Qu'ils soient attirés par son climat clément, ses paysages préservés ou sa lumière exceptionnelle, beaucoup s’y retrouvent, recréant en fonction de leurs origines des colonies d’artistes liées par des solidarités nationales.
Ils se côtoient, fréquentent les mêmes lieux, peignent les mêmes sites et tous partagent le même amour pour le petit port et ses beautés.
Point de départ d'une recherche plus vaste, cette exposition vise à dresser une cartographie de ces artistes venus d’ailleurs et qui firent de Collioure une véritable Babel des arts.
Commissariat : Claire Muchir, conservatrice du patrimoine, directrice du musée d’art moderne de Collioure
Ils se côtoient, fréquentent les mêmes lieux, peignent les mêmes sites et tous partagent le même amour pour le petit port et ses beautés.
Point de départ d'une recherche plus vaste, cette exposition vise à dresser une cartographie de ces artistes venus d’ailleurs et qui firent de Collioure une véritable Babel des arts.
Commissariat : Claire Muchir, conservatrice du patrimoine, directrice du musée d’art moderne de Collioure
Aux cimaises
L’arrivée à Collioure en 1905 d’Henri Matisse et André Derain, leur invention dans ce petit port du Fauvisme, expliquent le pèlerinage de nombre d’artistes venus s’inscrire dans leur sillage, à commencer par les élèves d’Henri Matisse.
Hans Purrmann
L’Allemand Hans Purrmann est un proche ami de Matisse et œuvre à ses côtés au sein de l’Académie. Arrivé à Collioure en juin 1911, il loue la maison voisine de celle de Matisse. Là, ses paysages éclatent de couleurs et débordent de lumière.
Léopold Survage
En 1925, le russe Lépold Survage arrive à Collioure. Là, il tourne le dos aux principes fauves élaborés par Matisse. Résolument cubiste, il réduit sa palette et résume le village à quelques volumes puissamment imbriqués.
Qu’on marche dans ses pas ou qu’on s’en éloigne, Matisse reste la figure tutélaire à l’origine de nombreux séjours artistiques. Faire l’expérience de Collioure, c’est toujours en filigrane se confronter au regard matissien.
La présence d’un important foyer artistique anglo-saxon en Côte Vermeille signale l’attraction qu’exerce le Sud de le France pour ces artistes au lendemain de la 1ère Guerre mondiale.
Rudolph Ihlee et Edgar Hereford
En 1922, à la recherche d’un nouveau départ, loin de Londres et d’un mariage malheureux, l’anglais Rudolph Ihlee arrive à Collioure avec son ami, le peintre Edgar Hereford avec l’intention d’y séjourner quelques mois. Il y restera pendant presque 18 ans.
Charles-Rennie Mackintosh
Au cours de l’été 1924, sans doute sur les conseils d'Ihlee, Mackintosh s’installe à Collioure puis réside les hivers suivants à Port-Vendres. Ayant désormais sa carrière derrière lui, le grand architecte Art Nouveau se mue alors en aquarelliste puissant.
Qu’ils s’y installent durablement ou y séjournent régulièrement, les artistes britanniques succombent à l’attraction de la Méditerranée, perçue comme un refuge et un creuset d’inspiration.
La bohème : ce mot contient à lui seul les espoirs et la misère d’une génération d’artistes venus de toute l’Europe à Paris, alors capitale des arts. Attirés par la vie peu chère et le soleil de la Méditerranée, chaque été voit la bohème s'installer au soleil.
Foujita et Fernande Barrey
Le japonais Foujita arrive à Collioure en 1920 avec Fernande Barrey, peintre et muse rencontrée au café La Rotonde. Le couple loue la maison rose, celle-là même où Matisse logeait quelques années auparavant.
Valentine Prax et Ossip Zadkine
Ils emmènent avec eux Valentine Prax, jeune peintre née en Algérie et compagne du sculpteur russe
Ossip Zadkine.
Le 14 août, Valentine Prax quitte Collioure pour épouser Ossip Zadkine à Bruniquel (Quercy). Foujita est le témoin du mariage.
Ainsi s’achève l’été 1920 et avec lui un des épisodes les plus cosmopolites de cette Babel des arts.
La 1ère Guerre mondiale constitue une césure importante pour la communauté polonaise de Paris car en 1918 est recréée la Pologne indépendante. Certains rentrent en Pologne, leur pays ressuscité, tandis que d’autres restent en France.
