Pour pouvoir continuer à jouer, le comédien Kurt Köpler pactise avec les nazis, persuadé que l’art peut
lutter de l’intérieur. Au sein de sa troupe, les discussions vont bon train et les répétitions, où les mots de
Shakespeare et de Tchekhov résonnent soudain comme des pamphlets, ne font qu’attiser les
questionnements.
Usant habilement de cette mise en abyme, Guy Cassiers met en scène l’érosion des convictions de
Köpler, guettant un éventuel sursaut. Une descente aux enfers où il n’y a ni bons ni méchants, mais
des hommes plus ou moins en proie au doute et à l’aveuglement. Une partition profondément humaine
que le jeu tout en subtilité des acteurs portent à incandescence, dans un spectacle bourré
d'intelligence, de beauté et de violence. Qui nous rappelle l’urgence de toujours garder les yeux ouverts
sur ce que nous vivons.
Mardi 25 & mercredi 26 novembre à 20h
Mefisto for ever
Guy Cassiers
Texte d'après le roman de Klaus Mann
Mise en scène : Guy Cassiers
Texte : Tom Lanoye
Dramaturgie : Corien Baart, Erwin Jans
Scénographie : Marc Warning | Lumières : Enrico Bagnoli | Décor sonore : Diederik De Cock
Vidéo: Arjen Klerkx | Costumes: Tim Van Steenbergen
Avec : Dirk Roofthooft, Katelijne Damen, Vic De Wachter, Gilda De Bal, Marc Van Eeghem, Suzanne Grotenhuis,
Abke Haring, Josse De Pauw
lutter de l’intérieur. Au sein de sa troupe, les discussions vont bon train et les répétitions, où les mots de
Shakespeare et de Tchekhov résonnent soudain comme des pamphlets, ne font qu’attiser les
questionnements.
Usant habilement de cette mise en abyme, Guy Cassiers met en scène l’érosion des convictions de
Köpler, guettant un éventuel sursaut. Une descente aux enfers où il n’y a ni bons ni méchants, mais
des hommes plus ou moins en proie au doute et à l’aveuglement. Une partition profondément humaine
que le jeu tout en subtilité des acteurs portent à incandescence, dans un spectacle bourré
d'intelligence, de beauté et de violence. Qui nous rappelle l’urgence de toujours garder les yeux ouverts
sur ce que nous vivons.
Mardi 25 & mercredi 26 novembre à 20h
Mefisto for ever
Guy Cassiers
Texte d'après le roman de Klaus Mann
Mise en scène : Guy Cassiers
Texte : Tom Lanoye
Dramaturgie : Corien Baart, Erwin Jans
Scénographie : Marc Warning | Lumières : Enrico Bagnoli | Décor sonore : Diederik De Cock
Vidéo: Arjen Klerkx | Costumes: Tim Van Steenbergen
Avec : Dirk Roofthooft, Katelijne Damen, Vic De Wachter, Gilda De Bal, Marc Van Eeghem, Suzanne Grotenhuis,
Abke Haring, Josse De Pauw
La compagnie Toneelhuis
La Toneelhuis d’Anvers est le plus grand théâtre municipal flamand. Depuis 2006, après le départ de Luc
Perceval, la direction artistique de la Toneelhuis est entre les mains de Guy Cassiers. De 1998 à 2006, il a
été directeur artistique du ro theater à Rotterdam (Pays-Bas). Lors de sa désignation à Anvers, il décide de
remplacer le modèle classique du théâtre municipal — un vaste ensemble d’acteurs autour d’un ou de
plusieurs metteurs en scène — par une nouvelle approche. Cassiers a invité six ‘créateurs’ à emménager
avec lui à la Toneelhuis: Benjamin Verdonck, Wayn Traub, Lotte van den Berg, De Filmfabriek de Peter
Missotten, la troupe Olympique Dramatique et le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. Ils appartiennent tous
les six à une toute nouvelle génération de créateurs, prête à faire souffler de nouveau un vent frais sur le
théâtre en Flandre et aux Pays-Bas. Ensemble, ils forment le profil artistique aux multiples facettes de la
Toneelhuis.
Perceval, la direction artistique de la Toneelhuis est entre les mains de Guy Cassiers. De 1998 à 2006, il a
été directeur artistique du ro theater à Rotterdam (Pays-Bas). Lors de sa désignation à Anvers, il décide de
remplacer le modèle classique du théâtre municipal — un vaste ensemble d’acteurs autour d’un ou de
plusieurs metteurs en scène — par une nouvelle approche. Cassiers a invité six ‘créateurs’ à emménager
avec lui à la Toneelhuis: Benjamin Verdonck, Wayn Traub, Lotte van den Berg, De Filmfabriek de Peter
Missotten, la troupe Olympique Dramatique et le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. Ils appartiennent tous
les six à une toute nouvelle génération de créateurs, prête à faire souffler de nouveau un vent frais sur le
théâtre en Flandre et aux Pays-Bas. Ensemble, ils forment le profil artistique aux multiples facettes de la
Toneelhuis.
