Ambition d’art
« Les artistes changent le monde ; à tout le moins, certains ont essayé. Ou plutôt, il serait plus juste de dire que certains changent l’individu-spectateur, sous réserve que celui-ci accepte le dialogue avec l’art. C’était vrai il y a encore quelques années, quand le Nouveau Musée s’est auto-généré ; il est devenu depuis « Institut d’art contemporain », avec l’idée que l’art se travaille, s’étudie aussi. Évidemment, c’est encore vrai aujourd’hui, même si les utopies modernes et progressistes ont baissé la tête sous l’assaut du spectacle, du business ou du sauve-qui-peut individuel.
« Apprendre à lire l’art » – c’était le titre d’une des expositions de Lawrence Weiner à l’Institut – et l’on pourrait imaginer que ses programmes successifs, de 1978 à 2008, ont tenté de mettre en espace cette ambition. Lire l’art de son temps, c’est donc potentiellement lire son temps différemment, à la lumière de ce que les artistes apportent d’éclairages nouveaux.
L’histoire de l’art, en fait, est toute entière dans ces va-et-vient permanents entre une société et ses créateurs.
Chacun de ceux qui participent à l’exposition Ambition d’art a transformé, peu ou prou, un pourcentage, peut-être plus important qu’on imagine, du public venu dans la vieille école de Villeurbanne. Provocations à réfléchir à notre situation au monde (Alighiero Boetti), à notre capacité de regard (Daniel Buren), à notre rapport à l’objet (Tony Cragg), à notre oubli des mythologies et du classicisme (Luciano Fabro), à notre rapport à une religiosité contemporaine enfouie (Anish Kapoor), au temps, au rapport individu/infini (On Kawara), au machisme et ses corollaires (Martha Rosler), à l’image reconstruite et à la peinture (Jeff
Wall), à la poésie et à la générosité du dialogue (Lawrence Weiner), à l’étrangeté et au décalage (Jordi Colomer), à la ville et à la nécessité, toujours, de militer pour la survivance des utopies (Yona Friedman).
L’Institut a présenté, en trente ans, plus de cent quarante artistes en exposition personnelle ou en exposition collective restreinte. Gordon Matta-Clark, Giulio Paolini, Leonel Moura, Öyvind Fahlström, Gillian Wearing, Douglas Gordon, Melik Ohanian, bien d’autres auraient pu participer à Ambition d’art mais l’Institut n’a que onze salles et, fidèle à notre volonté de respecter artistes et public, j’ai pensé qu’il était juste d’organiser Ambition d’art comme un dialogue de onze expositions personnelles, d’où cette sélection. Le livre en deux volumes permet de réparer l’inévitable injustice de l’exposition et réunit tous les artistes qui ont participé à cette aventure.
Le challenge d’Ambition d’art, c’est de dépasser l’évocation des trente ans. Il ne s’agit pas de commémorer mais de réfléchir au présent à la lumière d’un passé très récent. Il s’agit aussi de tenter de mettre en perspective plusieurs temps du travail de chacun. Une manière encore d’offrir une lecture révélatrice de l’art de onze artistes parmi les plus importants de ces années d’entre-deux siècles ».
Jean Louis Maubant
Les artistes :
Alighiero Boetti, Daniel Buren, Jordi Colomer, Tony Cragg, Luciano Fabro, Yona Friedman, Anish Kapoor, On Kawara, Martha Rosler, Jeff Wall, Lawrence Weiner
« Apprendre à lire l’art » – c’était le titre d’une des expositions de Lawrence Weiner à l’Institut – et l’on pourrait imaginer que ses programmes successifs, de 1978 à 2008, ont tenté de mettre en espace cette ambition. Lire l’art de son temps, c’est donc potentiellement lire son temps différemment, à la lumière de ce que les artistes apportent d’éclairages nouveaux.
L’histoire de l’art, en fait, est toute entière dans ces va-et-vient permanents entre une société et ses créateurs.
Chacun de ceux qui participent à l’exposition Ambition d’art a transformé, peu ou prou, un pourcentage, peut-être plus important qu’on imagine, du public venu dans la vieille école de Villeurbanne. Provocations à réfléchir à notre situation au monde (Alighiero Boetti), à notre capacité de regard (Daniel Buren), à notre rapport à l’objet (Tony Cragg), à notre oubli des mythologies et du classicisme (Luciano Fabro), à notre rapport à une religiosité contemporaine enfouie (Anish Kapoor), au temps, au rapport individu/infini (On Kawara), au machisme et ses corollaires (Martha Rosler), à l’image reconstruite et à la peinture (Jeff
Wall), à la poésie et à la générosité du dialogue (Lawrence Weiner), à l’étrangeté et au décalage (Jordi Colomer), à la ville et à la nécessité, toujours, de militer pour la survivance des utopies (Yona Friedman).
