Le texte est d'ailleurs de lui, Jean-Yves Girin, dit, dansé et vécu par Jean-Yves Girin. Qui n'est pas écrivain mais spécialiste en développement personnel, .... Coach si vous préférez. Passionné en sagesse orientale et en recherche d'humour. Avec son ami Bernard Campan, ce membre du duo Les Indésirables, a signé deux comédies et baigne dans le théâtre d'improvisation.
Il délivre pour nous en Avignon au théâtre des Corps Saints, une pseudo conférence - belge et jubilatoire -, celle de l'illuminé qu'il prétend être, et cependant à la poursuite du bonheur qu'il pourrait bientôt rattraper.
En 2019, La Joconde aura 500 ans, anniversaire à ne pas rater. Toute l'âme d'un temps est dans ce tableau : le regard du peintre est l'œil cosmique qui maîtrise chaque élément sur la toile. Car on apprend des choses sur Lisa : elle sourit là, en scène, posée sur son chevalet, un peu bêtement certes mais en nous épiant du sourire, avec la fameuse énigme de ses lèvres minces, qui ne sont pas celles d'une « pute », affirme l'acteur. Et si le regard est énigmatique c'est qu'il est humide de ces quelques gouttes de belladone employées alors pour dilater la pupille ... et donner plus de sens au regard.
Les mains, la droite posée sur la gauche, pudiquement croisées sur sa robe, au premier plan de la toile, disent tout d'une conduite de vie pudique. Ses sourcils aussi intriguent : d'abord dessinés puis effacés -l' époque ne les aimait pas-, et toute l'architecture, les divers plans du tableau, éléments du décor qui renseignent sur le sens de l'œuvre et son message aux temps futurs. Quant à la poitrine -non refaite-, nous rassure l'acteur, elle a juste la douceur moelleuse qui révèle une récente maternité : peinte en mars 1503, Lisa avait accouché en décembre 1502.
Le spectateur se trouve alors aux prises avec un étrange sentiment : pénétrer dans l'intimité de cette jeune femme qui n'avait rien fait d'autre que sourire sous le regard de Leonard de Vinci au moment où ce dernier, peu argenté, s'adonne au portrait privé pour améliorer son quotidien. Un copain lui aussi, ce Leonardo, bien vite devenu Léo dans la bouche du comédien.
Celui-ci, après avoir appâté le spectateur avec quelques-unes de ces plaisanteries faciles qui font toujours rire et rendent le spectateur plus favorable, en vrai pseudo conférencier et bateleur de carrefour, rappeur, slameur, danseur, toutes choses qu'il fait très bien avec ce brin de recul et d'ironie que donnent la réflexion et les philosophies orientales. Qu'il connaît bien, appelées sagesse mais aussi religion : Dieu n'existe pas, affirme-t-il. Mais Dieu n'a pas besoin d'exister puisqu'il est.
Surprenant, désarçonnant, amusant, le texte de Jean-Yves Girin est aussi rassurant : le rire ne nuit pas à la réflexion, ni à la profondeur et partant de ce portrait ultra célèbre et connu de tous, il n'est pas interdit d'apprendre, tout ou presque sur Lisa, sur Léo, de philosopher, de méditer, de se laisser aller à ces états intermédiaires où le cerveau agit seul. Ni de rire et de sourire. Comme Lisa.
Après ce spectacle, plus jamais La Joconde ne vous sourira de la même façon.
Jacqueline Aimar
Théâtre des Corps Saint, 13h50 tous les jours. 04 90 16 07 50
Il délivre pour nous en Avignon au théâtre des Corps Saints, une pseudo conférence - belge et jubilatoire -, celle de l'illuminé qu'il prétend être, et cependant à la poursuite du bonheur qu'il pourrait bientôt rattraper.
En 2019, La Joconde aura 500 ans, anniversaire à ne pas rater. Toute l'âme d'un temps est dans ce tableau : le regard du peintre est l'œil cosmique qui maîtrise chaque élément sur la toile. Car on apprend des choses sur Lisa : elle sourit là, en scène, posée sur son chevalet, un peu bêtement certes mais en nous épiant du sourire, avec la fameuse énigme de ses lèvres minces, qui ne sont pas celles d'une « pute », affirme l'acteur. Et si le regard est énigmatique c'est qu'il est humide de ces quelques gouttes de belladone employées alors pour dilater la pupille ... et donner plus de sens au regard.
Les mains, la droite posée sur la gauche, pudiquement croisées sur sa robe, au premier plan de la toile, disent tout d'une conduite de vie pudique. Ses sourcils aussi intriguent : d'abord dessinés puis effacés -l' époque ne les aimait pas-, et toute l'architecture, les divers plans du tableau, éléments du décor qui renseignent sur le sens de l'œuvre et son message aux temps futurs. Quant à la poitrine -non refaite-, nous rassure l'acteur, elle a juste la douceur moelleuse qui révèle une récente maternité : peinte en mars 1503, Lisa avait accouché en décembre 1502.
Le spectateur se trouve alors aux prises avec un étrange sentiment : pénétrer dans l'intimité de cette jeune femme qui n'avait rien fait d'autre que sourire sous le regard de Leonard de Vinci au moment où ce dernier, peu argenté, s'adonne au portrait privé pour améliorer son quotidien. Un copain lui aussi, ce Leonardo, bien vite devenu Léo dans la bouche du comédien.
Celui-ci, après avoir appâté le spectateur avec quelques-unes de ces plaisanteries faciles qui font toujours rire et rendent le spectateur plus favorable, en vrai pseudo conférencier et bateleur de carrefour, rappeur, slameur, danseur, toutes choses qu'il fait très bien avec ce brin de recul et d'ironie que donnent la réflexion et les philosophies orientales. Qu'il connaît bien, appelées sagesse mais aussi religion : Dieu n'existe pas, affirme-t-il. Mais Dieu n'a pas besoin d'exister puisqu'il est.
Surprenant, désarçonnant, amusant, le texte de Jean-Yves Girin est aussi rassurant : le rire ne nuit pas à la réflexion, ni à la profondeur et partant de ce portrait ultra célèbre et connu de tous, il n'est pas interdit d'apprendre, tout ou presque sur Lisa, sur Léo, de philosopher, de méditer, de se laisser aller à ces états intermédiaires où le cerveau agit seul. Ni de rire et de sourire. Comme Lisa.
Après ce spectacle, plus jamais La Joconde ne vous sourira de la même façon.
Jacqueline Aimar
Théâtre des Corps Saint, 13h50 tous les jours. 04 90 16 07 50