Jean Peské
Avant cette date, c’est Jean Peské qui marque l’histoire artistique de Collioure. Le peintre découvre le village en 1894 et y fait son 1er long séjour en 1903. En 1934, il décide d’y créer un musée, embryon de l’actuel musée d’Art moderne.
Mela Muter et Anta Rupflin
La peintre Mela Muter séjourne à Collioure entre 1921 et 1929. A partir de 1927, elle travaille aux côtés de l’allemande Anta Rupflin. Toutes deux peignent les mêmes motifs et partagent le même regard sur le monde.
Et parce que toute lumière a sa part d’ombre, elles saisissent la tragédie tapie derrière les paysages noyés de soleil de la Côte Vermeille.
Le 10 mai 1933, l’Allemagne brûle ses livres et le ciel de l’Europe commence à s’embraser. En réaction à cet autodafé, trois artistes bâlois, Otto Abt, Walter Bodmer et Walter Kurt Wiemken fondent le Gruppe 33, mouvement antifasciste qui dénonce le conservatisme dans l’art suisse.
Otto Abt, Walter Bodmer et Walter Kurt Wiemken
A cette date, le groupe a déjà fait de Collioure sa base arrière. En effet, depuis quelques années déjà, les trois artistes fréquentent assidûment le petit port.
Max Birrer
La présence dès 1926 de leur compatriote, le peintre bâlois Max Birrer, explique sans doute les séjours répétés de cette colonie d’artistes. Birrer arrive à Collioure pour soigner sa tuberculose. Là, il épouse Renée Soulier, petite-fille de Paul Soulier, l’ami de Matisse.
Tous font de Collioure un accélérateur de création, un terrain fertile d’expérimentations plastiques.
Cette effervescence perdure jusqu’en 1934, date à laquelle le groupe découvre Tossa de Mar.
Les années 1930 voient l’Europe basculer dans la guerre. La guerre d’Espagne annonce dès 1936 le désastre à venir. En février 1939, c’est la Retirada. Les exilés républicains passent la frontière par milliers, Collioure devient une étape sur le chemin de l’exil.
Virgilio Vallmajó
De l’autre côté de la chaîne des Pyrénées, le peintre catalan Virgilio Vallmajó passe lui-aussi en France. A Montauban, il se lie d’amitié avec Sébastienne Marre, fille du peintre Henri Marre. De 1940 à 1942, celle-ci l’invite à plusieurs reprises à séjourner à Collioure.
Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss
Au même moment se cachent dans les Fenouillèdes deux artistes allemands que la guerre a poussés à l’exil. Otto Freundlich et sa compagne, Jeanne Kosnick-Kloss vivent depuis 1940 à Saint-Martin de Fenouillet, dans l’attente d’un visa pour les USA.
Pour ces artistes exilés, idées politiques et idéaux plastiques se rejoignent autour d’une aspiration commune : la construction d’un monde nouveau. Mais en février 1943, Freundlich sera déporté et assassiné au camp d’extermination de Maïdanek.
Hans Purrmann
L’Allemand Hans Purrmann est un proche ami de Matisse et œuvre à ses côtés au sein de l’Académie. Arrivé à Collioure en juin 1911, il loue la maison voisine de celle de Matisse. Là, ses paysages éclatent de couleurs et débordent de lumière.
Léopold Survage
En 1925, le russe Lépold Survage arrive à Collioure. Là, il tourne le dos aux principes fauves élaborés par Matisse. Résolument cubiste, il réduit sa palette et résume le village à quelques volumes puissamment imbriqués.
Qu’on marche dans ses pas ou qu’on s’en éloigne, Matisse reste la figure tutélaire à l’origine de nombreux séjours artistiques. Faire l’expérience de Collioure, c’est toujours en filigrane se confronter au regard matissien.
La présence d’un important foyer artistique anglo-saxon en Côte Vermeille signale l’attraction qu’exerce le Sud de le France pour ces artistes au lendemain de la 1ère Guerre mondiale.
Rudolph Ihlee et Edgar Hereford
En 1922, à la recherche d’un nouveau départ, loin de Londres et d’un mariage malheureux, l’anglais Rudolph Ihlee arrive à Collioure avec son ami, le peintre Edgar Hereford avec l’intention d’y séjourner quelques mois. Il y restera pendant presque 18 ans.
Charles-Rennie Mackintosh
Au cours de l’été 1924, sans doute sur les conseils d'Ihlee, Mackintosh s’installe à Collioure puis réside les hivers suivants à Port-Vendres. Ayant désormais sa carrière derrière lui, le grand architecte Art Nouveau se mue alors en aquarelliste puissant.
