Les estampes de Soulages sont capitales tant dans son cheminement artistique que dans l’histoire de ce medium. Il n’a en effet jamais considéré l’estampe comme un art mineur par rapport à la peinture ; il s’y est beaucoup investi, comme il le fit plus tard dans le vitrail, épuisant toutes les possibilités des techniques d’impression pour les maîtriser, puis les dépasser au profit de sa propre création. Si les motifs de ses eaux fortes sont proches de ses peintures, Soulages exploita les possibilités de la gravure pour produire des reliefs : il aimait transformer la matière et avait un rapport tactile, presque sensuel au papier. Les estampes de Soulages constituent une partie intégrante de son œuvre, au même titre que ses peintures, ses vitraux ou ses bronzes. Chaque procédé nourrit l’autre.
En 2003, la Bibliothèque nationale de France exposait l’œuvre imprimé de Pierre Soulages, mettant ainsi en lumière cet aspect moins connu de son travail. Le catalogue de l’exposition comprenait le catalogue raisonné de ses estampes établi par Marie-Hélène Gatto, conservatrice au département des estampes, et Pierre Encrevé, grand spécialiste de l’œuvre de l’artiste. Ce catalogue a connu deux rééditions en partenariat avec le musée Soulages de Rodez. Soulages s’était par ailleurs longuement expliqué au sujet de ses estampes dans un entretien mené par Pierre Encrevé en 2001 qui s’est tenu à la BnF dans le cadre des grandes conférences de la fondation Del Duca.
En 2003, la Bibliothèque nationale de France exposait l’œuvre imprimé de Pierre Soulages, mettant ainsi en lumière cet aspect moins connu de son travail. Le catalogue de l’exposition comprenait le catalogue raisonné de ses estampes établi par Marie-Hélène Gatto, conservatrice au département des estampes, et Pierre Encrevé, grand spécialiste de l’œuvre de l’artiste. Ce catalogue a connu deux rééditions en partenariat avec le musée Soulages de Rodez. Soulages s’était par ailleurs longuement expliqué au sujet de ses estampes dans un entretien mené par Pierre Encrevé en 2001 qui s’est tenu à la BnF dans le cadre des grandes conférences de la fondation Del Duca.
Pierre Soulages
© Laurent Dupuis
Pierre Soulages est né le 24 décembre 1919 à Rodez et décédé le mercredi 26 octobre 2022.
Très jeune il est attiré par l’art roman et la préhistoire. Il commence à peindre dans cette province isolée que n’ont pas pénétré les courants artistiques contemporains.
À 18 ans, il se rend à Paris pour préparer le professorat de dessin et le concours d’entrée à l’École Nationale supérieure des Beaux-Arts. Il y est admis mais convaincu de la médiocrité de l’enseignement qu’on y reçoit refuse d’y entrer et repart aussitôt pour Rodez. Pendant ce bref séjour à Paris il fréquente le musée du Louvre, il voit des expositions de Cézanne et Picasso qui sont pour lui des révélations.
Mobilisé en 1940,il sera démobilisé en 1941. Paris occupé, il se rend à Montpellier et fréquente assidûment le musée Fabre.
Montpellier à son tour occupé, commence pour lui une période de clandestinité pour échapper au STO pendant laquelle il ne peint plus.
Ce n’est qu’en 1946 qu’il peut consacrer tout son temps à la peinture. Il s’installe alors dans la banlieue parisienne. Ses toiles où le noir domine sont abstraites et sombres. Elles sont aussitôt remarquées tant elles diffèrent de la peinture demi-figurative et très colorée de l’après-guerre.
Il trouve un atelier à Paris, rue Schoelcher, près de Montparnasse. En 1948, il participe à des expositions à Paris et en Europe, notamment à « Französische abstrakte malerei » dans plusieurs musées allemands. Il est de beaucoup le plus jeune de ce petit groupe de peintres où se trouvent les premiers maîtres de l’art abstrait, Kupka, Domela, Herbin, etc. L’affiche est faite avec une de ses peintures en noir et blanc.
1949, exposition personnelle à Paris, galerie Lydia Conti, et expositions de groupe à New-York, Londres, Sao-Paulo et Copenhague.
De 1949 à 1952, réalisation de trois décors de théâtre et ballets. Premières gravures à l’eau-forte à l’atelier Lacourière.