L’Institut a présenté, en trente ans, plus de cent quarante artistes en exposition personnelle ou en exposition collective restreinte. Gordon Matta-Clark, Giulio Paolini, Leonel Moura, Öyvind Fahlström, Gillian Wearing, Douglas Gordon, Melik Ohanian, bien d’autres auraient pu participer à Ambition d’art mais l’Institut n’a que onze salles et, fidèle à notre volonté de respecter artistes et public, j’ai pensé qu’il était juste d’organiser Ambition d’art comme un dialogue de onze expositions personnelles, d’où cette sélection. Le livre en deux volumes permet de réparer l’inévitable injustice de l’exposition et réunit tous les artistes qui ont participé à cette aventure.
Le challenge d’Ambition d’art, c’est de dépasser l’évocation des trente ans. Il ne s’agit pas de commémorer mais de réfléchir au présent à la lumière d’un passé très récent. Il s’agit aussi de tenter de mettre en perspective plusieurs temps du travail de chacun. Une manière encore d’offrir une lecture révélatrice de l’art de onze artistes parmi les plus importants de ces années d’entre-deux siècles ».
Jean Louis Maubant
Les artistes :
Alighiero Boetti, Daniel Buren, Jordi Colomer, Tony Cragg, Luciano Fabro, Yona Friedman, Anish Kapoor, On Kawara, Martha Rosler, Jeff Wall, Lawrence Weiner
Publication
Cette publication, en deux volumes, réunit tous les artistes qui ont participé à l’aventure de l’Institut d’art contemporain.
Le premier volume, intitulé Alphabet, rassemble les interventions des artistes, des extraits du colloque Muséographie de l’art contemporain organisé par le Nouveau Musée en 1979 et des textes critiques de professionnels de l’art interrogés sur « ce qui s’est passé dans l’art et ce qui a changé dans les structures de l’art contemporain en Europe depuis trente ans ».
Le deuxième volume, Archives, présente l’histoire de l’Institut d’art contemporain, exposition par exposition de 1978 à 2008, accompagnée de la liste des œuvres exposées et de documents d’archives des rencontres, colloques, leçons d’artistes, vernissages et correspondances avec les artistes.
Cette publication est coéditée avec les Presses du réel, dans le cadre de la collection De Mémoires.
Le premier volume, intitulé Alphabet, rassemble les interventions des artistes, des extraits du colloque Muséographie de l’art contemporain organisé par le Nouveau Musée en 1979 et des textes critiques de professionnels de l’art interrogés sur « ce qui s’est passé dans l’art et ce qui a changé dans les structures de l’art contemporain en Europe depuis trente ans ».
Le deuxième volume, Archives, présente l’histoire de l’Institut d’art contemporain, exposition par exposition de 1978 à 2008, accompagnée de la liste des œuvres exposées et de documents d’archives des rencontres, colloques, leçons d’artistes, vernissages et correspondances avec les artistes.
Cette publication est coéditée avec les Presses du réel, dans le cadre de la collection De Mémoires.
Colloque
Dans le cadre de l’exposition, l’Institut d’art contemporain organise le colloque Ambition d’art les 30 et 31 mai 2008 qui réunit artistes, critiques, historiens, philosophes et responsables de structures européens.
A l’aune des trente ans de l’Institut, le colloque interroge ce qui doit être apprécié en termes de transmission et d’évaluation des critères artistiques dans le contexte socio-politique d’aujourd’hui.
A l’aune des trente ans de l’Institut, le colloque interroge ce qui doit être apprécié en termes de transmission et d’évaluation des critères artistiques dans le contexte socio-politique d’aujourd’hui.
La Collection Rhône-Alpes en région
En résonance avec l’exposition Ambition d’art, l’Institut d’art contemporain organise un ensemble d’expositions de la Collection Rhône-Alpes en région. Il s’agit ainsi de prolonger la réflexion instaurée à Villeurbanne et de réfléchir à l’acte de collectionner, étape inhérente à l’acte de produire et d’exposer des œuvres d’art.
De fin mai à début octobre 2008 :
Palais Delphinal – Saint-Donat-sur-l’Herbasse (Drôme)
Galerie d’exposition du Théâtre de Privas
Conseil général de l’Ardèche - Privas (Ardèche)
La Bâtie d’Urfé - Conseil général de la Loire
Saint-Etienne-le-Molard
Maison de la Cure Saint-Restitut (Drôme)
Angle Art Contemporain – St Paul-Trois-Châteaux (Drôme)
Groupe art Contemporain (GAC)/Chapelle Sainte-Marie
Annonay (Ardèche) // Espace François Ducros
Les enfants du facteur – Grignan (Drôme)
De fin mai à début octobre 2008 :
Palais Delphinal – Saint-Donat-sur-l’Herbasse (Drôme)
Galerie d’exposition du Théâtre de Privas
Conseil général de l’Ardèche - Privas (Ardèche)
La Bâtie d’Urfé - Conseil général de la Loire
Saint-Etienne-le-Molard
Maison de la Cure Saint-Restitut (Drôme)
Angle Art Contemporain – St Paul-Trois-Châteaux (Drôme)
Groupe art Contemporain (GAC)/Chapelle Sainte-Marie
Annonay (Ardèche) // Espace François Ducros
Les enfants du facteur – Grignan (Drôme)