Nazanin Pouyandeh, Sans-titre, 2016, Huile sur toile, 27 x 35 cm.
S’il est bien question de délectation du regard, il s’agit aussi d’interroger les tabous contemporains et la liberté artistique dans notre temps présent. Un sujet d’autant plus d’actualité que certains musées décrochent Balthus et Gauguin. « J’ai remarqué que les artistes s’interdisent certains sujets de nus, plus qu’avant. On entre dans une censure qui n’est pas verbalisée. J’ai donc pensé mettre en relation l’art et l’idée de l’Enfer des bibliothèques qui est liée à la censure », observe Sabine Bayasli. Qu’est-ce qu’un artiste d’aujourd’hui s’interdit de dessiner ou de peindre ? L’Enfer ainsi imaginé dans la galerie serait-il capable de casser les barrières du politiquement correct qui astreint le champ de la création et dicte certains codes du marché ? L’art, pour s’accomplir entièrement, n’a-t-il pas, par essence, le devoir de défier la morale ?
Au travers d’un panorama qui fait se côtoyer plusieurs générations d’artistes, des plus émergents – Karine Rougier, Adrien Belgrand, Marion Charlet, Arnaud Adami - aux plus établis – Stéphane Pencréac’h, Mathieu Mercier, Thomas Lévy-Lasne, Lionel Sabatté - cette exposition met aussi en lumière la censure dont a été victime la peinture elle-même, medium un temps banni des écoles d’art et dont le retour en grâce récent mérite d’être analysé. En ouvrant une porte secrète, cette exposition lève un voile sur les désirs et les non-dits de l’art d’aujourd’hui.
L’œil est voyeur. Il se glisse avec délectation dans les anfractuosités érotiques des mots et des images. N’est-ce pas l’Arétin qui disait, à propos de ses Sonnets luxurieux : « Je les composais à la barbe des hypocrites en me désespérant de la misérable opinion et de la chienne de coutume qui prohibe aux yeux ce qui les délecte le plus ». Le grand ami de Titien était bien de ceux à avoir dans sa demeure un studiolo aux atours licencieux. Dans le même temps, les dessins érotiques de Jules Romain représentant les amours des dieux valaient un séjour en prison à l’infortuné Marcantonio Raimondi, coupable de les avoir gravés. Tout cela se passe au milieu du XVIe siècle. Plus proche de nous, la sulfureuse Histoire de l’œil de Georges Bataille rédigée au dos de fiches de la Bibliothèque nationale puis diffusée sous le manteau, n’aurait pas manqué d’être jetée au feu ! Une chose est sûre : elle fit scandale.
Au travers d’un panorama qui fait se côtoyer plusieurs générations d’artistes, des plus émergents – Karine Rougier, Adrien Belgrand, Marion Charlet, Arnaud Adami - aux plus établis – Stéphane Pencréac’h, Mathieu Mercier, Thomas Lévy-Lasne, Lionel Sabatté - cette exposition met aussi en lumière la censure dont a été victime la peinture elle-même, medium un temps banni des écoles d’art et dont le retour en grâce récent mérite d’être analysé. En ouvrant une porte secrète, cette exposition lève un voile sur les désirs et les non-dits de l’art d’aujourd’hui.
L’œil est voyeur. Il se glisse avec délectation dans les anfractuosités érotiques des mots et des images. N’est-ce pas l’Arétin qui disait, à propos de ses Sonnets luxurieux : « Je les composais à la barbe des hypocrites en me désespérant de la misérable opinion et de la chienne de coutume qui prohibe aux yeux ce qui les délecte le plus ». Le grand ami de Titien était bien de ceux à avoir dans sa demeure un studiolo aux atours licencieux. Dans le même temps, les dessins érotiques de Jules Romain représentant les amours des dieux valaient un séjour en prison à l’infortuné Marcantonio Raimondi, coupable de les avoir gravés. Tout cela se passe au milieu du XVIe siècle. Plus proche de nous, la sulfureuse Histoire de l’œil de Georges Bataille rédigée au dos de fiches de la Bibliothèque nationale puis diffusée sous le manteau, n’aurait pas manqué d’être jetée au feu ! Une chose est sûre : elle fit scandale.
Magdalena Lamri, Lamri nostri caeci inferni III, 2021, Fusain, 30 x 30 cm.
Les artistes
Arnaud Adami, Alice Baillaud, Marion Bataillard, Adrien Belgrand, Julien Beneyton, Diane Benoit du Rey, Romain Bernini, Lara Bloy, Laurence Bonnel, Katia Bourdarel, Rebecca Bournigault, Damien Cadio, Thierry Carrier, Marion Charlet, Sylvain Ciavaldini, Gaël Davrinche, Gregory Forstner, Bruno Gadenne, Aurélie Galois, Karine Hoffman, Sarah Jérôme, Kraken, Marie-Claire Laffaire, Magdalena Lamri, Frédéric Léglise, Mathilde Lestiboudois, Thomas Lévy-Lasne, Alexandre Lichtblau, Eve Malherbe, Nicolas Marciano, Hélène Marcoz, Olivier Masmonteil, Mathieu Mercier, Filip Mirazovic, Emmanuel Moralès, Élise Morin, Stéphane Pencréac’h, Delphine Perlstein, Nazanin Pouyandeh, Abel Pradalié, Lou Ros, Karine Rougier, Lionel Sabatté, Anne-Laure Sacriste, Delphyne V, Duncan Wylie.
Lara Bloy, Leda, 2021, Huile sur toile, 40 x 30 cm.
Info+
L’Enfer
Exposition du 27 novembre 2021 au 15 janvier 2022
Commissariat : Olivier Masmonteil
Galerie Sabine Bayasli
99 rue du Temple
75003 Paris
Horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 12h à 19h
ou sur rendez-vous
galeriesabinebayasli.com
Exposition du 27 novembre 2021 au 15 janvier 2022
Commissariat : Olivier Masmonteil
Galerie Sabine Bayasli
99 rue du Temple
75003 Paris
Horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 12h à 19h
ou sur rendez-vous
galeriesabinebayasli.com