D’autres expositions de groupe présentées à New-York voyagent ensuite dans plusieurs musées américains. C’est le cas de « Advancing french art » (1951), de « Younger European artists » Guggenheim Museum (1953), et de « The new Decade », Museum of modern art (1955).
Il expose régulièrement à la Kootz Gallery, New-York, et plus tard à la galerie de France, Paris.
Dès le début des années 50, œuvres acquises par la Phillips Gallery, Washington, le Guggenheim Museum et le Museum of Modern Art, New-York, la Tate Gallery, Londres, le musée national d’art moderne, Paris, le Museu de arte moderna, Rio-de Janeiro, etc… Aujourd’hui, Pierre Soulages est représenté dans plus de 110 musées sur tous les continents avec plus de 230 peintures.
1960, premières expositions rétrospectives dans les musées de Hanovre, Essen, Zurich, la Haye.
1966-1968, plusieurs nouvelles rétrospectives sont consacrées à son œuvre notamment au Museum of Fine Arts de Houston (1966) où pour la première fois il « tend» ses toiles avec des câbles d’acier, entre sol et plafond. En 1968 il réalise un mur de céramique avec l’atelier Mégard pour un immeuble à Pittsburgh.
En 1979 Il expose au MNAM – Centre Georges Pompidou ses premières peintures monopigmentaires fondées sur la réflexion de la lumière par les états de surface du noir. Cette lumière picturale naissant de la différence entre deux obscurités porte en elle un grand pouvoir d’émotion et de grandes possibilités de développement, on l’appellera plus tard « noir-lumière » et « outrenoir ».
De 1987 à 1994, il réalise les 104 vitraux de l’abbatiale de Conques.
Entre 1994 et 1998, parution des 3 tomes du catalogue raisonné « Soulages, œuvre complet : peintures », par Pierre Encrevé, éditions du Seuil, Paris.
D’autres œuvres sont apparues où rythme, espace et lumière naissent des contacts violents du noir et du blanc sur l’entière surface de la toile, une autre lumière picturale.
Il est le premier artiste vivant invité à exposer au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, puis à la galerie Tretiakov de Moscou (2001).
Attaché à sa terre natale, Soulages consent, en 2005, avec son épouse Colette, à une donation exceptionnelle à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez : 500 pièces, dont tout l’œuvre gravé (eaux-fortes, lithographies, sérigraphies), les travaux préparatoires aux vitraux de Conques, des peintures sur toile et sur papier (un ensemble unique, dont des gouaches, des encres et les brous de noix), de la documentation, des livres, des photographies, des films, des correspondances…
En décembre 2012, Pierre Soulages et son épouse font un nouvelle donation à la communauté d’agglomération du Grand Rodez : 14 nouvelles peintures couvrant la période de 1946 à 1986. Une donation estimée alors à 6,8 millions d’euros qui permet au musée ruthénois d’abriter la quasi totalité des œuvres du peintre sur des périodes très rares dans la plus grande collection de Soulages dans le monde.
Le musée Soulages à Rodez est inauguré en mai 2014 avec l’ouverture de la première exposition temporaire « Outrenoir en Europe, musées et fondations ».
En 2007, le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une salle pour présenter la donation faite par le peintre à la ville. Cette donation comprend 20 tableaux de 1951 à 2006 parmi lesquelles des œuvres majeures des années 1960, deux grands outrenoir des années 1970 et plusieurs grands polyptyques.
À l’occasion de son 90e anniversaire, le Centre Pompidou présente en octobre 2009 la plus grande rétrospective jamais consacrée à un artiste vivant par le Centre depuis le début des années 1980, avec plus de 2 000 m2 d’exposition. Malgré trois semaines de fermeture en raison d’une grève du personnel, l’exposition reçoit 502 000 visiteurs, se classant en quatrième position des expositions les plus fréquentées de toute l’histoire du Centre Pompidou. Parallèlement, le Musée du Louvre expose la même année une peinture de l’artiste de 300 × 236 cm, datant du 9 juillet 2000, dans le Salon Carré de l’aile Denon.
L’exposition Soulages XXIe siècle, présentée au Musée des Beaux-Arts de Lyon puis à l’Académie de France à Rome, était constituée d’un ensemble d’œuvres récentes, réalisées entre 2000 et 2012, dont certaines étaient encore inédites.