Qu’ils s’y installent durablement ou y séjournent régulièrement, les artistes britanniques succombent à l’attraction de la Méditerranée, perçue comme un refuge et un creuset d’inspiration.
La bohème : ce mot contient à lui seul les espoirs et la misère d’une génération d’artistes venus de toute l’Europe à Paris, alors capitale des arts. Attirés par la vie peu chère et le soleil de la Méditerranée, chaque été voit la bohème s'installer au soleil.
Foujita et Fernande Barrey
Le japonais Foujita arrive à Collioure en 1920 avec Fernande Barrey, peintre et muse rencontrée au café La Rotonde. Le couple loue la maison rose, celle-là même où Matisse logeait quelques années auparavant.
Valentine Prax et Ossip Zadkine
Ils emmènent avec eux Valentine Prax, jeune peintre née en Algérie et compagne du sculpteur russe
Ossip Zadkine.
Le 14 août, Valentine Prax quitte Collioure pour épouser Ossip Zadkine à Bruniquel (Quercy). Foujita est le témoin du mariage.
Ainsi s’achève l’été 1920 et avec lui un des épisodes les plus cosmopolites de cette Babel des arts.
La 1ère Guerre mondiale constitue une césure importante pour la communauté polonaise de Paris car en 1918 est recréée la Pologne indépendante. Certains rentrent en Pologne, leur pays ressuscité, tandis que d’autres restent en France.
Jean Peské
Avant cette date, c’est Jean Peské qui marque l’histoire artistique de Collioure. Le peintre découvre le village en 1894 et y fait son 1er long séjour en 1903. En 1934, il décide d’y créer un musée, embryon de l’actuel musée d’Art moderne.
Mela Muter et Anta Rupflin
La peintre Mela Muter séjourne à Collioure entre 1921 et 1929. A partir de 1927, elle travaille aux côtés de l’allemande Anta Rupflin. Toutes deux peignent les mêmes motifs et partagent le même regard sur le monde.
Et parce que toute lumière a sa part d’ombre, elles saisissent la tragédie tapie derrière les paysages noyés de soleil de la Côte Vermeille.
Le 10 mai 1933, l’Allemagne brûle ses livres et le ciel de l’Europe commence à s’embraser. En réaction à cet autodafé, trois artistes bâlois, Otto Abt, Walter Bodmer et Walter Kurt Wiemken fondent le Gruppe 33, mouvement antifasciste qui dénonce le conservatisme dans l’art suisse.
Otto Abt, Walter Bodmer et Walter Kurt Wiemken
A cette date, le groupe a déjà fait de Collioure sa base arrière. En effet, depuis quelques années déjà, les trois artistes fréquentent assidûment le petit port.
Max Birrer
La présence dès 1926 de leur compatriote, le peintre bâlois Max Birrer, explique sans doute les séjours répétés de cette colonie d’artistes. Birrer arrive à Collioure pour soigner sa tuberculose. Là, il épouse Renée Soulier, petite-fille de Paul Soulier, l’ami de Matisse.
Tous font de Collioure un accélérateur de création, un terrain fertile d’expérimentations plastiques.
Cette effervescence perdure jusqu’en 1934, date à laquelle le groupe découvre Tossa de Mar.
Les années 1930 voient l’Europe basculer dans la guerre. La guerre d’Espagne annonce dès 1936 le désastre à venir. En février 1939, c’est la Retirada. Les exilés républicains passent la frontière par milliers, Collioure devient une étape sur le chemin de l’exil.
Virgilio Vallmajó
De l’autre côté de la chaîne des Pyrénées, le peintre catalan Virgilio Vallmajó passe lui-aussi en France. A Montauban, il se lie d’amitié avec Sébastienne Marre, fille du peintre Henri Marre. De 1940 à 1942, celle-ci l’invite à plusieurs reprises à séjourner à Collioure.
Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss
Au même moment se cachent dans les Fenouillèdes deux artistes allemands que la guerre a poussés à l’exil. Otto Freundlich et sa compagne, Jeanne Kosnick-Kloss vivent depuis 1940 à Saint-Martin de Fenouillet, dans l’attente d’un visa pour les USA.
Pour ces artistes exilés, idées politiques et idéaux plastiques se rejoignent autour d’une aspiration commune : la construction d’un monde nouveau. Mais en février 1943, Freundlich sera déporté et assassiné au camp d’extermination de Maïdanek.