Guy Cassiers
Guy Cassiers (Anvers, 1960) entreprend d’abord des études d’arts graphiques à l’Académie des Beaux -
Arts d’Anvers. En cours de route, ses intérêts se déplacent vers les arts dramatiques, mais sa formation
artistique demeurera cruciale dans sa carrière d’homme de théâtre. Cassiers observe toujours le théâtre en s’en distanciant, ce qui lui permet de créer un langage plastique très personnel. Dans la teneur de ses œuvres, cette position d’outsider se traduit par une préférence pour des personnages solitaires, isolés et même souvent asociaux ; au niveau de la forme, elle définit son choix pour les textes plus littéraires que dramatiques, et son usage de la technologie visuelle. À partir de la littérature (le mot) et des nouveaux médias (l’image) il tente de redéfinir le théâtre. Dans les années 80, Guy Cassiers monte ses premiers spectacles à Anvers, dont Kaspar de Peter Handke et Daedalus, un projet avec des handicapés. En 1987 il est nommé à la direction artistique de la maison de théâtre jeune public Oud Huis Stekelbees à Gand (l’actuelle Victoria). Dans la déclaration d’intention de l’OHS, on pouvait lire: « … OHS, c’est faire primer la résonance du mot sur sa signification, l’association d’idées sur l’histoire, le son sur la musique, la lumière sur l’éclairage, l’émotion sur l’idée, la dualité sur la description, le théâtre sur la réalité. » Les spectacles de Guy Cassiers sont un appel constant à la créativité des sens. Quand, cinq ans plus tard, Dirk Pauwels reprend le flambeau de l’OHS,
Cassiers continue sa carrière en metteur en scène indépendant et travaille entre autres pour le Kaaitheater à Bruxelles, Tg STAN à Anvers et la Toneelschuur à Haarlem. Sa première production pour le ro theater de Rotterdam, Angels in America, est couronnée en 1996 par le prix du public « Gouden Gids Publieksprijs » et le prix Proscenium de l’association hollandaise de théâtres et salles de concerts.
Un an plus tard, il reçoit aussi le prix Thersite décerné par les critiques flamands pour l’ensemble de son
œuvre. En 1997, Guy Cassiers Onder het Melkwoud (Au Bois Lacté) de Dylan Thomas avec l’ensemble du ro theater au grand complet. C’est pendant la reprise de la pièce, au mois d’août de la même année, que l’on apprend qu’il sera le nouveau directeur artistique du ro theater. Cassiers découvre les potentialités que la grande scène offre à ses narrations dramatiques et entre 1998 et 2006, édifie un langage théâtral multimédia dans ce sens. Ses spectacles De Sleutel et Rotjoch (1998), De Wespenfabriek (2000), La Grande Suite (2001), Lava Lounge (2002) et l’opéra The Woman Who Walked into Doors (2001) sont autant de preuves de sa volonté d’intégrer le multimédia dans le théâtre. Sa fascination pour les possibilités de la projection vidéo et de la musique ne cesse d’augmenter: il est l’un des seuls à peaufiner un langage théâtral pertinent et cohérent qui recherche la discussion avec la technologie. L’un des points culminants de cette quête est sans doute aucun, le cycle Proust en quatre volets qu’il a réalisé entre 2002 et 2004, et pour lequel il s’est vu décerner le Prix amstellodamois des arts et le Werkpreis Spielzeiteuropa des Berliner Festspiele.
Cassiers privilégie la mise en scène de romans célèbres comme Hiroshima Mon Amour de Marguerite Duras en 1996, Anna Karenina de Tolstoï en 1999 et Bezonken rood (Rouge décanté) de Jeroen Brouwers en 2004.
Le spectacle par lequel il a clos ses années de ro theater au printemps 2006 était une adaptation de
Hersenschimmen (Chimères) de J. Bernlef. Pour ses débuts à la Toneelhuis, il choisit Onegin d’après le roman en vers de Pouchkine: une histoire romantique qui dépasse son côté anecdotique grâce à l’emploi de la technologie visuelle et se transforme en jeu théâtral avec la perception du spectateur. Quant à sa première mise en scène en tant que directeur artistique de la Toneelhuis, il la base sur un classique de l’histoire de la littérature européenne: Mephisto de Klaus Mann dans une adaptation de Tom Lanoye. Il y traite de la relation entre l’art et la politique. Ce thème, nouveau dans la démarche de Cassiers, est à mettre en regard de son retour à sa ville natale, Anvers, marquée par une situation politique complexe. Il considère Mefisto for ever comme le premier volet d’une trilogie: Triptiek van de Macht (le triptyque du pouvoir). Il montera les volets deux et trois pendant la saison 2007-2008: Wolfskers et Atropa.