Il inaugure en 2014 l’espace d’exposition temporaire du Musée Soulages à Rodez avec l’exposition Outrenoir en Europe : musées et fondations.
Le tome 4 du catalogue raisonné « Soulages, œuvre complet : peintures », par Pierre Encrevé, éditions Gallimard, Paris, est paru fin novembre 2015.
En 2016, le musée Picasso d’Antibes présente Soulages. Papiers rassemblant un grand nombre d’œuvres provenant de collections publiques et privées. L’exposition Pierre Soulages, œuvres sur papier. Une présentation, en 2018-2019, comportent 118 œuvres du Musée Soulages in situ.
En hommage à l’artiste pour ses 100 ans en 2019 de nombreuses manifestations en France et à l’étranger sont organisées doublées de nombreuses éditions de librairie, d’émissions radiophoniques et télévisuelles.
Accompagnée d’un accrochage au Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, l’exposition Soulages au Louvre au Salon carré de l’aile Denon, conçue comme une mini-rétrospective est l’occasion de présenter trois nouvelles peintures datant d’août et octobre 2019 de 390 x 130 cm.
Il est le peintre préféré de ses pairs, artistes français.
Très jeune il est attiré par l’art roman et la préhistoire. Il commence à peindre dans cette province isolée que n’ont pas pénétré les courants artistiques contemporains.
À 18 ans, il se rend à Paris pour préparer le professorat de dessin et le concours d’entrée à l’École Nationale supérieure des Beaux-Arts. Il y est admis mais convaincu de la médiocrité de l’enseignement qu’on y reçoit refuse d’y entrer et repart aussitôt pour Rodez. Pendant ce bref séjour à Paris il fréquente le musée du Louvre, il voit des expositions de Cézanne et Picasso qui sont pour lui des révélations.
Mobilisé en 1940,il sera démobilisé en 1941. Paris occupé, il se rend à Montpellier et fréquente assidûment le musée Fabre.
Montpellier à son tour occupé, commence pour lui une période de clandestinité pour échapper au STO pendant laquelle il ne peint plus.
Ce n’est qu’en 1946 qu’il peut consacrer tout son temps à la peinture. Il s’installe alors dans la banlieue parisienne. Ses toiles où le noir domine sont abstraites et sombres. Elles sont aussitôt remarquées tant elles diffèrent de la peinture demi-figurative et très colorée de l’après-guerre.
Il trouve un atelier à Paris, rue Schoelcher, près de Montparnasse. En 1948, il participe à des expositions à Paris et en Europe, notamment à « Französische abstrakte malerei » dans plusieurs musées allemands. Il est de beaucoup le plus jeune de ce petit groupe de peintres où se trouvent les premiers maîtres de l’art abstrait, Kupka, Domela, Herbin, etc. L’affiche est faite avec une de ses peintures en noir et blanc.
1949, exposition personnelle à Paris, galerie Lydia Conti, et expositions de groupe à New-York, Londres, Sao-Paulo et Copenhague.
De 1949 à 1952, réalisation de trois décors de théâtre et ballets. Premières gravures à l’eau-forte à l’atelier Lacourière.
D’autres expositions de groupe présentées à New-York voyagent ensuite dans plusieurs musées américains. C’est le cas de « Advancing french art » (1951), de « Younger European artists » Guggenheim Museum (1953), et de « The new Decade », Museum of modern art (1955).
Il expose régulièrement à la Kootz Gallery, New-York, et plus tard à la galerie de France, Paris.
Dès le début des années 50, œuvres acquises par la Phillips Gallery, Washington, le Guggenheim Museum et le Museum of Modern Art, New-York, la Tate Gallery, Londres, le musée national d’art moderne, Paris, le Museu de arte moderna, Rio-de Janeiro, etc… Aujourd’hui, Pierre Soulages est représenté dans plus de 110 musées sur tous les continents avec plus de 230 peintures.
1960, premières expositions rétrospectives dans les musées de Hanovre, Essen, Zurich, la Haye.
1966-1968, plusieurs nouvelles rétrospectives sont consacrées à son œuvre notamment au Museum of Fine Arts de Houston (1966) où pour la première fois il « tend» ses toiles avec des câbles d’acier, entre sol et plafond. En 1968 il réalise un mur de céramique avec l’atelier Mégard pour un immeuble à Pittsburgh.
