Hardi dans le pré carré de sa table à composer et exagérément radical dans ses prises de position, Webern n’en est pas moins un être fragile et délicat, d’une sensibilité maladive, marqué par une inclination au secret et un penchant non moins pathologique à l’idolâtrie pour les montagnes autrichiennes et le monde adulé de son enfance. Il y a chez Webern un invisible irréfutable, un arrière-pays fait de préhensibles silences que sa musique révèle à chacun.
Et c’est sans doute, par-delà le déploiement du sonore, cette énigme si particulière que l’on retient de sa musique, ce qui est tu autant que ce qu’elle murmure. « J'ai entendu comme un chuchotement sans parole que j'essaie de traduire en langue d'homme, écrit Jaccottet ». Or, de ces silences, l’on ne peut qu’avoir l’abrupt désir, si ce n’est la nostalgie insensée. Notre époque produit considérablement de bruit. Au mieux, les plus prudents d’entre nous parviennent-ils au moindre du bruit – à cet état où vivre tendrait à se confondre avec une extrême lenteur ou une immobilité d’extase où nous place justement l’art d’Anton Webern.
Toute sa vie, le compositeur s’efforcera d’échapper à la rumeur et à la rudesse du monde, convoquant dans sa musique cet idéal de paix et de beauté auxquels il aspirait tant. Assomption étrange où la langue musicale n’est ni défigurée ni simplement ornementale, mais où elle renonce à un usage commun aussi bien que profane du langage. Conception religieuse, donc : Webern fut aussi l’un des adeptes de la « religion de l’art », socle sur lequel furent érigées les espérances nouvelles des premières avant-gardes, et vision essentielle à l’approche de sa musique, qui éclaire son organisation exigeante et les intentions profondes qui l’animent.
L’un des enjeux des « Journées Webern » sera notamment d’ébranler les idées reçues sur le plus radical des représentants de l’école de Vienne et de tenter d’apporter un éclairage nouveau sur l’homme et son œuvre. En l’espace d’une semaine, l’intégralité des œuvres du compositeur sera ainsi présentée à Genève, l’occasion pour chacun de découvrir ou de faire plus ample connaissance avec l’une des figures majeures de la musique du XXe siècle. En faisant ainsi la démonstration que la musique, dans ce qu’elle a de plus moderne, n’est pas réservée à un petit cercle d’initiés, les principales institutions musicales genevoises nourrissent un désir commun, celui de porter ensemble l’excellence et l’émotion au plus près d’un large public. Ensemble, elles font montre de leur aspiration commune à un meilleur partage du patrimoine musical dans ce qu’il a de plus utopique.
Damien Pousset
Directeur artistique de l’Ensemble Contrechamps
Et c’est sans doute, par-delà le déploiement du sonore, cette énigme si particulière que l’on retient de sa musique, ce qui est tu autant que ce qu’elle murmure. « J'ai entendu comme un chuchotement sans parole que j'essaie de traduire en langue d'homme, écrit Jaccottet ». Or, de ces silences, l’on ne peut qu’avoir l’abrupt désir, si ce n’est la nostalgie insensée. Notre époque produit considérablement de bruit. Au mieux, les plus prudents d’entre nous parviennent-ils au moindre du bruit – à cet état où vivre tendrait à se confondre avec une extrême lenteur ou une immobilité d’extase où nous place justement l’art d’Anton Webern.
Toute sa vie, le compositeur s’efforcera d’échapper à la rumeur et à la rudesse du monde, convoquant dans sa musique cet idéal de paix et de beauté auxquels il aspirait tant. Assomption étrange où la langue musicale n’est ni défigurée ni simplement ornementale, mais où elle renonce à un usage commun aussi bien que profane du langage. Conception religieuse, donc : Webern fut aussi l’un des adeptes de la « religion de l’art », socle sur lequel furent érigées les espérances nouvelles des premières avant-gardes, et vision essentielle à l’approche de sa musique, qui éclaire son organisation exigeante et les intentions profondes qui l’animent.
