Photo Alice Blangero
Composé en cinq sections indépendantes, Choré a pour toile de fond l’émergence aux États-Unis des comédies musicales. Cette période, que le chorégraphe fait apparaître moins lumineuse que dans notre imagination, est ici le prétexte pour interroger l’évolution de la danse et tenter d’échapper, c’est une obsession chez lui, à la querelle des anciens et des modernes. De quoi se nourrit la danse ? Jusqu’où peut-elle s’émanciper ? À quel moment réclame-t-elle sa part de beauté, d’humour et de passé pour se sentir encore de ce monde ? L’univers des comédies musicales offre de précieux éléments de réponse et Jean-Christophe Maillot y puise de nombreux ingrédients pour développer la sienne.
Évoquant les déhanchements des hommes primitifs ou encore la danse de Saint Guy chez les fous, les premiers instants de Choré nous rappellent que la danse obéit avant tout à une pulsion. Jean-Christophe Maillot, s’interrogeant sur la nature de celle-ci, se demande si à travers elle nous exprimons notre désir de nous élever dans les airs ou au contraire de mieux nous enraciner dans le sol ? Confronté à la gravitation, le danseur a le choix : lutter contre cette force ou l’épouser - un dilemme qui a longtemps servi, avec l’utilisation des pointes notamment, de ligne de démarcation entre les anciens et les modernes. Jean-Christophe Maillot transpose ce débat dans l’univers des comédies musicales en comparant le style léger et élégant de Fred Astaire au martellement rageur et terrestre de Gene Kelly.
Prolongeant cette divergence originelle, les cinq sections de Choré mettent en scène les grands antagonismes qui agitent de manière récurrente le monde de la danse mais avec lesquels Jean-Christophe Maillot prend plaisir à jouer. Le rôle de la musique, le rapport à l’Histoire, les liens avec le théâtre, le cinéma, la littérature, sont autant d’arènes anciennes qu’il préfère réhabiliter en laboratoire ouvert à toutes les expérimentations. Choré joue la carte de la diversité mais n’est pas pour autant une tentative de conciliation aveugle ou de gommage des différences. Elle fait simplement le constat ironique que les contraintes dont on cherche à se débarrasser sont celles que l’on retrouve le plus surement sur son chemin. Repousser les limites de l’art ne fait que rendre plus lisibles encore les frontières auxquelles on croit échapper.
Évoquant les déhanchements des hommes primitifs ou encore la danse de Saint Guy chez les fous, les premiers instants de Choré nous rappellent que la danse obéit avant tout à une pulsion. Jean-Christophe Maillot, s’interrogeant sur la nature de celle-ci, se demande si à travers elle nous exprimons notre désir de nous élever dans les airs ou au contraire de mieux nous enraciner dans le sol ? Confronté à la gravitation, le danseur a le choix : lutter contre cette force ou l’épouser - un dilemme qui a longtemps servi, avec l’utilisation des pointes notamment, de ligne de démarcation entre les anciens et les modernes. Jean-Christophe Maillot transpose ce débat dans l’univers des comédies musicales en comparant le style léger et élégant de Fred Astaire au martellement rageur et terrestre de Gene Kelly.
Prolongeant cette divergence originelle, les cinq sections de Choré mettent en scène les grands antagonismes qui agitent de manière récurrente le monde de la danse mais avec lesquels Jean-Christophe Maillot prend plaisir à jouer. Le rôle de la musique, le rapport à l’Histoire, les liens avec le théâtre, le cinéma, la littérature, sont autant d’arènes anciennes qu’il préfère réhabiliter en laboratoire ouvert à toutes les expérimentations. Choré joue la carte de la diversité mais n’est pas pour autant une tentative de conciliation aveugle ou de gommage des différences. Elle fait simplement le constat ironique que les contraintes dont on cherche à se débarrasser sont celles que l’on retrouve le plus surement sur son chemin. Repousser les limites de l’art ne fait que rendre plus lisibles encore les frontières auxquelles on croit échapper.