En 1979 Il expose au MNAM – Centre Georges Pompidou ses premières peintures monopigmentaires fondées sur la réflexion de la lumière par les états de surface du noir. Cette lumière picturale naissant de la différence entre deux obscurités porte en elle un grand pouvoir d’émotion et de grandes possibilités de développement, on l’appellera plus tard « noir-lumière » et « outrenoir ».
De 1987 à 1994, il réalise les 104 vitraux de l’abbatiale de Conques.
Entre 1994 et 1998, parution des 3 tomes du catalogue raisonné « Soulages, œuvre complet : peintures », par Pierre Encrevé, éditions du Seuil, Paris.
D’autres œuvres sont apparues où rythme, espace et lumière naissent des contacts violents du noir et du blanc sur l’entière surface de la toile, une autre lumière picturale.
Il est le premier artiste vivant invité à exposer au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, puis à la galerie Tretiakov de Moscou (2001).
Attaché à sa terre natale, Soulages consent, en 2005, avec son épouse Colette, à une donation exceptionnelle à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez : 500 pièces, dont tout l’œuvre gravé (eaux-fortes, lithographies, sérigraphies), les travaux préparatoires aux vitraux de Conques, des peintures sur toile et sur papier (un ensemble unique, dont des gouaches, des encres et les brous de noix), de la documentation, des livres, des photographies, des films, des correspondances…
En décembre 2012, Pierre Soulages et son épouse font un nouvelle donation à la communauté d’agglomération du Grand Rodez : 14 nouvelles peintures couvrant la période de 1946 à 1986. Une donation estimée alors à 6,8 millions d’euros qui permet au musée ruthénois d’abriter la quasi totalité des œuvres du peintre sur des périodes très rares dans la plus grande collection de Soulages dans le monde.
Le musée Soulages à Rodez est inauguré en mai 2014 avec l’ouverture de la première exposition temporaire « Outrenoir en Europe, musées et fondations ».
En 2007, le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une salle pour présenter la donation faite par le peintre à la ville. Cette donation comprend 20 tableaux de 1951 à 2006 parmi lesquelles des œuvres majeures des années 1960, deux grands outrenoir des années 1970 et plusieurs grands polyptyques.
À l’occasion de son 90e anniversaire, le Centre Pompidou présente en octobre 2009 la plus grande rétrospective jamais consacrée à un artiste vivant par le Centre depuis le début des années 1980, avec plus de 2 000 m2 d’exposition. Malgré trois semaines de fermeture en raison d’une grève du personnel, l’exposition reçoit 502 000 visiteurs, se classant en quatrième position des expositions les plus fréquentées de toute l’histoire du Centre Pompidou. Parallèlement, le Musée du Louvre expose la même année une peinture de l’artiste de 300 × 236 cm, datant du 9 juillet 2000, dans le Salon Carré de l’aile Denon.
L’exposition Soulages XXIe siècle, présentée au Musée des Beaux-Arts de Lyon puis à l’Académie de France à Rome, était constituée d’un ensemble d’œuvres récentes, réalisées entre 2000 et 2012, dont certaines étaient encore inédites.
Il inaugure en 2014 l’espace d’exposition temporaire du Musée Soulages à Rodez avec l’exposition Outrenoir en Europe : musées et fondations.
Le tome 4 du catalogue raisonné « Soulages, œuvre complet : peintures », par Pierre Encrevé, éditions Gallimard, Paris, est paru fin novembre 2015.
En 2016, le musée Picasso d’Antibes présente Soulages. Papiers rassemblant un grand nombre d’œuvres provenant de collections publiques et privées. L’exposition Pierre Soulages, œuvres sur papier. Une présentation, en 2018-2019, comportent 118 œuvres du Musée Soulages in situ.
En hommage à l’artiste pour ses 100 ans en 2019 de nombreuses manifestations en France et à l’étranger sont organisées doublées de nombreuses éditions de librairie, d’émissions radiophoniques et télévisuelles.
Accompagnée d’un accrochage au Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, l’exposition Soulages au Louvre au Salon carré de l’aile Denon, conçue comme une mini-rétrospective est l’occasion de présenter trois nouvelles peintures datant d’août et octobre 2019 de 390 x 130 cm.
Il est le peintre préféré de ses pairs, artistes français.