Mawlana ou comment la folie guette ceux qui ne savent pas dire NON.
Cela se passe à Damas, mais cela aurait pu être n’importe où. Abdel le fou raconte sa vie, ses espoirs, ses hésitations, son calvaire. L’acteur, seul en scène mais plusieurs à la fois, emporte les spectateurs dans un véritable ouragan qui balaie tout ce qui existe. On vit, on respire, on hésite, on pleure, on a peur, froid, mal, on hurle intérieurement avec Abdel. On crie jusqu’au délire, jusqu’à cette formidable danse derviche qui le laisse transi, anéanti, effroyablement désemparé. Est-il fou mais sauvé ? Est-il fou mais perdu ? Jusqu’où la Folie peut-elle engendrer la Raison ? Ou est-ce la raison de la Folie ? Au-travers du personnage, c’est à une attaque virulente de la manipulation de l’esprit que se livre l’auteur. Ici, c’est de religion qu’il s’agit mais il interpelle sur la puissance de la pensée, sur le danger de la manipulation que l’on retrouve partout, à toute époque. De ce Moyen-Orient saccagé, martyrisé, Nawar parle car il en vient. Dans sa Syrie, son Damas, dans sa peau, sa chair, il a vécu l’enfer et il l’a fui. La ville du jasmin a la couleur du sang, de ce sang qui coule dans ses veines. C’est peut-être ce qui rend unique la pièce de ce grand comédien, mais c’est sans compter sur le talent.
Prodigieux comédien
Dans une mise en scène intelligente, minutieuse, subtile, originale, Nawar Bulbul, bouleversant, fait preuve d’un talent phénoménal, hors du commun, porté par l’énergie et la passion. C’est un comédien au talent immense, qui emporte littéralement la salle. Chaque geste, chaque mot frappe juste et fort. Nul besoin de lire – le spectacle est en langue arabe sur-titrée - le visage de l’artiste est tellement expressif que l’on comprend de bout en bout. On ressort chamboulé, groggy, interpellé mais heureux. Jamais le sens du mot heureux n’aura atteint à ce point la plénitude de sa signification. Heureux du jeu, du message, de la pièce. Heureux, c’est tout. Désormais, Mawlana fait partie de chacun d’entre nous. Personne, plus jamais, ne pourra l’oublier.
Chef-d’œuvre du Off 2019
Au Théâtre Toursky où il s’était produit la saison passée, les spectateurs en folie l’avait acclamé, debout. En Avignon, le même phénomène se produit, soir après soir. La pièce et le comédien sont ovationnés. Ne ratez pas ce moment merveilleux qui, je le sais, marquera à jamais chaque spectateur. ‘Mawlana’ est et restera le chef d’œuvre du OFF 2019.
Danielle Dufour-Verna
Cela se passe à Damas, mais cela aurait pu être n’importe où. Abdel le fou raconte sa vie, ses espoirs, ses hésitations, son calvaire. L’acteur, seul en scène mais plusieurs à la fois, emporte les spectateurs dans un véritable ouragan qui balaie tout ce qui existe. On vit, on respire, on hésite, on pleure, on a peur, froid, mal, on hurle intérieurement avec Abdel. On crie jusqu’au délire, jusqu’à cette formidable danse derviche qui le laisse transi, anéanti, effroyablement désemparé. Est-il fou mais sauvé ? Est-il fou mais perdu ? Jusqu’où la Folie peut-elle engendrer la Raison ? Ou est-ce la raison de la Folie ? Au-travers du personnage, c’est à une attaque virulente de la manipulation de l’esprit que se livre l’auteur. Ici, c’est de religion qu’il s’agit mais il interpelle sur la puissance de la pensée, sur le danger de la manipulation que l’on retrouve partout, à toute époque. De ce Moyen-Orient saccagé, martyrisé, Nawar parle car il en vient. Dans sa Syrie, son Damas, dans sa peau, sa chair, il a vécu l’enfer et il l’a fui. La ville du jasmin a la couleur du sang, de ce sang qui coule dans ses veines. C’est peut-être ce qui rend unique la pièce de ce grand comédien, mais c’est sans compter sur le talent.
Prodigieux comédien
Dans une mise en scène intelligente, minutieuse, subtile, originale, Nawar Bulbul, bouleversant, fait preuve d’un talent phénoménal, hors du commun, porté par l’énergie et la passion. C’est un comédien au talent immense, qui emporte littéralement la salle. Chaque geste, chaque mot frappe juste et fort. Nul besoin de lire – le spectacle est en langue arabe sur-titrée - le visage de l’artiste est tellement expressif que l’on comprend de bout en bout. On ressort chamboulé, groggy, interpellé mais heureux. Jamais le sens du mot heureux n’aura atteint à ce point la plénitude de sa signification. Heureux du jeu, du message, de la pièce. Heureux, c’est tout. Désormais, Mawlana fait partie de chacun d’entre nous. Personne, plus jamais, ne pourra l’oublier.
Chef-d’œuvre du Off 2019
Au Théâtre Toursky où il s’était produit la saison passée, les spectateurs en folie l’avait acclamé, debout. En Avignon, le même phénomène se produit, soir après soir. La pièce et le comédien sont ovationnés. Ne ratez pas ce moment merveilleux qui, je le sais, marquera à jamais chaque spectateur. ‘Mawlana’ est et restera le chef d’œuvre du OFF 2019.
Danielle Dufour-Verna
Pratique
Producteur artistique : Vanessa Guéno
Régisseur : Jawad Al-Habbal
Composition musicale : Bert Legros
Technicien Lumière : Claudine Moussa
Graphisme : Thibaud Fournet
Théâtre de la Bourse du Travail CGT
Réservations au 06 08 88 56 00
Régisseur : Jawad Al-Habbal
Composition musicale : Bert Legros
Technicien Lumière : Claudine Moussa
Graphisme : Thibaud Fournet
Théâtre de la Bourse du Travail CGT
Réservations au 06 08 88 56 00