L’un des enjeux des « Journées Webern » sera notamment d’ébranler les idées reçues sur le plus radical des représentants de l’école de Vienne et de tenter d’apporter un éclairage nouveau sur l’homme et son œuvre. En l’espace d’une semaine, l’intégralité des œuvres du compositeur sera ainsi présentée à Genève, l’occasion pour chacun de découvrir ou de faire plus ample connaissance avec l’une des figures majeures de la musique du XXe siècle. En faisant ainsi la démonstration que la musique, dans ce qu’elle a de plus moderne, n’est pas réservée à un petit cercle d’initiés, les principales institutions musicales genevoises nourrissent un désir commun, celui de porter ensemble l’excellence et l’émotion au plus près d’un large public. Ensemble, elles font montre de leur aspiration commune à un meilleur partage du patrimoine musical dans ce qu’il a de plus utopique.
Damien Pousset
Directeur artistique de l’Ensemble Contrechamps
Programme
JEUDI 13 NOVEMBRE / BFM - Genève / 20h30
Concert
L’Orchestre de Chambre de Genève
Chœur de chambre de la Haute École de Musique de Genève
Coproduction avec l’Ensemble Contrechamps
Partenariat avec le Centre International de Percussion et la Haute École de Musique de Genève
SAMEDI 15 NOVEMBRE / Conservatoire de Musique - Genève / 15h00
Concert-Table-ronde
Sous l’égide de Philippe Albèra et de Georges Starobinski
Étudiants de la Haute École de Musique de Genève
SAMEDI 15 NOVEMBRE / Foyer du Grand Théâtre de Genève / 18h00
Vernissage de l’exposition Webern
SAMEDI 15 NOVEMBRE / BFM - Genève / 20h00
Concert
Orchestre des Hautes Écoles de Musique de Genève-Lausanne
DIMANCHE 16 NOVEMBRE / Foyer du Grand Théâtre de Genève/ de 16h00 à 19h00
Exposition Webern
Du mardi 16 au samedi 22 novembre - de 12h00 à 18h00
Fermé le lundi 17 novembre
DIMANCHE 16 NOVEMBRE / Grand Théâtre - Genève / 20h00
Récital
Claudia Barainsky, soprano
Eric Schneider, piano
MARDI 18 NOVEMBRE / Société de Lecture - Genève / 19h00
Concert-conférence
Alain Galliari
Quatuor Sine Nomine
MERCREDI 19 NOVEMBRE / Victoria Hall - Genève / 20h00
Concert
Orchestre de la Suisse Romande
JEUDI 20 NOVEMBRE / Radio, Studio Ernest Ansermet - Genève / 20h00
Concert
Ensemble Contrechamps
Concert
L’Orchestre de Chambre de Genève
Chœur de chambre de la Haute École de Musique de Genève
Coproduction avec l’Ensemble Contrechamps
Partenariat avec le Centre International de Percussion et la Haute École de Musique de Genève
SAMEDI 15 NOVEMBRE / Conservatoire de Musique - Genève / 15h00
Concert-Table-ronde
Sous l’égide de Philippe Albèra et de Georges Starobinski
Étudiants de la Haute École de Musique de Genève
SAMEDI 15 NOVEMBRE / Foyer du Grand Théâtre de Genève / 18h00
Vernissage de l’exposition Webern
SAMEDI 15 NOVEMBRE / BFM - Genève / 20h00
Concert
Orchestre des Hautes Écoles de Musique de Genève-Lausanne
DIMANCHE 16 NOVEMBRE / Foyer du Grand Théâtre de Genève/ de 16h00 à 19h00
Exposition Webern
Du mardi 16 au samedi 22 novembre - de 12h00 à 18h00
Fermé le lundi 17 novembre
DIMANCHE 16 NOVEMBRE / Grand Théâtre - Genève / 20h00
Récital
Claudia Barainsky, soprano
Eric Schneider, piano
MARDI 18 NOVEMBRE / Société de Lecture - Genève / 19h00
Concert-conférence
Alain Galliari
Quatuor Sine Nomine
MERCREDI 19 NOVEMBRE / Victoria Hall - Genève / 20h00
Concert
Orchestre de la Suisse Romande
JEUDI 20 NOVEMBRE / Radio, Studio Ernest Ansermet - Genève / 20h00
Concert
Ensemble Contrechamps