Charles Carpeaux, Moulage d’un bas-relief de la galerie du Bayon : scène de bataille navale (Angkor, Cambodge), Mission Dufour-Carpeaux, 1904
Né dans le contexte troublé du début de la Troisième République, Charles Carpeaux est resté marqué par un monde en bouleversement, dans lequel sa mère, délaissée par un mari jaloux, a bien du mal à survivre. Certes, de belles œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux – dessins, sculptures, présentés en première partie de l’exposition – témoignent de son amour pour un fils que l’artiste considère comme son seul enfant légitime. Mais la mort du père en 1875 plonge bientôt la famille dans les difficultés. Charles Carpeaux semble se diriger vers le moulage et paraît avoir travaillé à Paris au musée de sculpture comparée, organisé à la demande d’Eugène Viollet-le-Duc au Palais du Trocadéro, mais il peine à trouver sa place dans cette France en pleine mutation. Pour sauver l’honneur de sa mère calomniée dans la presse, Charles se battra même en duel. Tandis qu’il prépare une monographie sur l’œuvre de son père, le député Albert Sarrault (1872-1962) – qui sera gouverneur général quelques années plus tard (1911-1914 et 1917-1919) – lui conseille de tenter l’aventure coloniale. Sur les recommandations de Paul Doumer (1857-1932), lui-même gouverneur général de l’Indochine française de 1897 à 1902, Charles rejoint l’Ecole française d’Extrême-Orient créée depuis peu afin de se lancer à corps perdu dans l’étude des arts anciens du Cambodge et du Champa.
Chargé de réaliser des photographies sous forme de vues stéréoscopiques sur plaque de verre, ainsi que des moulages des bas-reliefs les plus intéressants, Charles Carpeaux se rend en Asie avec l’enthousiasme et la fougue de la jeunesse, observant tout avec passion. Comme son père, qui jadis croquait dans ses carnets quantité de scènes destinées à alimenter ses sculptures, le fils note tout, photographie tout. Son journal, compilé après sa mort par une mère inconsolable, est une source de documentation aussi inédite que précieuse sur les conditions dans lesquelles on voyageait alors, de Marseille à Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville), et sur les travaux archéologiques qu’il conduit au Cambodge et au Vietnam. Ses photographies, aujourd’hui conservées au musée national des arts asiatiques – Guimet, constituent un témoignage incomparable sur la vie en Indochine au début du 20 e siècle.
On y découvre ses impressionnants travaux menés avec Henri Dufour à Angkor, dans le temple du Bayon (fin 12e-début 13 e siècle), le monument dont les tours-sanctuaires dotées d’immenses visages souriants ont fait la célébrité. On y suit aussi son voyage le long des côtes du Vietnam, en compagnie d’Henri Parmentier, à la recherche des temples perdus du Champa. Ses clichés du dégagement du site hindou de My Son (aujourd’hui inscrit sur la liste Patrimoine mondial du Vietnam) et du temple bouddhique de Dong Duong, sont des témoignages uniques sur des monuments qui allaient tant souffrir des guerres qui ont marqué ce pays jusqu’en 1975.
Commissariat : Vincent Hadot, Franck de Frias, Jérôme Ghesquière, Thierry Zéphir, Pierre Baptiste
Chargé de réaliser des photographies sous forme de vues stéréoscopiques sur plaque de verre, ainsi que des moulages des bas-reliefs les plus intéressants, Charles Carpeaux se rend en Asie avec l’enthousiasme et la fougue de la jeunesse, observant tout avec passion. Comme son père, qui jadis croquait dans ses carnets quantité de scènes destinées à alimenter ses sculptures, le fils note tout, photographie tout. Son journal, compilé après sa mort par une mère inconsolable, est une source de documentation aussi inédite que précieuse sur les conditions dans lesquelles on voyageait alors, de Marseille à Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville), et sur les travaux archéologiques qu’il conduit au Cambodge et au Vietnam. Ses photographies, aujourd’hui conservées au musée national des arts asiatiques – Guimet, constituent un témoignage incomparable sur la vie en Indochine au début du 20 e siècle.
On y découvre ses impressionnants travaux menés avec Henri Dufour à Angkor, dans le temple du Bayon (fin 12e-début 13 e siècle), le monument dont les tours-sanctuaires dotées d’immenses visages souriants ont fait la célébrité. On y suit aussi son voyage le long des côtes du Vietnam, en compagnie d’Henri Parmentier, à la recherche des temples perdus du Champa. Ses clichés du dégagement du site hindou de My Son (aujourd’hui inscrit sur la liste Patrimoine mondial du Vietnam) et du temple bouddhique de Dong Duong, sont des témoignages uniques sur des monuments qui allaient tant souffrir des guerres qui ont marqué ce pays jusqu’en 1975.
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Informations pratiques
Musée des Beaux-Arts
Boulevard Watteau
59300 Valenciennes, France
9G5J+37 Valenciennes, France
valenciennes.fr
+33 3 27 22 57 20
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