Arts d’Anvers. En cours de route, ses intérêts se déplacent vers les arts dramatiques, mais sa formation
artistique demeurera cruciale dans sa carrière d’homme de théâtre. Cassiers observe toujours le théâtre en s’en distanciant, ce qui lui permet de créer un langage plastique très personnel. Dans la teneur de ses œuvres, cette position d’outsider se traduit par une préférence pour des personnages solitaires, isolés et même souvent asociaux ; au niveau de la forme, elle définit son choix pour les textes plus littéraires que dramatiques, et son usage de la technologie visuelle. À partir de la littérature (le mot) et des nouveaux médias (l’image) il tente de redéfinir le théâtre. Dans les années 80, Guy Cassiers monte ses premiers spectacles à Anvers, dont Kaspar de Peter Handke et Daedalus, un projet avec des handicapés. En 1987 il est nommé à la direction artistique de la maison de théâtre jeune public Oud Huis Stekelbees à Gand (l’actuelle Victoria). Dans la déclaration d’intention de l’OHS, on pouvait lire: « … OHS, c’est faire primer la résonance du mot sur sa signification, l’association d’idées sur l’histoire, le son sur la musique, la lumière sur l’éclairage, l’émotion sur l’idée, la dualité sur la description, le théâtre sur la réalité. » Les spectacles de Guy Cassiers sont un appel constant à la créativité des sens. Quand, cinq ans plus tard, Dirk Pauwels reprend le flambeau de l’OHS,
Cassiers continue sa carrière en metteur en scène indépendant et travaille entre autres pour le Kaaitheater à Bruxelles, Tg STAN à Anvers et la Toneelschuur à Haarlem. Sa première production pour le ro theater de Rotterdam, Angels in America, est couronnée en 1996 par le prix du public « Gouden Gids Publieksprijs » et le prix Proscenium de l’association hollandaise de théâtres et salles de concerts.
Un an plus tard, il reçoit aussi le prix Thersite décerné par les critiques flamands pour l’ensemble de son
œuvre. En 1997, Guy Cassiers Onder het Melkwoud (Au Bois Lacté) de Dylan Thomas avec l’ensemble du ro theater au grand complet. C’est pendant la reprise de la pièce, au mois d’août de la même année, que l’on apprend qu’il sera le nouveau directeur artistique du ro theater. Cassiers découvre les potentialités que la grande scène offre à ses narrations dramatiques et entre 1998 et 2006, édifie un langage théâtral multimédia dans ce sens. Ses spectacles De Sleutel et Rotjoch (1998), De Wespenfabriek (2000), La Grande Suite (2001), Lava Lounge (2002) et l’opéra The Woman Who Walked into Doors (2001) sont autant de preuves de sa volonté d’intégrer le multimédia dans le théâtre. Sa fascination pour les possibilités de la projection vidéo et de la musique ne cesse d’augmenter: il est l’un des seuls à peaufiner un langage théâtral pertinent et cohérent qui recherche la discussion avec la technologie. L’un des points culminants de cette quête est sans doute aucun, le cycle Proust en quatre volets qu’il a réalisé entre 2002 et 2004, et pour lequel il s’est vu décerner le Prix amstellodamois des arts et le Werkpreis Spielzeiteuropa des Berliner Festspiele.
Cassiers privilégie la mise en scène de romans célèbres comme Hiroshima Mon Amour de Marguerite Duras en 1996, Anna Karenina de Tolstoï en 1999 et Bezonken rood (Rouge décanté) de Jeroen Brouwers en 2004.
Le spectacle par lequel il a clos ses années de ro theater au printemps 2006 était une adaptation de
Hersenschimmen (Chimères) de J. Bernlef. Pour ses débuts à la Toneelhuis, il choisit Onegin d’après le roman en vers de Pouchkine: une histoire romantique qui dépasse son côté anecdotique grâce à l’emploi de la technologie visuelle et se transforme en jeu théâtral avec la perception du spectateur. Quant à sa première mise en scène en tant que directeur artistique de la Toneelhuis, il la base sur un classique de l’histoire de la littérature européenne: Mephisto de Klaus Mann dans une adaptation de Tom Lanoye. Il y traite de la relation entre l’art et la politique. Ce thème, nouveau dans la démarche de Cassiers, est à mettre en regard de son retour à sa ville natale, Anvers, marquée par une situation politique complexe. Il considère Mefisto for ever comme le premier volet d’une trilogie: Triptiek van de Macht (le triptyque du pouvoir). Il montera les volets deux et trois pendant la saison 2007-2008: Wolfskers et Atropa.