffe.
Ma toute dernière image de lui date de l’été 2016, je voulais réaliser des photos de ses mains et qu’il pose avec l’une des statuettes Africaines qu’il gardait précieusement dans son bureau rue de Lille, il a gentiment accepté et a même esquissé un léger sourire. Ce furent mes dernières photos de lui. Jacques Chirac n’aimait pas les photos dans lesquelles il apparaissait, mais il aimait la photographie, celle qui montrait l’autre, les autres, celle qui lui permettait d’assouvir sa curiosité et ses interrogations sur le monde. J’ai à ce titre toujours été frappé par le fait qu’il ne dispose d’aucune photo de lui dans son bureau à l’Élysée.
J’ai encore à l’esprit un voyage officiel au Mali en octobre 2003 en pays Dogon où nous avions pu assister à une danse cérémonielle des masques. J’ai eu l’idée de lui offrir pour son anniversaire un album retraçant ce voyage avec des photographies de lui, des danses, des masques… Quelle n’a pas été ma surprise de voir l’album me revenir une semaine après avec toutes les images où il apparaissait et dont il avait découpé et gardé toutes celles contenant des masques et de la danse !
Eric Lefeuvre
Lorsque son nom est évoqué, je ne pense pas au Maire de Paris, au politicien ou au président de la République, mais à un homme à la curiosité permanente affichant un sourire constant et une fantastique vitalité, profondément tourné vers les autres et, comme les grands artistes, porteur d’un message qui ne sera compris que plus tard.
Toujours à l’écoute de l’autre, il était profondément convaincu qu’il faut se nourrir de toutes les civilisations. S’il était fier que l’Europe soit à l’origine du mouvement d’émancipation des peuples grâce aux Droits de l’Homme, cela n’introduisait pour autant à ses yeux aucune hiérarchie entre les civilisations, chacune portant à sa manière un regard différent sur le monde, dont aucune ne peut se prévaloir de la vérité.
Partir à la rencontre des cultures et s’émerveiller de leurs richesses n’était pas pour Jacques Chirac une posture médiatique ou anecdotique mais le résultat d’un amour profond pour l’humanité dans toutes ses facettes.
Ma toute première photographie de lui remonte à 1984. Il était Maire de Paris, il avait 52 ans, j’en avais 18. C’était lors d’une réception à l’Hôtel de Ville, j’avais été appelé à remplacer des photographes du service de presse, je me souviendrai toujours combien j’avais été à la fois impressionné et tremblant face à ce grand escogriffe.
Ma toute dernière image de lui date de l’été 2016, je voulais réaliser des photos de ses mains et qu’il pose avec l’une des statuettes Africaines qu’il gardait précieusement dans son bureau rue de Lille, il a gentiment accepté et a même esquissé un léger sourire. Ce furent mes dernières photos de lui. Jacques Chirac n’aimait pas les photos dans lesquelles il apparaissait, mais il aimait la photographie, celle qui montrait l’autre, les autres, celle qui lui permettait d’assouvir sa curiosité et ses interrogations sur le monde. J’ai à ce titre toujours été frappé par le fait qu’il ne dispose d’aucune photo de lui dans son bureau à l’Élysée.
J’ai encore à l’esprit un voyage officiel au Mali en octobre 2003 en pays Dogon où nous avions pu assister à une danse cérémonielle des masques. J’ai eu l’idée de lui offrir pour son anniversaire un album retraçant ce voyage avec des photographies de lui, des danses, des masques… Quelle n’a pas été ma surprise de voir l’album me revenir une semaine après avec toutes les images où il apparaissait et dont il avait découpé et gardé toutes celles contenant des masques et de la danse !
Eric Lefeuvre
Informations pratiques
Campo Santo
Chapelle de la Funéraria
Rue Amiral Ribeil
66000 Perpignan
Entrée gratuite
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 17h30
Jusqu’à 20h tous les jeudis
+33 4 68 62 38 00
www.photo-journalisme.org
Chapelle de la Funéraria
Rue Amiral Ribeil
66000 Perpignan
Entrée gratuite
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 17h30
Jusqu’à 20h tous les jeudis
+33 4 68 62 38 00
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